Le Cantique des cantiques a suscité de nombreux débats, en termes d’interprétation. Comment justifier la place de ce dialogue amoureux, que certains qualifient même d’érotique, dans le canon biblique?
Les approches allégoriques ont leurs partisans. On estime que ce texte évoque l’amour de Dieu pour Israël ou celui de Christ pour l’Église. D’autres approches privilégient une interprétation littérale et y voient l’histoire d’un amour et d’une femme humains.
Cela dit, avant même le sens général du livre, il s’agit de déterminer quels sont ses “personnages”. On comprend assez vite qu’on ne se trouve pas face à un texte narratif et qu’il s’agit d’un dialogue, mais ni l’identité des divers intervenants ni la répartition des répliques ne sont précisées dans les textes originaux. On ne sait même pas à quel endroit précis se situent les changements d’interlocuteur.
Qu’ils choisissent de mettre des guillemets au début et à la fin des diverses répliques ou de préciser qui parle en insérant une sorte de titre, les traducteurs et éditeurs doivent donc procéder à la manière d’enquêteurs et rechercher les indices éventuels présents dans le texte lui-même.
Pour la Segond 21, le choix a été fait de limiter le nombre de personnages, dans les titres, au strict minimum que paraissait nécessiter le texte: une jeune femme, un jeune homme, les filles de Jérusalem, les frères de la jeune femme. Outre cela, la volonté de respecter le genre des pronoms hébreux a amené quelques modifications par rapport à la Nouvelle Édition de Genève 1979, aussi bien en termes de traduction que d’attribution des répliques.
L’objectif est de proposer le texte le moins hypothétique possible pour fournir la meilleure base possible à l’interprétation générale. Cela suffit-il pour arriver à des conclusions assurées à propos du sens du Cantique? Peut-être pas quand même…
webinaire
COCA: une méthode simple pour comprendre et appliquer la Bible
Découvre ce replay du webinaire de Stéphane Kapitaniuk enregistré le 13 octobre 2016.
Orateurs
S. Kapitaniuk