En psychologie, nous parlons beaucoup de résilience et plus récemment de croissance post-traumatique. Ce sont des concepts très intéressants sur lesquels Dieu a déjà donné son avis dans la Bible.
Cet article est en lien avec la question du changement et de la sanctification.
En 1987, un ferry en provenance d’Angleterre se dirigeant vers la Belgique fera naufrage et, parmi les 500 passagers, près de 200 perdront la vie. Une grande tragédie qui marquera les survivants avec des effets post-traumatiques terribles: angoisse, dépression, problème de sommeil, de concentration, cauchemars… Fait étonnant, presque la moitié (43%) des survivants déclareront, par la suite, que cette tragédie et cette épreuve auront profondément changé leur existence, leur vision de la vie, et sentiront une augmentation significative de leur qualité de vie.
De cette étude, menée en 1990, émergera la notion de croissance post-traumatique qui consiste à établir un lien entre épreuve et effets bénéfiques sur le long terme. En l’absence de mesures statistiques, l’observation permet de constater que des épreuves collectives, comme des attentats terroristes par exemple, augmentent le sentiment d’appartenir à une communauté et resserrent les liens entre individus.
Dès lors, il n’est pas étonnant de voir aujourd’hui la psychologie moderne s’approprier la notion de grâce commune de Dieu. En effet, la Bible nous enseigne que les épreuves et la souffrance sont des vecteurs de croissance. Cependant, notre regard chrétien doit se porter non pas sur des observations simplement empiriques, mais plutôt sur ce que dit Dieu.
À vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps! C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi.
1 Pierre 1.5-9
La première lettre de Pierre est très claire et nous rappelle que nous ne devrions pas être surpris de vivre des épreuves et d’expérimenter la souffrance. Dans le passage ci-dessus, nous lisons clairement qu’il existe une corrélation entre les épreuves, les émotions négatives, la foi et les conséquences sur notre croissance spirituelle. La Bible ne nous conte pas la belle histoire d’une licorne et d’un arc-en-ciel. Elle nous parle de la vraie vie, dans un monde corrompu par le péché. Dans sa grâce, Dieu nous accorde des temps de réjouissance et de joie. Cependant, il serait illusoire de croire que nous pourrions esquiver les épreuves ou la souffrance. Elles font partie de notre vie terrestre et, dans sa souveraineté, Dieu les utilise pour nous faire grandir et fortifier notre foi.
Malgré la corruption de notre corps par le péché, Dieu nous a donné quelques éléments très pratiques dans sa grâce commune.
Il existe dans notre cerveau un noyau appelé l’amygdale (qui n’a rien à voir avec les amygdales responsables de vos angines récidivantes). Ce noyau est en quelque sorte le bouton d’alarme de notre cerveau: il se déclenche lorsqu’il perçoit une menace (à tort ou à raison). Il fait également le lien avec d’autres noyaux cérébraux pour connecter des souvenirs avec des émotions. Cette amygdale (en réalité, nous en possédons deux) est très pratique, car elle nous apprend de nos expériences passées et nous incite à réagir en fonction des menaces qui pèsent sur nous. Ainsi, et selon toute probabilité, vous éviterez de mettre votre main dans le feu ou encore vos doigts dans une prise électrique (exemples très pragmatiques, je rédige cet article dans ma cuisine…).
Notre cerveau accumule ainsi des expériences et des souvenirs qui nous permettent de développer des raisonnements supérieurs sur nos épreuves et nos souffrances. Il n’est donc pas étonnant que, par la grâce commune de Dieu, l’ensemble des êtres humains puisse tirer des enseignements des épreuves et développer des schémas de pensées associés. Ce principe nous offre d’appréhender notre vie passée – et celle à venir – avec du recul et une certaine sagesse.
Cependant, notre corps déchu peut nous jouer des mauvais tours. Influencée par des expériences antérieures difficiles, l’amygdale peut réagir d’une manière excessive (on peut mentionner ici le stress post-traumatique de retour de guerre par exemple), et devenir un véritable handicap, lourd de conséquences sur notre manière de réagir.
Tous les êtres humains apprennent de leurs épreuves et changent. Cependant, le seul changement salutaire se trouve dans le sens réel de la vie, celui que Dieu nous révèle à travers l’Évangile.
Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.
Romains 8.28
Les épreuves concourent à notre bien et ce "bien" est celui qui nous rend semblables à Jésus-Christ. L’apprentissage à travers la souffrance et les épreuves développe notre foi et nous fait grandir. Le décret de Dieu sur nos épreuves est une assurance que rien n’est arbitraire: tout est entre ses mains souveraines.
Mais que reste-t-il lorsque cette souveraineté et cet objectif disparaissent? Les non-chrétiens s’attachent à leurs liens familiaux, à leur réussite dans différents domaines, dans leur recherche d’expériences jubilatoires. Le cœur humain peut se réjouir temporairement de la grâce commune de Dieu ou de la séduction du monde. Cependant, tout ce que le monde offre est éphémère et ne peut combler le cœur de l’homme. Sans l’Évangile et une vision biblique du monde, l’existence humaine n’a pas de sens. Nous avons été créés pour être des adorateurs, et si notre adoration n’est pas tournée vers le seul digne d’être loué, alors elle n’engendrera que frustration et désespoir.
Notre existence est consistante lorsqu’elle appartient à Dieu. Les épreuves et la souffrance revêtent également un sens particulier lorsque nous comprenons qu’elles n’échappent jamais à la toute-puissance de Dieu. Cette marche progressive qui nous fait grandir en sainteté est un chemin difficile, mais il nous donne la satisfaction de courir une course qui en vaut la peine.
Jésus-Christ a partagé nos peines et nos souffrances. Il les a portées afin d’être solidaire de notre peine. Notre Seigneur nous montre l’exemple d’une vie sainte, d’une vie qui a du sens. Il nous prouve également qu’il est actif à nos côtés dans nos épreuves. Il nous accompagne dans chacune et nous aide à traverser toutes nos difficultés.
Jésus-Christ nous a donné des frères et sœurs pour nous supporter, nous consoler et nous apporter aide et réconfort dans nos moments de malheur. Dans des circonstances difficiles, nous avons tendance à nous replier sur nous-mêmes, à ne plus voir personne. C’est une erreur! Notre cerveau et notre corps nous induisent en erreur et nous devons combattre cette tendance. Dieu nous a demandé de nous réjouir en Église, mais également de lutter en Église! C’est à notre amour les uns pour les autres que le monde nous reconnaîtra, n’est-ce pas?
Notre croissance spirituelle va de pair avec notre croissance dans notre vie quotidienne. La sanctification est cette transformation progressive qui intervient notamment après des épreuves et des souffrances. Nous savons qu’elles ne sont pas vaines et qu’elles sont des creusets dans lesquels Dieu nous forge et nous modèle à sa convenance. Ayons la certitude qu’il est avec nous. Prenons la décision de ne pas rester seuls et choisissons Jésus-Christ comme modèle.
Vous pouvez lire cet article dans lequel je réfléchis à la question du changement.
Vous pouvez également lire ma présentation et les raisons de ma présence sur TPSG
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R. Charrier