De temps en temps j’entends l’argument selon lequel nos efforts pour comprendre les doctrines complexes et mystérieuses de la Bible seraient inutile parce qu’elle réduise le mystère et diminue ainsi notre émerveillement et notre adoration.
Il y a au moins deux réponses à cet argument. La première vient de moi, l’autre est de Jonathan Edwards.
Il y a quelque chose de louche quand on dit que moins on connait Dieu, mieux on l’adore et plus on s’en émerveille. On peut alors penser qu’un tel « émerveillement » et une telle « adoration » sont de vagues sentiments esthétiques au bord d’un gouffre vide plutôt que ce que nous lisons dans les Psaumes: « Que tes pensées, ô Dieu, me sont précieuses, Que le nombre en est grand! » (Ps 139.17)
Edwards a répondu à cet argument à la fin de son Essai sur la Trinité. Son argument est qu’un enseignement véritable développe à la fois la connaissance et le mystère. Plus notre connaissance de Dieu grandit à la lumière de la Bible, plus nous appréhendons de mystères.
L’intérêt de ce mystère grandissant de cette manière (plutôt qu’en tentant de préserver notre ignorance) est que ce que nous savons nous donnent des indications sur ce que nous ne savons pas. Nous ne nous demandons pas si le mystère contient un Dieu sinistre, parce que ce que nous savons nous empêche de croire pareille chose.
Par ce qui vient d’être dit [concernant la Trinité], quelques difficultés ont été réduites, d’autres nouvelles sont apparues, et le nombre des choses qui semblent mystérieuses, magnifiques et incompréhensibles en est ainsi accru… Je pense que la parole de Dieu nous enseigne plus de choses concernant cheque que nous devons croire que ce que nous croyons généralement.
Analogie 1: Quand nous parlons un peu de Dieu a un enfant il n’a qu’un centième des mystères concernant la nature et les attributs de Dieu… que celui qui est en école biblique à qui on enseigne bien plus; et pourtant [l’étudiant en école biblique], connait beaucoup plus de choses concernant Dieu et a une plus connaissance plus claire des choses du divin.
Analogie 2: Dans l’Ancien Testament, l’Église de Dieu n’en connaissait pas autant sur la Trinité que maintenant. Mais ce que le Nouveau Testament a révélé, alors qu’il a élargi notre vision de Dieu, a augmenté le nombre de mystères visibles qui nous apparaissent merveilleux et incompréhensibles.
Analogie 3: Il en est ainsi non seulement des choses divines mais aussi des choses naturelles. Celui qui regarde une plante, ou une partie du corps d’un animal, ou quelque autre œuvre de la nature, à une distance telle qu’il n’en a qu’une vision floue, peut voir quelque chose de merveilleux qui dépasse sa compréhension. Mais celui qui est plus près et en voit davantage en comprend aussi davantage, en a une meilleure vue, et pourtant le nombre de choses merveilleuses et mystérieuses lui apparaissent également en plus grand nombre. Et, s’il regarde avec un microscope, le nombre de merveilles qu’il pourra voir augmentera encore, alors que le microscope augmente également son savoir à propos de ces choses.
webinaire
Comment organiser des cultes pour chrétiens et non chrétiens?
Découvre le replay du webinaire de Stéphane Kapitaniuk et Franck Godin, enregistré le 3 juillet 2018.
Orateurs
F. Godin et S. Kapitaniuk