Je suis sur mon canapé, ébloui d’émerveillement. Je regarde ma fille de 4 mois, et j’ai l’impression de redécouvrir la merveille de l’incarnation.
Ma fille est sur moi, elle gazouille. Elle bouge sans trop pouvoir contrôler ses bras ni ses jambes, elle découvre le monde, elle observe ses mains, elle tente de les ramener vers sa bouche (avec un succès mitigé!). Bref, c’est un tout petit bébé. Ce bébé est fragile, dépendant, et en train d’apprendre la vie.
À ce moment-là, je suis émerveillé tout à nouveau par la merveille de l’incarnation. Dieu est devenu homme. Et en faisant cela, il a été un petit bébé. Comme ma fille que j’ai sous les yeux.
Bien sûr, il faut être vigilant de ne pas tomber dans la spéculation concernant l’enfance de Jésus, car la Bible en parle très peu. Ce n’est pas là que l’emphase se trouve dans les évangiles. Ce que nous avons dans la Bible à ce sujet, c’est ce que Dieu a jugé utile de nous révéler. Mais malgré tout, nous savons que cela a eu lieu. Jésus a été un petit bébé, et il a grandi en passant par toutes les étapes de l’enfance. Il a vécu comme un vrai être humain, parce qu’il était un vrai être humain.
Pendant qu'ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva, et elle enfanta son fils premier-né. Elle l'emmaillota et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie.
Luc 2.6-7
Or le petit enfant grandissait et se fortifiait; il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
Luc 2.40
En cela, le christianisme est unique. La Bible présente un Dieu tout-puissant, totalement au contrôle de ce monde et de nos vies. Pour décrire cette transcendance de Dieu, la Bible utilise des images qui dépassent l’imagination humaine: Dieu peut mesurer tous les océans de la terre dans le creux de sa main, il peut peser tous les massifs montagneux du monde comme on pèse un peu de farine sur une balance, toutes les nations du monde sont comme une simple goutte d’eau pour lui, et les êtres humains eux-mêmes sont comme de simples sauterelles devant lui (voir Ésaïe 40.12-26). Bref, rien ni personne ne peut se comparer à Dieu: il est dans une autre catégorie.
N'est-ce donc pas incroyable qu’un tel Dieu ait accepté de devenir homme, avec tout ce que cela implique? N’est-ce pas éblouissant que le Dieu tout-puissant devienne un petit enfant?
Véritablement, l’incarnation est un abaissement. Voici ce que Paul écrit dans Philippiens 2:
...mais il s'est dépouillé lui-même, en prenant la condition d'esclave, en devenant semblable aux hommes...
Philippiens 2.7
Beaucoup d’encre a coulé sur ce verset pour comprendre de quoi Jésus se serait "dépouillé". Il ne s’est certainement pas dépouillé de sa divinité, car nous savons que Jésus, dans sa vie sur terre, était véritablement Dieu, tout en étant véritablement homme. Non, le dépouillement est à trouver ailleurs. Le dépouillement ne concerne pas ce que Jésus aurait perdu, mais plutôt ce qu’il a ajouté. Il s’est dépouillé en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes. Le dépouillement, c’est que le Fils éternel de Dieu soit devenu homme à un moment donné, sans rien perdre de sa divinité. Le dépouillement, c’est que Jésus soit devenu ce que nous sommes, sans pour autant cesser d’être ce qu’il était1. Jésus s’est dépouillé en ajoutant la nature humaine à sa nature divine. Et cela, pour le Dieu tout-puissant, c’est un véritable abaissement!
Car lorsque le Fils éternel de Dieu devient homme, nous avons alors un grand paradoxe. Dieu est le créateur, et il devient une créature. Celui qui a tout pouvoir devient un petit bébé, fragile et dépendant. Celui qui ne sommeille ni ne dort devient soumis aux conditions de la nature humaine, en expérimentant la faim, la soif, et la fatigue.
Ainsi, alors que je regarde ma fille de 4 mois et que je pense à la vérité de l’incarnation, je redécouvre la grandeur de ce dépouillement. L’incarnation est un abaissement, le plus grand que l’on puisse imaginer.
Mais il ne faut pas s’arrêter là. Si Dieu est devenu homme, c’est pour notre salut. Il fallait que Jésus soit véritablement homme et véritablement Dieu pour nous sauver. L’incarnation était nécessaire. Elle fait partie du grand plan de Dieu par lequel, dans sa grâce souveraine, il sauve des pécheurs pour les amener dans une relation rétablie avec lui.
Tandis que nous nous émerveillons devant l’incarnation, nous nous émerveillons de la grâce de ce Dieu qui, dans sa tendresse, sauve les pécheurs.
webinaire
Si Dieu est bon, pourquoi autant de mal?
Découvre le replay de ce webinaire de Guillaume Bignon, enregistré le 11 décembre 2018, qui traite de la souveraineté et la bienveillance de Dieu.
Orateurs
G. Bignon