Il y a quelques années, j’ai participé à une conférence sur les missions mondiales appelée CROSS. David Platt était l’un des orateurs, et il a prêché un message incroyablement inspirant sur la lettre aux Romains. Très tôt dans son discours, il nous a demandé de porter nos regards sur le début de l’épître.
On pouvait entendre le bruissement des pages, en même temps que l’orateur commençait l’épître: « Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu… »
Je suivais pendant qu’il lisait, m’attendant comme d’habitude à ce qu’il s’arrête après quelques versets. Mais il ne l’a pas fait. Il a continué la lecture, tout au long du chapitre 1. Puis j’ai remarqué quelque chose. Il ne regardait pas du tout son pupitre et sa Bible. Il nous regardait nous. Il ne lisait pas la lettre, il la récitait!
Pendant les trente minutes qui ont suivi, nous nous sommes délectés des bonnes nouvelles qui parvenaient à nos oreilles et à notre cœur, pendant qu’il citait de mémoire les huit premiers chapitres de Romains (vous pouvez regarder la vidéo à partir de la 4è minute).
Alors que j’étais assis ici, me réjouissant à chaque instant, je ne pouvais m’empêcher de penser combien cette dernière année avait dû être douce pour David Platt, alors qu’il remplissait jour après jour son cœur de ces mots d’or, découvrant de nouvelles beautés dans ces vieilles lignes, déversant dans son cœur ces sections si souvent négligées, apprises, oubliées, réapprises, et les savourant. Si sa récitation excitait chez moi une faim de Dieu et de sa Parole, combien plus tout ce qu’il avait dû méditer avait dû faire croître la sienne!
Des expériences ou des histoires comme ça nous inspirent toujours. Dès que nous les entendons, nous nous précipitons sur notre Bible avec un zèle renouvelé, ouvrant nos versets ou chapitres favoris et nous mettant à l’ouvrage. Nous pensons: « Je peux le faire! » C’est le cas, jusqu’à ce que nous réalisions que « ces versets ne font que se répéter »; « mince, c’était vouloir ou pouvoir? »; « il y a encore combien de versets comme ça? » Ce qui a commencé par une excitation et une détermination digne d’un feu de forêt a été étouffé par les fortes pluies de la réalité: la mémorisation est un travail difficile.
La plupart d’entre nous savent combien il est précieux de mémoriser la Parole de Dieu. Mais nous ne savons souvent pas par où commencer. Nous nous décourageons. Nous nous lassons rapidement et passons à quelque chose de moins pénible. J’ai lutté avec cette frustration pendant des années. En tant que conducteur de louange et interprète, j’ai eu à développer des techniques afin de ne pas être pris au dépourvu lorsque je monte sur scène. Je souhaite donc partager avec vous quelques-unes des méthodes que j’utilise régulièrement pour mémoriser la Parole de Dieu. On pourrait toujours en dire plus, mais je suis le plus souvent revenu à ces principes pour m’aider à m’imprégner de la Parole.
Pour bien lire la Bible, nous devons réaliser que ce livre contient plus que des mots sur une page, c’est avant tout un banquet. Vous êtes plus susceptible de vous rappeler ce que vous lisez si vous ne venez pas principalement dans l’optique d’apprendre, mais dans celle de vous régaler.
La plupart des passages longs que je me suis engagé à mémoriser ont été le résultat heureux de ma lente mais réjouissante méditation de ces paragraphes, creusant le texte, cherchant les mots-clés, les passages croisés, lisant les commentaires et surlignant ma Bible. Plus je creusais le contexte, plus je devenais familier avec le développement ou la pensée de l’auteur, ou avec la façon dont une histoire ou un paragraphe se structurait. La méditation du texte a rendu bien moins difficile la restitution de ce texte quand j’en avais besoin, plus tard. Si vous planifiez de vous mettre au défi de mémoriser la Parole de Dieu, venez en étant prêt à dîner.
J’enseigne à mes filles les béatitudes. Chaque semaine, je leur donne un nouveau verset sur lequel j’ai mis une mélodie très simple. Après que j’ai chanté le verset quatre ou cinq fois, ma fille de trois ans peut me le réciter. La musique est un puissant moyen de mémorisation. Vous le savez, même si vous n’y avez pas pensé. Vous avez probablement rarement quitté l’Église le dimanche en citant de mémoire de longs extraits de la prédication du pasteur, mais la plupart d’entre nous quittent l’Église en fredonnant ou chantonnant un cantique.
La prochaine fois que vous serez devant un long passage des Écritures à mémoriser, vous pourriez essayer de vous enregistrer avec votre smartphone en train de lire le passage avec un morceau de musique (instrumental) familier en arrière-plan. Que ce court enregistrement soit votre nouvelle chanson favorite pour la semaine. Lancez-la dans votre voiture en vous rendant au travail. Écoutez-la pendant que vous sortez vous promener. Lorsque vous commencez à vous sentir plus confiant dans ce que vous avez mémorisé, revenez en arrière et écoutez la piste sans votre voix. Vous allez probablement remarquer que votre enregistrement a servi de roue motrice pour votre pensée. Et une fois l’exercice terminé, les moments musicaux déclencheront votre mémoire du passage que vous avez travaillé.
Il y a un concept utile dans le milieu du leadership appelé « l’avancée par l’échec » (failing forward en anglais). C’est la notion que les erreurs et les faux pas nous aident réellement à avancer sur la route du succès et de la croissance. Ça a été le cas pour moi dans le domaine de la mémorisation. J’en suis venu au point d’aimer mes récitations ratées parce qu’elles révèlent les failles dans ma chaîne et me montrent quelles zones ont le plus besoin de travail. Aucun scénario n’exalte mieux mes points faibles dans mon esprit que quand j’échoue devant un public. Pour certains qui liront ceci, je viens juste de décrire votre pire cauchemar et votre plus grande peur. Mais prenez courage!
Je ne suggère pas ici d’être confronté à un public venu en masse. Je suggère plutôt une combustion plus contrôlée, où vous pouvez décider qui seront vos auditeurs et là où vous pourrez vous tromper. Pour moi, c’est généralement dans notre salon, avec ma femme et ses amies. Une fois que j’ai réussi à me réciter un passage plusieurs fois sans la moindre erreur, je veux le partager avec d’autres. Je veux qu’ils ressentent la joie que j’ai ressentie en écoutant David Platt. Inévitablement, je tâtonne sur quelques passages, mais maintenant, mes zones les plus faibles ont été exposées, et je peux me focaliser dessus. Cela affine ma mémorisation. Un grand nombre d’entre nous ne récitera jamais l’Écriture sur une scène, mais je vais vous dire ceci: si vous pouvez réciter l’Écriture avec succès devant un public, vous l’avez vraiment mémorisée.
Le travail de mémorisation peut être difficile, et cela vous prendra toujours du temps. Vous n’avez pas nécessairement besoin de musique ou d’un public, mais vous ne pourrez mémoriser la Bible si vous n’avez pas le temps. Notre cerveau a besoin de temps pour assimiler les mots et les phrases, pour percevoir les concepts et les connexions dans le texte, pour se poser de bonnes questions à propos du passage. Dans notre époque moderne des médias sociaux, de la diffusion de musique en permanence, des nouvelles qui nous arrivent en continu et des agendas professionnels basés sur l’horloge, il est presque impossible pour nos esprits de s’attarder sur quelque chose de significatif pour une longue durée.
Quand je mémorise un passage particulièrement long, je me débranche souvent de la plupart de ces distractions. Mes voyages en voiture deviennent silencieux, radio éteinte. Mes applications sont supprimées. Mes podcasts sont délaissés. Prenez le temps d’identifier une ou deux distractions qui peuvent être sacrifiées afin de faire place à la tranquillité et à la concentration que requiert la mémorisation. Éloignez-vous de ces choses, au moins pendant un temps, pour le bien de votre mémorisation. Vous ne regretterez jamais d’avoir fait de l’espace pour la Parole de Dieu.
Lors de la troisième année de ma scolarité, mon professeur a mis notre classe au défi de mémoriser le discours de Gettysburg d’Abraham Lincoln. À l’âge de 8 ans, j’étais son seul élève à pouvoir le réciter. À l’époque, je me sentais assez fier de moi, mais demandez-moi de vous le réciter maintenant et je ne pourrai vous donner que la première ou la deuxième phrase. Mémoriser quelque chose n’est pas comme faire du vélo. Nous oublions, et nous oublions rapidement. Si vous ne mettez pas en place un système de répétition régulière, vous ne pourrez probablement pas vous attendre à vous appuyer sur un grand nombre de versets pendant longtemps.
Il existe quelques ressources vraiment pratiques pour nous aider. L’application en anglais Fighter Verses est un outil fantastique pour vous aider à garder la trace des passages que vous avez mémorisés, et il fournit des quizz et des jeux pour vous aider à les réviser. Et si la technologie est plus distrayante que vraiment utile, il existe beaucoup de méthodes pratiques et qui existaient avant l’ère du smartphone. Je révise par exemple sous la douche ce que j’ai mémorisé. J’ai couvert le mur de feuilles protégées par des sacs de congélation avec zip. Ce n’est pas conventionnel, mais ça marche pour moi. Peut-être que dans votre combat pour mémoriser la Bible, vous ne vous êtes pas encore battu au point d’utiliser des sacs de congélation dans la douche. Mais quelle approche créative pourrait fonctionner pour vous et votre emploi du temps?
Peu importe votre méthode, la révision est la clé. Plus vous enfouissez la Parole de Dieu dans votre cœur, moins il est probable qu’elle vous file entre les doigts au moment où vous en aurez le plus besoin.
Article traduit avec autorisation. ©2016 Desiring God Foundation. Site web: desiringGod.org. Merci à David Steinmetz pour la traduction. D’autres ressources en anglais sont disponibles sur le site original de l’article.