Nous aimons nos enfants, mais parfois, notre amour ne se manifeste pas de la bonne manière. Dieu nous rend responsable de leur enseignement et de leur formation et parfois, nous nous sentons dépassés par cette tâche.
La valeur que nous attribuons aujourd’hui à nos enfants est une caractéristique forte de notre société. Nos pays contemporains ont connu de fortes modifications sociologiques et les enfants ont commencé à tenir une place de plus en plus importante. Donner de la valeur aux enfants est biblique et bon. Trop longtemps, ils ont été délaissés, considérés comme peu utiles. Cependant, le mouvement de balancier est parti un peu loin et le risque est de basculer dans l’idolâtrie de nos enfants. Ainsi nos enfants peuvent parfois susciter des préoccupations qui dépassent l’entendement et la limite du raisonnable.
Une grande difficulté surgit lorsque nous accompagnons des personnes en détresse vis-à-vis de leurs enfants: l’énorme part de subjectivité dans leurs réactions, et dans leur intégrité à l’égard de Dieu. Parce qu’il est parfois difficile de faire le tri, voici quelques pistes de réflexions pour accompagner au mieux les parents en difficulté.
Cette souffrance peut être illégitime et issue du péché. Elle peut être liée à l’orgueil des parents, à l’idolâtrie de leurs enfants, à des déceptions ou au contraire à une fierté exagérée. Cette souffrance demeure néanmoins réelle; elle peut se traduire par des inquiétudes, de l’angoisse, de la tristesse, des craintes ou encore de la colère. Il faut être patient et sage pour écouter le cœur des personnes, et il est indispensable de prendre cette souffrance comme telle. Si vous ne le faites pas et si vous tentez de passer à côté, alors vous manquerez probablement votre cible: le cœur des parents.
Vous serez sans doute assailli par toute une profusion d’émotions. L’éducation, et le lien parents-enfants, sont deux choses très personnelles. Éducation et lien sont influencés par notre expérience, notre histoire, et il y aura toujours des échos intérieurs qui vous feront réagir: « Ces parents sont trop ceci, ou pas assez cela. » Mais en réalité, il faudra surmonter ces pensées, car si vous vous laissez piéger par elles, vous risquez d’emmener les parents sur votre propre chemin, celui d’un pécheur, alors que l’objectif est de leur faire emprunter celui de Christ.
Oui, en tant que parents, nous voulons le « bien » de nos enfants, mais il est important de comprendre ce qu’il y a derrière le « bien ». Cette notion est vague et, là encore, d’emblée définie dans la situation par la subjectivité des parents. Quel peut être ce « bien » tant convoité? La réussite des études? De bonnes relations sociales? Une politesse à toute épreuve? La serviabilité? Une condition physique entretenue? Comprenez bien par là que toutes ces choses peuvent être bonnes en soi… comme la plupart de nos idoles.
Ce n’est pas suffisant et il faut, encore une fois, aller au-delà des simples motivations des parents pour essayer de comprendre ce qu’elles cachent.
Dans ces différentes propositions, qui se déclinent à l’infini, il y a chaque fois une bonne chose, une aspiration légitime, mais qui est doublée d’inclinations issues des tréfonds de nos cœurs de parents. Nous sommes sujets à cela.
À titre personnel, à cause de mon histoire et de mon adolescence, j’ai toujours lutté pour que mes enfants aient de bonnes relations sociales. Je suis tellement fier qu’ils soient appréciés, voire qu’ils aient une « cour » autour d’eux! Mais, en réalité, je nourris d’une manière pécheresse les blessures que j’ai reçues dans mon enfance, alors que j’ai vécu l’exclusion et expérimenté la solitude malgré moi.
On pourrait avoir compassion à l’écoute des histoires que nous entendons. Mais notre compassion n’enlève rien à la responsabilité des parents vis-à-vis de Dieu (par rapport au péché) et de l’éducation de leurs enfants. Oui, il est bon d’être intégré dans un réseau relationnel de qualité, mais il est dangereux d’y trouver un moyen de s’accomplir. Nous pouvons appliquer cette dernière phrase à tout ce que nous avons pu voir précédemment.
Généralement, les parents veulent le meilleur pour leurs enfants, mais ce « meilleur » n’est pas toujours le « bien » que désire Dieu et peut se révéler vecteur de tentations et séductions terribles. Pire encore, il arrive que des parents proposent au cœur de leur enfant des influences dévastatrices et idolâtres.
J’aime ce passage de Deutéronome 4.9: « Seulement, prends garde à toi et veille attentivement sur ton âme, tous les jours de ta vie, de peur que tu n’oublies les choses que tes yeux ont vues, et qu’elles ne sortent de ton cœur; enseigne-les à tes enfants et aux enfants de tes enfants. » C’est une exhortation de l’Éternel pour son peuple: il doit lui rester fidèle afin de ne pas tomber dans l’idolâtrie. C’est notre responsabilité première en tant que parents. Nous devons travailler à repérer nos propres idoles pour éclairer le chemin de nos enfants par l’Évangile.
La relation que nous avons avec nos enfants est étroitement liée à celle que nous développons avec Dieu. Nous sommes responsables, en grande partie, des influences qui pèsent sur le cœur de nos enfants. Il ne s’agit pas de créer une bulle légaliste autour d’eux, mais de les enseigner et de les préparer. Ils doivent développer un regard critique et une vision biblique du monde qui les entoure. Et devinez qui peut les y aider?
Si tu veux aller plus loin, tu peux visionner ce webinaire gratuit et organisé par TPSG qui s’est déroulé le 16 juin 2020 et qui fournit des éléments complémentaires.
webinaire
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Découvre ce replay du webinaire de Nicolas Frei a été enregistré le 7 mai 2020.
Orateurs
N. Frei