Je suis convaincu qu’il est indispensable pour tout leader chrétien de toujours développer 4 types de relations en équilibre, au risque de mettre son ministère en danger.
Imaginez votre ministère comme une toile d’araignée relationnelle.
Cette toile doit toujours demeurer en tension entre 4 points d’accroches: les non chrétiens, les jeunes chrétiens, vos pairs et vos pères.
Sans cesse, vous devez maintenir une saine tension entre ces 4 types de personnes pour vivre un ministère cohérent. (Après celle avec Dieu et votre famille, bien sûr.)
Je remarque que plus on est chrétien depuis longtemps, moins on a d’amis non chrétiens. Et il me semble que cela est encore plus vrai chez les leaders.
Les leaders aiment l’Église dont les besoins sont constants. Leur engagement dans le ministère est donc particulièrement chronophage.
Si un leader ne veille pas à dégager du temps délibérément pour avoir des relations vraies et profondes avec des non-chrétiens, il se fera aspirer par l’Église.
Une Église dont les leaders sont coupés du monde crée de gros problèmes:
C’est ainsi qu’on se retrouve avec des assemblées locales totalement déconnectées de la réalité, des prédications culturellement non pertinentes et des leaders ignorants des problèmes des non-chrétiens.
Je suis convaincu qu’un leader chrétien qui ne vit aucune relation signifiante et régulière avec des gens extérieurs à leur cercle de ministère est disqualifié et décrédibilisé auprès de son assemblée.
Je me rappellerai toujours lors d’une balade ce que Raphaël Anzenberger m’a dit et qui résume ce point: « Nous ne sommes pas des gardiens du bocal, mais des pêcheurs d’hommes! »
Il me semble que la logique de la multiplication des disciples est simple: les disciples sont des faiseurs de disciples qui à leur tour forment des disciples capables de se multiplier, etc.
Cela ne veut pas dire que chaque chrétien doit être capable de former à lui seul un jeune chrétien de A à Z, mais que tout chrétien doit s’investir dans la vie de personnes qui sont plus jeunes dans la foi pour leur montrer comment suivre Christ.
Lorsque les leaders n’ont de relations qu’avec d’autres leaders, ils perdent de vue la réalité des combats que vivent ceux qui viennent de naître d’en haut.
Je suis également convaincu que l’un des freins à la croissance des Églises et à leur maturation provient d’un problème de focus:
Nous définissons la fidélité à l’Église par la fréquentation assidue aux diverses activités, au détriment de l’investissement de chaque chrétien dans la vie d’autres personnes. (Les réunions devant être au service de ces relations)
Ce sont les leaders qui montrent l’exemple et qui sont imités. S’ils ne font pas de disciples, leur Église n’en fera pas. S’ils ne forment pas l’Église à le faire, leur Église ne grandira pas non plus.
J’ai eu la chance de venir à Christ dans une Église où la collégialité était très mise en avant. À L’ECE Grenoble, c’est une de nos valeurs très importantes.
La collégialité est un principe décisionnel: la décision n’appartient pas à un seul leader, mais à tout le groupe.
Toutefois, ce n’est pas cela qui me semble primordial, car avant les décisions, il y a la qualité des relations. Sans ces dernières, pas de travail serein et sain.
Il est important pour tout leader de faire partie d’un collège, mais surtout d’une équipe! Nos frères doivent devenir nos coéquipiers et nos amis.
Par ailleurs, je constate que dans ma vie, ce qui me ressource le plus, c’est d’échanger avec d’autres leaders, ce sont mes coéquipiers ou mes amis avec lesquels je partage les mêmes passions et fardeaux. Un leader sans amis dans le ministère est en danger.
Nous devons donc faire attention. Il est facile d’être isolé au milieu de beaucoup de monde.
Comme je l’ai démontré dans un précédent article, il n’existe pas de génération spontanée de leaders. Chaque leader est le fruit de leaders qui les ont précédés dans la course. Leur vie a démontré que Jésus était leur guide, leur ressource et leur seul but.
Chaque leader doit donc tisser des relations avec des modèles, des mentors. J’ai été non chrétien, puis jeune chrétien, puis leader. Un jour j’espère pouvoir être un père pour une future génération de leaders. Tout cela grâce aux relations fraternelles. Sans relations spirituelles, pas de croissance spirituelle.
Et selon vous, quels types de relations un leader doit-il toujours développer?