Pour les jeunes, les camps d'été sont généralement des lieux de déclics, de prises de conscience, mais aussi, de découvertes de leurs contextes de vie parfois difficiles. D’une part, les jeunes peuvent y réaliser leur condition de pécheur, de l’autre, les moniteurs peuvent voir des besoins spécifiques qui parfois nécessitent un accompagnement sur la durée. Que faire? J’écris en tant que moniteur de colonie et responsable de groupe de jeunes. Mon but dans cet article est d’encourager les moniteurs, responsables de camp à développer leur partenariat avec les Églises locales qui offriront aux jeunes un accompagnement durable après la colonie.
Pendant les camps, nous sommes souvent témoins de prières de repentance, de réponses aux appels, de décisions. Cela nous réjouit et nous encourage en tant que moniteurs. Certains déclics produisent une réelle obéissance tandis que d’autres s’estompent après le camp. Bref, ces éléments ne peuvent être considérés comme gage suffisant d’une vie chrétienne authentique. La foi chrétienne, ce n’est pas une prière, ce n’est pas une décision. C’est une vie de disciple quotidienne.
La Bible nous enseigne à regarder aux fruits. Le fruit s’observe dans la durée. En effet, la durée de deux semaines ne peut être représentative pour juger d’une conversion. De plus, la conversion n’est que le point de départ. Ces jeunes ont besoin de continuer à grandir. C’est pourquoi nous gagnerons à nous préoccuper de ce sujet dès la phase de préparation du camp. Pour cela, posons-nous la question: comment allons-nous aider les jeunes dans leur croissance spirituelle après le camp en travaillant avec les Églises? En effet, comme Paul, nous faisons bien de semer, cependant rappelons nous que c’est dans nos Églises locales que Dieu fait croître ses disciples le reste de l’année.
Pour grandir, on a besoin d’être constamment exposé à la Parole qui transforme des vies, d’être encouragé et aussi d’être repris.
Ce sont là les consignes que l’apôtre Paul donne à Timothée, un responsable d’Église pour la direction de l’Église locale à Éphèse et pour la croissance des disciples dans cette Église.
Toute l’Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne […] prêche la parole, insiste en toute occasion, qu’elle soit favorable ou non, réfute, reprends et encourage.
2 Tm 3.16 – 4.2
C’est là le cadre voulu par Dieu pour toute personne qui se déclare pour Jésus. Un disciple sans Église se prive des éléments essentiels à sa croissance. Les jeunes ont besoin de l’Église. On ne peut pas dire qu’on a une intimité avec Dieu si on n’est pas connecté à son peuple, l’Église. La Bible nous dit que Christ est la tête et que l’Église est le corps. Est-ce que vous pensez vraiment qu’on peut se dire chrétien sans faire partie du corps? L’Église accueille et atteste publiquement de la conversion lors des baptêmes. Ce sont les membres de l’Église locale qui aident chacun à honorer Christ en pointant du doigt le péché, le besoin de changement pour notre croissance.
Le NT ne présente aucun ministère sans lien avec l’Église locale. L’apôtre Paul a été envoyé par l’église de Jérusalem et il a travaillé dans des Églises locales. En effet, les dons sont donnés pour l’édification des disciples dans les Églises locales. Les orateurs de nos colonies, les moniteurs sont des cadeaux des Églises locales dans lesquelles ils servent et grandissent en tant que disciples. Ils retournent dans leur Église après le camp ou la colonie.
De même, tout ministère jeunesse devrait être orienté sur l’Église locale. C’est pourquoi nous devons veiller avec soin au retour des jeunes dans leurs Églises. Pour ceux qui n’en ont pas, c’est l’occasion d’encourager ces jeunes et de les aider à trouver une Église et à s’y impliquer. Concrètement, on pourrait faire une liste des Églises qui sont proches du lieu de résidence des jeunes qui n’en ont pas. On peut également faire du réseautage en mettant les personnes en lien les uns les autres.
Les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leur enfant. Il serait bon d’encourager les jeunes à faire un retour à leurs parents sur les pas de foi qu’ils ont faits.
On pourrait également prendre contact avec un responsable de groupe de jeunes (GDJ), ou un ancien de l’Église du jeune pour leur faire un retour et enclencher un accompagnement spécifique (parcours découverte, discussion informelle, lecture d’un livre). C’est leur responsabilité de prendre soin du troupeau qui est sous leur garde. Pas la mienne en tant que moniteur.
Enfin, pour ceux parmi les jeunes qui veulent vraiment progresser, on pourrait leur offrir des livres pour leur croissance. Vous pouvez anticiper cet aspect en venant avec des livres à offrir. En voici quelques-uns: des livres sur la piété (Si tu veux aller loin, Suis-moi, La Grâce au quotidien), la pureté (Être libre c’est possible), sur la foi (La foi sur le Gril, Le Dieu Prodigue), défis et challenges (Génération Challenge, Une vie de défis)
En tant que responsable de GDJ, je serais reconnaissant et j’accorderais plus de crédit, de confiance à une œuvre qui me fera un retour sur ce que les jeunes de mon Église ont vécu. Ceci dit, les responsables de GDJ devraient également s’intéresser à ce que vivent leurs jeunes pendant les camps: par exemple, ils pourraient contacter les responsables de colonie pour s’informer ou aller servir dans une des colonies de leurs jeunes. Personnellement c’est l’une des raisons qui m’a poussé à aller faire un camp scout.
Voyez-vous d’autres idées que nous gagnerions à mettre en place pour renforcer ce partenariat?
Article publié le 8 juin 2021. Re-publié le 8 juillet 2022.
webinaire
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Ce replay du webinaire de Samuel Laurent a été enregistré le 16 juin 2020.
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S. Laurent