L’adoption: des "paraboles vivantes" s’invitent à ma table!

Doctrine du SalutAdoption

Dieu se sert souvent de paraboles et d’images pour nous aider à mieux appréhender certaines vérités de sa Parole: le peuple d’Israël avait constamment devant ses yeux des objets qui lui rappelaient certaines vérités concernant Dieu; les prophètes sont parfois devenus eux-mêmes des illustrations vivantes; Jésus a souvent utilisé des paraboles pour enseigner les foules, parfois même provoquer son auditoire…

L’adoption dans la perspective de la théologie pratique

Il y a 12 ans de cela, trois petites "paraboles vivantes" sont arrivées dans mon foyer et se sont glissées à ma table… Nous étions déjà formidablement bénis avec nos sept enfants biologiques quand Dieu a conduit les choses et que nous avons adopté une fratrie de trois jeunes Ukrainiens.

Cette adoption, à laquelle je n’étais pas du tout favorable au départ, m’a brusquement ouvert les yeux. C’était comme si Dieu braquait un énorme projecteur sur certaines vérités de sa Parole en me disant: “Tu vois combien ça, c’est important?” J’avais pourtant grandi dans une famille où la Parole de Dieu était très présente, et j’avais fait cinq années d’études théologiques. Je savais donc que la Bible décrivait Dieu comme “le Père des orphelins” (Ps 68.5-6); je savais que “tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu”; je savais que nous avions reçu “un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: "Abba! Père!"” (Rm 8.14-17).

Mais en rentrant d’Ukraine avec ces trois enfants que nous étions allés chercher dans un orphelinat au nord de Kiev, j’ai eu le sentiment qu’ils devenaient pour nous, sans qu’ils le sachent, une parabole vivante de ce que Dieu avait fait en notre faveur, et que l’adoption était bien plus qu’un petit à-côté de la pensée de Dieu. J’ai commencé à réaliser à quel point l’adoption était au cœur même de l’Évangile!

1. Un nouvel acte de naissance

Nous avons passé plusieurs semaines sur place en Ukraine pour finaliser cette adoption. Un jour, notre facilitateur est venu nous voir pour nous montrer quelque chose que je ne peux pas oublier: les actes de naissance de nos trois enfants.

“Voulez-vous en faire une photo afin d’en garder une trace? Dans quelques jours, ces actes de naissance seront détruits pour produire de nouveaux actes.”

Nous avons reçu les nouveaux actes de naissance et, sur chacun d’entre eux, on peut lire les informations suivantes:

  • Prénom de chaque enfant (nous leur avions, à leur demande, donné un nouveau nom lors de leur adoption)
  • Nom: Kapitaniuk
  • Date de naissance
  • Lieu de naissance: Kiev, Ukraine

Puis 2 lignes…

  • Nom du père: Philip Kapitaniuk / Nom de la mère: Heidi Kapitaniuk

Paraboles vivantes

Ces enfants qui courent dans ma maison ont tous un acte de naissance qui dit: “Nom du père: Philip Kapitaniuk.” Et pourtant, aucun d’entre eux n’a mon ADN!

Et moi, depuis des années, j’ai aussi un acte de naissance qui dit: “Nom du père: Dieu, Père Éternel, Créateur du ciel et de la terre.” Je n’arriverai jamais à comprendre comment cela est possible, mais c’est une réalité!

Nous sommes tous des adoptés! En effet, si vous êtes "enfant de Dieu" aujourd’hui, c’est qu’un jour vous avez été adopté, n’est-ce pas? Si vous appelez Dieu "Papa", c’est qu’il vous a accueilli dans sa famille. Mais, à l’origine, il n’est pas votre père! Notre père "biologique", c’est le diable. Nous étions tous des enfants du diable (cf. Jn 8)!

J’ai commencé à comprendre que si j’étais un enfant de Dieu, c’est que j’avais connu, avec Dieu, une "adoption plénière"! Dieu a détruit mon ancien acte de naissance et le nouveau dit: nom du père: Dieu. Je suis devenu "fils de Dieu".

2. Quelle différence entre "eux" et "nous"?

Lorsque nous sommes rentrés d’Ukraine avec nos trois enfants, nous avons connu une sorte de période de grâce, quelques semaines où tout allait bien entre nos enfants biologiques et les nouveaux arrivés… Ceux-ci étaient mignons; ils ne comprenaient pas grand-chose, alors on faisait tout pour essayer de communiquer. Mais rapidement, la lune de miel, "l’état de grâce", c’était fini!

Des disputes, de vives discussions ont commencé à se faire entendre… “Papaaa! Ils n’arrêtent pas de… et nous, on n’arrive pas à… papaaa! Tu ne pourrais pas leur dire à eux de… parce que nous, on aimerait…”

"Ils"?? "eux/nous"??? En tant que parents, nous avons alors commencé à jouer un rôle d’intégrateur familial et nous avons essayé de couper court à cette manière totalement inappropriée (mais logique) de s’exprimer…

“Qui ça, "eux"??? C’est qui "nous"??? — Ben… ceux qui viennent d’arriver…”

Paraboles vivantes

Alors que j’entendais ces échanges houleux dans ma cuisine, j’étais en train de lire au salon le livre des Actes des apôtres, dans le cadre de ma lecture quotidienne de la Parole. Mes yeux se sont arrêtés sur des versets qui ont pris vie à travers mes enfants:

Les apôtres et les frères qui étaient en Judée apprirent que les non-Juifs avaient, eux aussi, fait bon accueil à la parole de Dieu. Et lorsque Pierre monta à Jérusalem, ceux qui étaient circoncis lui adressèrent des reproches en disant: “Tu es entré chez des incirconcis et tu as mangé avec eux!”

Actes 11.1-3, 15, 17

Paul et Barnabas eurent un vif débat et une vive discussion avec eux.

Actes 15.2

Cela ressemble fortement à une discussion entre "probiologiques" et "proadoptés"! Puis Jacques explique pourquoi cette distinction ne tient pas la route!

Entre eux et nous, [Dieu] n’a fait aucune différence.

Actes 15.9

Maintenant, mes frères, écoutez-moi! Simon vous a rappelé comment Dieu lui-même a pris l’initiative, dès le début, de jeter les regards vers les nations pour se choisir, parmi eux, un peuple qui lui appartienne.

Actes 15.14

En d’autres termes, Jacques leur rappelle que Dieu a visité un jour le grand orphelinat du monde et s’est choisi des enfants qui lui appartiendraient… En fait, leur dit-il, vous étiez tous des orphelins! Arrêtez donc de parler en termes de "eux" et de "nous"!! Dans les Actes des apôtres, les premiers disciples connaissaient le défi de l’intégration des adoptés dans la famille de Dieu! Pour nous aujourd’hui, il est parfois difficile de vivre cette intégration au niveau de nos Églises locales… Et c’est pourtant vital!

Lorsque nous intégrons la grande famille de Dieu, nous devenons, à tout jamais, un peuple de "nous"!! Une seule grande famille. Un seul Papa!

3. Pas choisis en fonction de leur potentiel

Le 4 mars 2013, lors de notre première rencontre officielle au bureau national des adoptions ukrainiennes (SDA), on nous a présenté un document en français que nous devions signer. Il s'agissait d'une mise en garde qui commençait par ces mots:

L'enfant que vous adopterez est susceptible de souffrir de l'un ou l'autre des maux suivants: […]

S'ensuivait une liste impressionnante de problèmes physiques ou psychologiques dont souffrent souvent des enfants adoptés. Je n'ai pas lu cette longue liste jusqu'au bout. J'ai signé.

Peu importe de quoi souffriront ces enfants, nous les adoptons avec leur lourd passé, leurs souffrances, leurs tares.

Paraboles vivantes

Quand Dieu nous a adoptés, il ne nous a assurément pas choisis à cause de notre potentiel (cf. Dt 7.7; 9.4-5)! Non seulement il a choisi des gens qui étaient "susceptibles" de souffrir de quelques tares et handicaps: nous étions tous profondément malades, tous tordus, "tarés", cassés à cause du péché… Pire que cela, non seulement nous souffrions de handicaps en tous genres, mais nous étions tous des rebelles, des résistants à son autorité!

Il y a quelques mois de cela, un de mes plus jeunes fils m’a demandé:

— Papa, pourquoi tu nous as adoptés?... Et pourquoi pas les autres enfants de l’orphelinat?

Grâce à lui, je me tourne régulièrement vers mon Papa pour lui demander:

“Père, pourquoi moi? Pourquoi tu m’as adopté, moi le rebelle, moi qui résiste à ton autorité?” Je sais que sa réponse ressemble à cela:

“Je ne t’ai pas adopté à cause de ton pédigrée, de ton look, de tes qualités et de ton potentiel… Non. Je t’ai aimé, c’est tout!”

4. Au cœur de l’adoption: le défi de l’attachement

Afin de nous préparer à notre nouveau métier de "parent adoptant", nous avons, pendant plusieurs mois, lu tout ce qui existait sur le sujet! Livres, blogs, articles de presse, groupes spécialisés sur les réseaux sociaux... On demande conseil, on ne veut surtout pas improviser! Dans toutes nos lectures, une vérité s’impose: au cœur de toute adoption, le défi numéro 1 est celui de l’"attachement".

L’Agence française de l’adoption définit ainsi ce terme:

Le processus d’attachement dans le contexte d’une parentalité adoptive, c’est la façon dont l’enfant adopté et ses parents réussissent à faire prendre la greffe de l’adoption. On peut dire de l’attachement qu’il est au cœur même du concept de l’adoption dont il est un des challenges1.

a. Source du problème: des années d’habitudes

Les orphelins grandissent dans des contextes où, pour survivre, ils développent certaines habitudes:

  • Relation à la nourriture: Puisqu’ils ne sont pas sûrs que la nourriture sera là demain, ils font des réserves, pour eux et leurs frères et sœurs. Ils mettent de côté, au cas où… Une fois adoptés, ces enfants gardent souvent ces réflexes hérités du passé et beaucoup d’enfants adoptés cachent, par exemple, de la nourriture sous leur oreiller “au cas où…”.
  • Relation aux adultes et aux parents en particulier: Ils ont constaté dans le passé que les adultes de leur vie n’étaient pas fiables. Sans raison, un père, une mère les a abandonnés… Les adultes autour d’eux n’ont pas gardé leurs promesses, ils les ont abusés, brutalisés: ils se sont donc protégés en se détachant des adultes.

Les parents adoptants doivent donc patiemment travailler avec eux pour les aider à voir la réalité du présent et leur faire comprendre que les choses ont définitivement changé!

Paraboles vivantes

Dans les premières années qui ont suivi l’adoption, combien de fois avons-nous dû leur dire:

“Fais-moi confiance! Je sais ce que je fais… Je sais où on va… Je sais que c’est bon et tu vas aimer… N’en mange pas trop tout de suite: il y en aura encore tout plein demain!”

Ils étaient parfois si sûrs de savoir, alors qu’ils ne savaient absolument pas et ne contrôlaient rien du tout:

“Fais-moi confiance, William! Fais-moi confiance, Marc!”

Alors même que je les interpellais de la sorte quotidiennement, je me suis souvent posé la question: combien de fois Dieu se penche-t-il vers moi pour m’interpeller:

“Philip, tu ne me fais pas encore confiance? Pourquoi? Cela fait déjà 30, 40 ans que je t’ai adopté... Quand vas-tu enfin te débarrasser de ces mauvaises habitudes, de cette "vaine manière de vivre héritée de tes pères" (1P 1.18)? Pourquoi n’es-tu pas plus attaché à moi? À quel point es-tu prêt à me faire confiance?”

b. La solution: un travail de longue durée

Face au problème de l’attachement, l’Agence française de l’adoption affirme:

La notion de temps est primordiale dans la possibilité de "faire l’accordage" entre enfant et parents, pour restaurer le sentiment de sécurité dont il a tant besoin. Il faut un temps d’apprivoisement et à peu près six à douze mois pour que s’installe la relation de confiance… Les parents doivent "travailler" avec l’enfant pour le re-sensorialiser et le re-sécuriser.

L’enfant adopté doit prendre conscience qu’il peut faire confiance, qu’il doit faire confiance et s’attacher à ses nouveaux parents! En effet, si dans un an ou deux, ils n’arrivent pas à s’attacher à leurs nouveaux parents, il faudra, nous dit-on, aller consulter un professionnel… C’est sérieux. C’est vital.

On s’est donc mis au travail, Heidi et moi, pour tenter de modifier ces habitudes héritées du passé chez nos enfants adoptés et les accompagner sur le chemin de l’attachement à leurs nouveaux parents. Les choses devaient changer! Pour leur bien, et pour celui de la famille tout entière. Ils étaient entrés dans une nouvelle économie, une nouvelle structure, une nouvelle famille. Ils avaient désormais un papa et une maman qui les aimaient, qui prenaient soin d’eux, qui les protégeaient, pensaient à leur bien et préparaient leur avenir.

Paraboles vivantes

Depuis l’arrivée de ces "petites paraboles" dans mon foyer, certains versets de la Parole ont brusquement commencé à scintiller de mille feux...

Le nom de l’Éternel est une tour forte; le juste s’y réfugie, et se trouve en sûreté. La fortune est pour le riche une ville forte; dans son imagination, c’est une haute muraille.

Proverbes 18.10-11

"Dans leur imagination", les enfants adoptés perçoivent un bout de pain sous l’oreiller comme "une haute muraille" qui les protègera de la faim... une illusion grossière, non?

Et moi? Qu’est-ce qui me procurait un sentiment de sécurité dans le passé, du temps où j’étais encore sans parents, à l’orphelinat? On pense parfois qu’en obtenant un diplôme, un nouveau poste au travail, une promotion, en me mariant avec cette personne, en augmentant mon capital placé, etc. ma vie sera sécurisée et je dormirai paisiblement?

Mes trois petites "paraboles vivantes" m’ont fait prendre conscience du côté totalement illusoire (et ridicule) de toutes mes tentatives de sécurisation de ma vie! Dieu travaille patiemment avec moi, depuis des années, afin de me "re-sécuriser" moi aussi…

c. Attachement: une notion fondamentale de la Parole de Dieu

Depuis que nous avons adopté, je ne lis plus la Parole de Dieu de la même manière... J’ai, par exemple, donné un nouveau titre au livre du Deutéronome. Je l’appelle désormais: “Livre des instructions de Dieu à son peuple d’enfants adoptés.”

En effet, le peuple d’Israël est clairement un peuple d’adoptés. Il a été choisi par Dieu, parmi de nombreuses nations, pour devenir le peuple, la famille de Dieu.

L’Éternel, ton Dieu, t’a choisi, pour que tu sois un peuple qui lui appartienne entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre. Ce n’est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que l’Éternel s’est attaché à vous et qu’il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais, parce que l’Éternel vous aime.

Deutéronome 7.6-8

À ce peuple que Dieu est allé chercher dans le grand orphelinat du monde, ce peuple que Dieu a aimé et qu’il a adopté, non pas à cause de son potentiel, il annonce:

C'est l'Éternel ton Dieu que tu révéreras, c'est à lui que tu rendras un culte, à lui seul que tu t'attacheras.

Deutéronome 10.20

Puis, Dieu est sur le point de faire entrer son peuple dans sa "nouvelle maison". Et pour faire en sorte que ce processus d’attachement se mette en place, Dieu donne à ce peuple d’adoptés, qui vient de passer 430 années dans l’orphelinat égyptien, des instructions pour vivre dans le cadre de sa nouvelle famille (on a fait cela avec nos trois enfants, avant de quitter l’Ukraine: “Quand vous allez arriver en France, voilà comment ça se passera..!”).

Le pays où tu vas pénétrer pour en prendre possession ne ressemble pas à l'Égypte d'où vous êtes sortis; là-bas, après avoir fait vos semailles, vous deviez irriguer vos champs en actionnant des norias avec vos pieds comme dans un jardin potager.

Deutéronome 11.10

En d’autres termes, Dieu leur dit:

À l’orphelinat d’où vous sortez (l’Égypte), vous aviez l’habitude de vous débrouiller par vous-mêmes… Système D. Chacun pour soi. Les systèmes de pompes que vous actionniez pour irriguer vos champs vous donnaient une illusion de contrôle, de sécurité et de liberté alors qu’en réalité, vous étiez tous des esclaves.

Maintenant, vous entrez dans ma maison, et voici comment les choses vont changer:

Par contre, le pays où vous vous rendez pour en prendre possession est un pays de montagnes et de vallées, arrosé par la pluie du ciel. C'est un pays dont l'Éternel ton Dieu prend lui-même soin et sur lequel il veille continuellement du début à la fin de l'année. […] Je répandrai sur votre pays la pluie au temps opportun, la pluie d'automne et la pluie de printemps, et vous aurez de belles récoltes de blé, de vin nouveau et d'huile. Je ferai croître l'herbe dans vos prés pour votre bétail et vous mangerez à satiété.

Deutéronome 11.11-15

Moi, Dieu, votre Papa, je prends soin de vous désormais, je veille sur vous continuellement, "chaque jour, du début à la fin de l’année"… Je vais vous nourrir, je vais vous envoyer la pluie, quand vous en aurez besoin… plus de pompe à actionner: c’est moi qui suis désormais au contrôle! Je mettrai le pain sur la table, je vous le promets!

Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ[!].

Philippiens 4.19

Prenez au sérieux mes instructions: c’est pour votre bien que je vous les donne, pour votre bonheur! Ce que je vais travailler avec vous, c’est une chose essentielle:

Mettez vraiment en pratique tous les commandements que je vous donne, aimez le Seigneur votre Dieu, obéissez à sa volonté et restez-lui fidèlement attachés.

Deutéronome 11.22

Paraboles vivantes

Les difficultés qu’ont éprouvées mes enfants adoptés pour s’attacher de tout cœur à papa et maman et à nous faire confiance me font constamment penser au peuple d’Israël... (et à moi!)

Je devine qu’un bon nombre d’Israélites avaient probablement emporté avec eux des pompes égyptiennes (des "norias"), au cas où... C’est tout ce qu’ils connaissaient! C’était rassurant, sécurisant. Et alors qu’ils entrent dans leur nouvelle maison, le pays de Canaan, ils gardent leurs pompes sous l’oreiller, un peu comme la tartine de pain qui procure l’illusion d’être à l’abri de la faim pour un orphelin qui sort d’années en orphelinat. Mais Dieu vient et revient vers eux pour les inciter à l’attachement, à la confiance:

“Je prends soin de toi! Crois-moi et enseigne-le à tes enfants afin qu’eux aussi placent leur confiance en moi, qu’ils s’attachent à moi…”

Vingt chapitres plus loin dans Deutéronome, Dieu, de manière solennelle, répète cette même vérité:

Choisissez d'aimer l'Éternel votre Dieu, de lui obéir et de lui rester attachés, car c'est lui qui vous fait vivre.

Deutéronome 30.20

L’adoption n’est pas une aventure toujours facile à vivre, mais quelle grâce! À travers ces enfants, Dieu m’interpelle:

“Philip, es-tu convaincu à 100 % que c’est moi qui te fais vivre*? Ou vis-tu encore dans l’illusion du contrôle d’un enfant adopté qui se comporte toujours comme un orphelin? Quand seras-tu prêt à prendre le risque de tout me confier et à me dire: vas-y! Tu sais mieux que moi… Tu es mon père! Dis-moi comment je dois vivre dans la dépendance entière et totale de toi, et toi seul!”*

Paul exhorte le jeune Timothée: “Entraîne-toi à rester attaché à Dieu!” (1Tm 4.7) C’est bien cela la piété dans laquelle je veux grandir!

Merci à vous, mes cinq paraboles vivantes!

C’est vrai que Dieu se sert souvent de paraboles pour nous enseigner des vérités éternelles. Dans mon cas, Dieu a estimé nécessaire de placer trois paraboles (puis deux autres quelques années plus tard) afin de mettre le doigt sur des domaines de ma vie qui avaient besoin de transformation. En effet, il est tout à fait possible pour un enfant adopté de ne pas réussir à s’attacher à ses parents d’adoption, ne pas réussir à leur faire confiance… Toute sa vie, il portera alors ce handicap et cherchera, par tous les moyens possibles, à assurer sa propre sécurité, ne jamais faire confiance qu’à soi-même. C’est possible. Mais triste… si triste. De la même manière, il est possible de vivre en orphelin dans le palais du Roi – c’est possible mais si triste!

Je serai à toujours reconnaissant pour ces cinq enfants: leur présence à nos côtés m’a ouvert les yeux sur cette réalité au cœur de l’Évangile: Dieu veut devenir pour nous notre seule source de sécurité; il voudrait que nous devenions des enfants confiants dans les bras de leur père – des enfants adoptés, attachés à leur père!



Philip Kapitaniuk

Philip est éditeur sénior à BLF Éditions. Il a commencé à y travailler en tant qu’imprimeur en 1978. Il aime l’odeur du papier, de l’encre, de la colle: il aime les livres! Il a rencontré sa "petite américaine", Heidi, à Aix-en-Provence et ils se sont mariés près de Chicago en 1985. Ils ont douze enfants (dont cinq adoptés) et quatorze petits-enfants. Vous pourrez lire tous ses articles ici.

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