Comme vous avez pu le lire précédemment, j'ai un avis tranché sur la question des psychothérapies. De même, je crois fermement que nous devons réhabiliter et équiper les Églises pour qu'elles puissent proposer un accompagnement biblique. Mais entre ces idées et la réalité, il y a un écart qu'il convient de considérer.
Sans aucun doute, certains parmi vous ont déjà entamé une psychothérapie. Elle est peut-être déjà en cours, vous trouvez votre psychologue super cool et du coup, vous êtes hésitant. Ou encore, et cela est apparu dans plusieurs commentaires que j’ai reçus, il n’y a pas de responsables d’Église formés.
Le milieu chrétien a tissé des liens assez paradoxaux avec les psychologues et les thérapeutes. Il existe parfois une inimitié palpable, certains considérant que les psychologues sont des bons à rien ou des escrocs. D’autres prennent les psychologues pour des « mini-messies », parfaitement qualifiés pour enlever les épines des pieds des pasteurs.
Être suivi en psychothérapie ne relève d’aucune forme de péché, soyons clairs. S’il n’y a pas de « traitement alternatif » (hypnose, magnétisme) susceptible de questionner votre éthique ou votre rapport à l’occultisme, alors la thérapie demeure une discussion (certes tarifée) entre deux êtres humains. Ce genre de relation, nous en avons tout le temps, tous les jours. Simplement, dans le cas d’une psychothérapie, le contexte change et le rapport social est différent.
Malgré mes réticences à l’égard des psychothérapies qui visent le soin du cœur, je suis convaincu que Dieu utilise de nombreux psychologues et thérapeutes pour aider des chrétiens dans leur souffrance et leurs épreuves. Nous sommes des êtres éminemment sociaux et parfois, la solitude ou l’absence de soutien peuvent être dangereux et délétères.
La plupart des psychologues ont une vocation pour aider les personnes en souffrance et peuvent les accompagner de manière très qualitative. Si de nombreux chrétiens trouvent refuge auprès de professionnels, c’est aussi parce que ces derniers sont formés d’une manière pertinente à la construction de la relation et de la confiance. En tant que thérapeutes, nous avons un regard particulièrement aiguisé sur le fonctionnement de l’être humain et de son cœur. Grâce aux méthodes modernes, nous discernons d’une manière de plus en plus juste les fonctionnements biologique et physiologique: c’est indiscutablement une partie importante de notre approche.
Les techniques peuvent être éprouvées et le professionnel excellent, si l’anthropologie est mauvaise, alors la direction prise ne sera pas la bonne. Cependant, soyons humbles, même le plus averti des conseillers ou pasteurs chrétiens n’a pas une ligne directrice parfaite avec ceux qu’il accompagne. Dieu nous demande d’être critiques (et respectueux) face à ceux qui nous prodiguent des conseils. Je demande toujours aux gens que je forme, ou que je conseille, de vérifier systématiquement dans la Parole la légitimité de ce que je dis. Je donne éventuellement des références bibliques ou recommande des livres. Nous ne sommes jamais à l’abri de mal conseiller et, par conséquent, nous sommes parfois amenés à donner de mauvais avis ou dirigés dans une mauvaise direction.
Il est de notre responsabilité d’évaluer ce que nous recevons à la lumière des Écritures. Nous vivons dans un monde déchu. Nous sommes exposés à des discours qui travestissent la vision biblique du monde, voire s’en détournent. Nous devons prendre l’habitude de discerner ce qui est de Dieu et ce qui est corrompu. Dans le domaine médical, il y a quantité de pratiques que nous ne cautionnons pas… et pourtant nous consultons des médecins. C’est à raison, puisqu’une partie de la grâce commune de Dieu se manifeste à travers eux.
La psychologie est une partie de la grâce commune de Dieu de bien des manières. De très nombreuses découvertes sont aujourd’hui basées sur l’expérimentation et les sciences. Il serait dommage de s’en priver. Mais tout comme dans le domaine médical, il convient d’être vigilant à l’égard de pratiques ou cheminements qui nous éloignent de la vérité biblique et de l’Évangile.
Par exemple, les émotions sont sources de beaucoup de présupposés, mais nier leur aspect physiologique serait à mon sens une erreur. L’anxiété, la dépression et bon nombre de maladies mentales ont des versants biologiques importants à prendre en considération. Il est également nécessaire d’en comprendre les conséquences dans la motivation, le caractère, les relations sociales, la capacité de raisonnement…
Une psychothérapie séculière restera toujours, au mieux, incomplète, car elle ne parlera jamais de la grâce spécifique de l’Évangile. C’est un problème fondamental. Une psychothérapie séculière ne vous parlera jamais de sanctification. C’est un autre problème fondamental.
Vous voyez où je veux en venir? L’objectif, à court terme, du psychothérapeute pourrait se rapprocher du vôtre. Mais dans la finalité, ce ne sera jamais le même, parce que vous, vous êtes chrétien.
Quelques témoignages à ce sujet:
La Parole de Dieu et la vision biblique du monde changent radicalement notre appréhension et notre compréhension de la société dans laquelle nous évoluons. Si nous considérons que notre perception est juste, alors nous rejetons d’emblée la finalité objective des psychothérapies séculières.
webinaire
Bien ou mal? L’éthique biblique dans un monde compliqué
Ce replay du webinaire du Dr. Vincent Rébeillé-Borgella et de Florent Varak a été enregistré le 27 janvier 2017.
Orateurs
F. Varak et V. Rébeillé-Borgella