Comme je crois l’avoir déjà dit dans un article précédent, la question que l’on me pose le plus régulièrement tourne autour de ma pratique en tant que psychologue, et la façon dont j'articule cela avec ma vie chrétienne. Mais la deuxième question est celle-ci: "Est-ce que l’anxiété est un péché?" Vous pourriez remplacer "anxiété" par "stress", "peur", "panique", "tristesse"… En d’autres termes, est-ce que le fait de ressentir des émotions négatives est un péché?
J’ai déjà beaucoup répondu à cela dans différents webinaires, articles et interventions diverses, mais j’aimerais de nouveau m’arrêter sur cette question.
Je crois que la question a un sens beaucoup plus profond que le simple fait de l’anxiété. La réponse à cette question reflète souvent une stupeur quant au fonctionnement de l’être humain.
Je serais le premier à dire que la Bible n’a pas d’égal pour décrire le fonctionnement de l’être humain, image de Dieu. Et pourtant ces questions au sujet des émotions ne cessent de venir à moi de la part de chrétiens. Pourquoi? J’ai des hypothèses, mais l’essentiel reste de répondre à ces questions.
Je peux vous proposer cette définition de l’anxiété, l’exemple qui revient le plus souvent:
Réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement.
Je trouve cette définition assez juste, détaillons-la un peu avec l’apport de la Parole de Dieu, la vérité.
Prenons l’exemple de Jésus-Christ dans le temple en Marc 11. Il entre dans le temple et une stimulation visuelle vient à lui de son environnement: des marchands dans le temple. Il réagit alors d’une manière transitoire (temporaire) et avec une assez grande intensité: il chasse les marchands.
L’observation séculière semble ici bien correspondre à ce que dit la Bible à ce sujet. Mais si nous lisons d’autres textes comme 1 Thessaloniciens 5 au sujet de la joie, ou Éphésiens 4 au sujet de l’amertume, nous constatons que la Bible donne des injonctions pour la gestion de nos émotions.
Mais comment faire? Est-ce que nous pouvons commander à nos amygdales de ne pas envoyer de signal le long de notre colonne vertébrale pour atteindre les glandes surrénales et provoquer les symptômes réactionnaires de la peur? Impossible.
Dans la culture populaire, il y a une croyance commune qui dit que nous sommes notre cerveau. C’est une erreur. Notre cerveau est un organe comme un autre. Il fonctionne quasiment tout le temps en mode automatique. Heureusement d’ailleurs, au vu du nombre d’informations qu’il traite à chaque seconde.
Notre cerveau est un filtre puissant pour interpréter le monde. Si vous entendez un bruit fort et soudain, il ne vous demandera pas votre avis pour faire sursauter votre corps. Lorsque vous apprenez le décès de quelqu’un, il ne vous demandera pas votre avis pour vous faire ressentir les manifestations fortes, parfois subversives de la tristesse. Lorsque vous obtenez le résultat positif d’un examen ou d’un concours, il vous remplira d’une sensation de plaisir intense sans que vous n’ayez à le lui demander.
Je suis toujours hésitant quand il s’agit de faire un lien complet entre les émotions de Dieu et celles de l’être humain. À mon sens, nous devons comprendre qu’il existe dans la parole une certaine mesure d’anthropomorphisme (c’est-à-dire de l’attribution de caractéristiques du comportement ou de la morphologie humaine à Dieu). Et pourtant, nous avons été créés à l’image de Dieu.
Même si nos émotions, générées par nos corps pécheurs, sont aussi teintées du péché, il n’en demeure pas moins qu’elles font partie des bonnes choses que Dieu nous donne et que nous partageons, au moins partiellement, avec lui.
Pratiquement partout dans la Parole, nous voyons que Dieu prend en compte le fonctionnement de l’être humain avec ses émotions. Il nous réconforte, il nous donne des bienfaits, il transforme notre être intérieur, il nous fait grandir, il nous donne des épreuves pour que nous soyons inébranlables (1 Pierre 4).
Mais comment fait-il? Nos émotions seraient-elles finalement les signes de notre relation à Dieu? Je ne le crois pas.
Si dans des périodes de tristesse, vous avez le ressenti que Dieu n’est pas là, votre cerveau vous trompe. Si vous pensez qu’à 3 grammes d’alcool dans le sang, vous avez l’approbation de Dieu à cause de votre état de plaisir, votre cerveau vous trompe.
Les émotions sont des dons de Dieu, mais ces dons ne devraient jamais être dissociés de la corruption de notre corps. Par conséquent, nous ne pouvons en faire des absolus comme pourrait l’être la Parole de Dieu.
Dieu nous a créés avec un fonctionnement physiologique qui provoque des émotions. Ces émotions sont bonnes et nous font partie dans une certaine mesure de ce que nous partageons avec lui. Mais la corruption du péché altère la fiabilité de nos émotions qui peuvent nous influencer vers le péché.
Nos émotions traduisent notre vision du monde. Elles sont étroitement liées à nos croyances.
Si vous croyez qu’un chihuahua est un danger mortel, peut-être suite à un conditionnement, une expérience ou par mimétisme, alors vous percevrez un sentiment de terreur face à eux. Si vous croyez que la richesse est le meilleur moyen de trouver un sens à votre vie, alors l’augmentation de vos revenus vous procurera de véritables émotions de plaisir. Si vous voulez influencer vos émotions, il faudra influencer vos croyances.
Par sa Parole. Je ne cesserai de répéter que la Parole de Dieu est le seul moyen de vous guider durablement dans la sainteté et dans votre vie chrétienne. La Parole de Dieu devrait être l’influence exclusive de votre cœur. Par sa Parole, Dieu se révèle à nous et nous fait grandir dans la seule compréhension valable du monde: nous sommes les administrateurs de la création sur laquelle nous dominons, y compris sur les chihuahuas et les richesses qui ne sont que des vanités. Nous ne les emporterons pas au paradis, car elles fanent comme fleurs au soleil, et sont des idoles qui détournent nos cœurs du seul qui soit digne d’adoration.
Le thème des émotions est un des thèmes principaux dans nos formations. Nous avons la conviction que la compréhension de qui nous sommes en tant qu’êtres humains et chrétiens, est fondamentale dans la manière dont nous pouvons rendre gloire à Dieu dans les différents aspects de notre vie.
À ce titre, nous proposerons d'ici à quelques mois, une formation au cours de laquelle nous aurons l’occasion de vous accompagner durant toute une semaine, pour vous donner une vision biblique de l’être humain et de l’accompagnement biblique.
webinaire
SOS anxiété: Une vie sans inquiétude est-elle possible?
Découvre le replay du webinaire de Samuel Laurent, enregistré le 29 novembre 2022.
Orateurs
S. Laurent