C’est l’une des questions que m’a posée le Dr. Martin Sanders lors d’un entretien au YLG à Jakarta. Alors que j’ouvrais la bouche, il s’empressa d’ajouter: « … les personnes de ta famille ne comptent pas! » Je ne savais pas trop quoi dire…Puis, il a ajouté en me regardant droit dans le yeux: « Moi, j’ai 200 personnes qui prient tous les jours pour mon ministère… » Et bien… N’est-ce pas un peu « too much »? Ne serait-ce pas très présomptueux d’en vouloir autant?
Cela m’a conduit à réfléchir plus en profondeur à ce sujet.
En rentrant chez moi, j’ai lu (dans un commentaire de Wiersbe) que, lorsqu’on lui demanda le secret de son ministère, Charles H. Spurgeon répondit: « Mes proches prient pour moi ».
Cela m’a rappelé les paroles de l’apôtre Paul:
Priez pour moi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Évangile, pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, et que j’en parle avec assurance comme je dois en parler. (Ép 6.19–20)
Priez en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère de Christ, pour lequel je suis dans les chaînes, et le faire connaître comme je dois en parler. (Col 4.3–4)
Frères, priez pour nous. (1Th 5.25)
Priez pour nous, afin que la parole du Seigneur se répande et soit glorifiée comme elle l’est chez-vous. (2Th 3.1)
Paul mobilisait les saints afin qu’ils prient pour lui parce qu’il avait conscience de sa grande responsabilité. La Parole de Dieu nous dit que tous les responsables ont, eux aussi, une responsabilité devant Dieu et l’Église. Ils seront jugés plus sévèrement, car ce sont les intendants du bien le plus précieux du Roi des rois: son peuple racheté.
Paul mobilisait aussi parce qu’il faisait face à de grandes difficultés et avait d’immenses défis. Il savait que, sans le secours dans la prière de l’Église, il ne pourrait pas remplir son mandat. Paul enseignait que tous les responsables avaient eux aussi besoin de la bienfaisante intercession du corps de Christ (1Th 5.12).
En regardant le modèle de Paul, j’ai réalisé que je n’avais jamais compris quelque chose: Prier pour son ministère, certes c’est important. Mais ce qui l’est encore plus, c’est que d’autres le fassent. C’est ce que Martin Sanders m’avait montré.
Je croyais que c’était présomptueux de demander à des gens de prier pour moi, ce n’est pas comme si mon ministère était important…
Quelle erreur! C’est le Saint-Esprit qui établit les responsables dans l’Église (Ac 20.28). Dieu m’a appelé et ça ne dépend pas de moi. C’est selon son bon vouloir et par sa grâce que je dois exercer mes responsabilités. Existe-t-il un ministère qui n’ait pas d’importance? Qui suis-je pour envisager le moindre service sans l’aide des autres?
Le ministère est avant tout un combat spirituel et le Seigneur me confie la mission de prendre soin d’un troupeau et de le faire grandir. Le diable rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer, moi y compris (1Pi 5.8) et le Seigneur m’a confié des responsabilités.
Si je ne demande pas la prière, c’est que je suis bien inconscient ou orgueilleux (ou les deux dans mon cas)!
J’ai donc fait de cela un sujet de prière. Et Dieu m’a répondu à travers l’initiative d’un ami, André.
Alors que nous discutions de l’Église, il m’a proposé de prier quotidiennement pour moi et de mobiliser des autres pour cela. Il a créé un groupe sur WhatsApp où des amis prient pour moi. J’ai un rendez-vous important, une difficulté, un sujet de reconnaissance? Hop, un petit message et les gens peuvent prier « en live ». L’apôtre Paul aurait aimé, j’en suis sûr!
Et si je ne transmets pas de sujet, André m’envoie un SMS pour me demander de nouveaux sujets. Si ce n’est pas un ami ça?
Je vous propose l’idée suivante : vous prenez des responsabilités de direction pour le peuple de Dieu? Mettez-vous immédiatement en quête d’un groupe d’intercesseurs pour vous.
De votre côté, allez voir votre pasteur, l’un de vos anciens, ou le responsable du groupe de jeunes et devenez un partenaire de prière!
Mobiliser pour la prière est un très beau ministère. L’un des plus précieux pour les responsables. Si nous en doutons, c’est parce que notre théologie de la prière est mauvaise. Quel réconfort de savoir que des amis sont au courant de mes défis de la semaine et prient pour moi. Ils me rappellent que j’ai l’assurance d’être au bénéfice de l’intercession de celui qui jamais ne veille ni ne sommeille.
Quelle bénédiction d’avoir ce soutien dans la prière: combien de fois ai-je été rassuré de pouvoir partager des sujets importants? Combien de fois ai-je été réconforté de savoir que des frères et sœurs priaient pour moi? Je suis convaincu que de nombreuses victoires dans mon ministère sont dues aux prières de ce groupe. Ma dette envers eux est incalculable.
Quelques leçons que je retire après :