Nadab et Abihu sont mis à mort sur place devant Dieu. Choquant? Oui, mais pas pour les raisons auxquelles nous pensons naturellement.
Dans Lévitique 10, nous sommes confrontés à la mort soudaine de Nadab et Abihu, les fils d’Aaron. Voici ce que le texte nous dit:
1 Les fils d'Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun un brûle-parfum, y mirent du feu et posèrent du parfum dessus. Ils apportèrent devant l'Éternel du feu étranger, ce qu'il ne leur avait pas ordonné. 2 Alors un feu sortit de devant l'Éternel et les brûla. Ils moururent devant l'Éternel.
Quelle est notre réaction face à ces versets? Est-ce que ces versets nous choquent? Est-ce que nous serions plus à l’aise s’ils ne faisaient pas partie de la Parole de Dieu? Dans un sens, notre réaction révèle notre conception de Dieu.
Nous sommes peut-être choqués par le verset 2 qui présente la mort soudaine de ces deux hommes. Un feu sort de l’Éternel et les consume sur place. Quel jugement sévère?!
Cependant, ce n’est pas le verset 2 qui devrait nous choquer, mais le verset 1. Autrement dit, ce n’est pas la mort de Nadab et Abihu qui devrait nous choquer, mais leur désobéissance. Voici le verset 1:
Les fils d'Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun un brûle-parfum, y mirent du feu et posèrent du parfum dessus. Ils apportèrent devant l'Éternel du feu étranger, ce qu'il ne leur avait pas ordonné.
Avez-vous remarqué la précision qui est faite à la fin du verset? Nadab et Abihu font ce que Dieu “ne leur avait pas ordonné”. Si nous avons en tête le contexte de ces versets, c’est profondément choquant!
Nous nous trouvons dans le livre de Lévitique. Dans Genèse, l’être humain a été chassé de la présence de Dieu, en raison de sa désobéissance. Depuis ce moment, la tension du récit biblique est de savoir comment l’être humain va pouvoir retourner dans la présence de Dieu. Dans le livre de l’Exode, Dieu donne des instructions pour la construction du tabernacle, une tente dans le désert à travers laquelle Dieu veut habiter parmi son peuple. C’est ça le projet de Dieu, et il n’a pas changé: il veut vivre parmi son peuple pour qu’il puisse bénéficier de sa présence (voir Ex 29.43-46).
Mais cela ne se fait pas n’importe comment. Dieu est saint, le peuple pécheur. Les deux ne peuvent pas se rencontrer sans que ça explose! Dieu ne peut pas tolérer le péché. Sa présence n’est donc pas à prendre à la légère. On ne peut rencontrer Dieu que selon les termes que lui, établit.
Le Lévitique présente donc le procédé par lequel le peuple pourra bénéficier de la présence de Dieu. Il faut des sacrifices, et beaucoup de sacrifices… (ch. 1-7, ch. 16). Mais il faut aussi des prêtres qui vont offrir ces sacrifices. Et c’est en considérant leur rôle que l’on comprend la gravité de la faute de Nadab et Abihu.
Les chapitres 8 à 10 de Lévitique exposent l’installation des prêtres dans leur rôle et le début du culte sacrificiel. Aaron est désigné comme étant le grand-prêtre, et ses fils vont servir en tant que prêtres. Leur rôle est sérieux: ils sont les médiateurs entre le peuple et Dieu! Ils doivent donc respecter les consignes à la lettre. On ne joue pas avec la présence de Dieu, sinon il y a danger de mort (cf. Lv 8.35).
Dans les chapitres 8 et 9, nous voyons que Moïse et Aaron obéissent à la lettre à ce que Dieu avait demandé. Tout se passe comme prévu! À la fin du chapitre, Dieu bénit le peuple par sa présence (Lv 9.22-24). Tout est bien qui finit bien? Pas vraiment. Juste après cela, nous lisons:
Les fils d'Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun un brûle-parfum, y mirent du feu et posèrent du parfum dessus. Ils apportèrent devant l'Éternel du feu étranger, ce qu'il ne leur avait pas ordonné.
Lévitique 10.1
Quel choc! Pour qui se prennent-ils? Les instructions données par Dieu étaient claires. Dieu n’a pas demandé la créativité de la part de ses prêtres. Être créatif, ce n’était pas une qualité pour un prêtre! Dieu a demandé la fidélité. Il fallait faire exactement ce qu’il avait dit. Non pas parce que Dieu serait capricieux ou injuste, mais parce qu’il est saint et juste, et que l’homme est pécheur. Si les deux se rencontrent sans que l’homme y soit préparé, la seule issue, c’est la mort. Dieu ne peut pas tolérer le pécheur dans sa présence.
La faute de Nadab et Abihu est donc profondément choquante. Comment osent-ils aller à l’encontre du commandement de Dieu qui était si explicite? Pourquoi pensent-ils pouvoir jouer avec la présence de Dieu?
Cela nous aide à comprendre à quel point la réaction du verset 2, le jugement immédiat, est tout à fait normale. On ne peut pas s’approcher d’un Dieu saint n’importe comment. On ne peut pas s’approcher de Dieu en se basant sur notre créativité ou sur notre propre initiative.
Ce que ces versets nous montrent, c’est que la présence de Dieu est dangereuse pour ceux qui n’y sont pas préparés. Si le jugement est si sérieux, c’est parce que le péché est grave.
Le jugement de Nadab et Abihu est une image du jugement à venir. Lors du jugement final, nous n’aurons pas la possibilité d’argumenter ni de négocier. Si nous nous présentons devant Dieu tels que nous sommes, il n’y a aucun espoir pour nous.
Notre seul espoir se trouve dans le moyen que Dieu lui-même a pourvu. Les sacrifices présentés par le livre de Lévitique ne pouvaient pas vraiment effacer le péché. Mais Jésus a offert un sacrifice unique qui a rendu inutiles tous les autres.
C’est en Jésus que nous pouvons nous approcher de Dieu sans crainte, avec l’assurance d’être acceptés dans sa présence. Jésus a subi le jugement que nous méritions. Dieu n’est pas contre nous, mais pour nous. Quel privilège!
webinaire
Si Dieu est bon, pourquoi autant de mal?
Découvre le replay de ce webinaire de Guillaume Bignon, enregistré le 11 décembre 2018, qui traite de la souveraineté et la bienveillance de Dieu.
Orateurs
G. Bignon