Salut tout le monde, aujourd'hui, j'aimerais répondre à une question qui m'a été posée tellement de fois que je me suis dit qu'un article qui résumerait l'ensemble pourrait être intéressant. Important, ce n'est que mon avis sur la question et je ne saurais faire autorité sur un parcours type.
Au vu des différentes formations existant autour de moi, séculières ou non, voici ma réflexion à ce sujet, sachant que Pauline, mon épouse, vous a déjà fait part de sa propre expérience de reconversion (professeur des écoles → psychologue).
Parmi l’ensemble des questions, je pense que c’est la première à se poser. Elle se décline selon deux orientations récurrentes:
Dans les deux approches, il faut comprendre une chose: sauf ignorance de ma part, il n’existe pas de diplôme de « psychologue chrétien ». Les formations reconnues par l’État et conférant un titre professionnel n’ont pas d’option religieuse. Il est possible, néanmoins, de servir dans les deux cas de figure mentionnés, mais avec quelques arrangements.
Si tu souhaites t’investir auprès de ton Église locale, il existe plusieurs formations en « relation d’aide chrétienne ». Je suis d’avis que la plupart sont intégrationnistes. C’est, à mon sens, une direction qui ne correspond que partiellement à la vision biblique de la psychologie. Ces courants utilisent la psychologie séculière et intègrent la Bible dedans.
Par exemple, ils reprennent la pyramide des besoins de Maslow et tentent d’intégrer des données bibliques dans la théorie mentionnée. Ce peut être pertinent dans la mesure où les données des deux champs sont correctes. Or, et j’ai pris volontairement cet exemple, la pyramide de Maslow, bien qu’admise dans la culture populaire, n’est plus du tout utilisée en psychologie séculière. De même, il est dangereux de modéliser des données bibliques sur une théorie humaine. Ce serait faire entrer ce que Dieu nous révèle dans une boîte façonnée par les hommes.
Par conséquent, ces formations abordent souvent des théologies qui sont mal maîtrisées comme celle de la souffrance, du rôle du Saint-Esprit, de la sanctification… De même, elles utilisent fréquemment de vieux modèles théoriques de psychologie séculière qui sont archaïques et présentent une mauvaise image du fonctionnement de l’être humain.
Le dernier danger est évidemment d’être davantage centré sur l’être humain que sur Dieu et de dévier vers un anthropocentrisme qui dénature la vision biblique de l’être humain et du monde.
Je ne soupçonne absolument pas les personnes qui œuvrent dans ces formations d’être mal intentionnées, mais la psychologie moderne évolue si vite, et notamment ces deux dernières décennies, qu’il faut être prudent et extrêmement bien informé.
Actuellement, je recommande la fondation du counseling biblique, une œuvre franco-québécoise de qualité qui a été initié par Matthieu Caron et fournit une formation de qualité tant dans le domaine théologique que psychologique. J’y sers également et je me réjouis, car des étudiants toujours plus nombreux s’y inscrivent (lien en bas de page).
Mon avis, encore une fois, n’engage que moi: je crois que pour devenir psychologue chrétien, il faut maîtriser la psychologie autant que la théologie… mais d’abord la théologie.
J’ai déjà écrit un article sur la nécessité, pour un psychologue, de faire des études de théologie. Il est fondamental d’avoir une théologie solide, car elle est une base pour confronter les différents courants de psychologie moderne parce que:
1. la théologie façonne notre vision du monde;
2. la psychologie moderne est très séduisante;
3. le compromis n’est jamais très loin dans la pratique professionnelle, car il est sécurisant;
4. la théologie nous permet de rester accrochés à notre vie de disciple, y compris en qualité de professionnel.
Ces quatre points que vous retrouverez dans l’article sont, selon moi, des arguments suffisants pour se former en théologie. Si vous avez le désir de devenir psychologue, et donc d’obtenir un master, c’est sans doute que les études ne vous effraient pas. Pas plus que les centaines d’heures de lecture qui vous attendent. Dès lors, cherchez un institut ou une faculté privée de théologie.
Pour ce qui me concerne, j’ai commencé par l’IBG qui m’a délivré un certificat pour ma formation en ligne. Depuis cette année, j’ai entrepris un cursus un peu plus poussé avec la Faculté de Théologie d’Aix-en-Provence. Je suis ravi de ces deux formations et je pense qu’elles m’aident à être un meilleur psychologue. Mais ces formations ne couvrent que le volet théologique.
Les titres de psychanalyste, psychothérapeute et psychologue sont protégés et régis par un décret. Je pense que le premier est à proscrire, car il est très éloigné de nos convictions. Même si la psychanalyse a beaucoup évolué, elle reste sur des fondements qui ne me conviennent pas personnellement. Pour obtenir le titre de psychothérapeute, il est nécessaire d’être psychologue.
Il existe de nombreuses formations universitaires en psychologie. Toutes ne se valent pas, mais elles ont malgré tout un socle minimal d’enseignements de qualité. Aujourd’hui, voilà quelques critères sur lesquels je m’attarde:
Cela peut paraître effrayant, de prime abord, de juxtaposer autant d’études. Mais être psychologue chrétien ne peut pas s’improviser. Je crois que notre société nous pousse à être particulièrement exigeants… car elle sera exigeante envers nous.
La psychologie et le champ du « mental » sont investis par des personnes de tous horizons. Elles ne nous ont pas attendus pour développer des modèles à succès. Les chrétiens ont perdu du temps à jouer à « je t’aime, mon non plus » avec la psychologie.
Nous avons besoin de psychologues capables de développer des pratiques et une éthique qui correspondent à une vision biblique du monde saine. Je dis souvent que je suis très heureux de pouvoir être psychologue et chrétien aujourd’hui: la psychologie moderne nous révèle toujours plus la grâce commune de Dieu, mais également l’extraordinaire cohérence de sa création et de sa Parole.
webinaire
Bien ou mal? L’éthique biblique dans un monde compliqué
Ce replay du webinaire du Dr. Vincent Rébeillé-Borgella et de Florent Varak a été enregistré le 27 janvier 2017.
Orateurs
F. Varak et V. Rébeillé-Borgella