4 types de relations qu'un leader doit toujours développer

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Je suis convaincu qu’il est indispensable pour tout leader chrétien de toujours développer 4 types de relations en équilibre, au risque de mettre son ministère en danger.

Imaginez votre ministère comme une toile d’araignée relationnelle.

Cette toile doit toujours demeurer en tension entre 4 points d’accroches: les non chrétiens, les jeunes chrétiens, vos pairs et vos pères.

Sans cesse, vous devez maintenir une saine tension entre ces 4 types de personnes pour vivre un ministère cohérent. (Après celle avec Dieu et votre famille, bien sûr.)

1. Développer des relations avec des non-chrétiens

Je remarque que plus on est chrétien depuis longtemps, moins on a d’amis non chrétiens. Et il me semble que cela est encore plus vrai chez les leaders.

Les leaders aiment l’Église dont les besoins sont constants. Leur engagement dans le ministère est donc particulièrement chronophage.

Si un leader ne veille pas à dégager du temps délibérément pour avoir des relations vraies et profondes avec des non-chrétiens, il se fera aspirer par l’Église.

Une Église dont les leaders sont coupés du monde crée de gros problèmes:

C’est ainsi qu’on se retrouve avec des assemblées locales totalement déconnectées de la réalité, des prédications culturellement non pertinentes et des leaders ignorants des problèmes des non-chrétiens.

  • Comment un leader peut-il encourager les chrétiens à l’amour du prochain, le témoignage de l’Évangile si lui-même vit dans un bocal?
  • Votre exemple montre-t-il que l’Église existe pour elle-même ou pour servir le plan de Dieu?
  • Ce mois-ci, combien de moments de qualité avez-vous passés avec vos amis, vos voisins et vos collègues non chrétiens?

Je suis convaincu qu’un leader chrétien qui ne vit aucune relation signifiante et régulière avec des gens extérieurs à leur cercle de ministère est disqualifié et décrédibilisé auprès de son assemblée.

Je me rappellerai toujours lors d’une balade ce que Raphaël Anzenberger m’a dit et qui résume ce point: « Nous ne sommes pas des gardiens du bocal, mais des pêcheurs d’hommes! »

2. Développer des relations avec des jeunes chrétiens

Il me semble que la logique de la multiplication des disciples est simple: les disciples sont des faiseurs de disciples qui à leur tour forment des disciples capables de se multiplier, etc.

Cela ne veut pas dire que chaque chrétien doit être capable de former à lui seul un jeune chrétien de A à Z, mais que tout chrétien doit s’investir dans la vie de personnes qui sont plus jeunes dans la foi pour leur montrer comment suivre Christ.

Lorsque les leaders n’ont de relations qu’avec d’autres leaders, ils perdent de vue la réalité des combats que vivent ceux qui viennent de naître d’en haut.

Je suis également convaincu que l’un des freins à la croissance des Églises et à leur maturation provient d’un problème de focus:

Nous définissons la fidélité à l’Église par la fréquentation assidue aux diverses activités, au détriment de l’investissement de chaque chrétien dans la vie d’autres personnes. (Les réunions devant être au service de ces relations)

  • Combien de personnes dans votre Église sont-elles investies dans la vie de jeunes chrétiens pour leur croissance?
  • Les nouveaux convertis deviennent-ils des consommateurs ou des faiseurs de disciples?
  • Des églises ne font-elles pas une erreur lorsqu’elles nomment comme ancien quelqu’un qui n’a jamais amené une âme à Christ ni formé de disciple?

Ce sont les leaders qui montrent l’exemple et qui sont imités. S’ils ne font pas de disciples, leur Église n’en fera pas. S’ils ne forment pas l’Église à le faire, leur Église ne grandira pas non plus.

3. Développer des relations avec ses pairs

J’ai eu la chance de venir à Christ dans une Église où la collégialité était très mise en avant. À L’ECE Grenoble, c’est une de nos valeurs très importantes.

La collégialité est un principe décisionnel: la décision n’appartient pas à un seul leader, mais à tout le groupe.

Toutefois, ce n’est pas cela qui me semble primordial, car avant les décisions, il y a la qualité des relations. Sans ces dernières, pas de travail serein et sain.

Il est important pour tout leader de faire partie d’un collège, mais surtout d’une équipe! Nos frères doivent devenir nos coéquipiers et nos amis.

  • Qui aiguise vos pensées?
  • Qui rêve et se projette avec vous?
  • Qui combat avec vous dans la prière?
  • Qui vous complète et vous couvre?
  • Avec qui pouvez-vous relâcher la pression?

Par ailleurs, je constate que dans ma vie, ce qui me ressource le plus, c’est d’échanger avec d’autres leaders, ce sont mes coéquipiers ou mes amis avec lesquels je partage les mêmes passions et fardeaux. Un leader sans amis dans le ministère est en danger.

Nous devons donc faire attention. Il est facile d’être isolé au milieu de beaucoup de monde.

4. Développer des relations avec ses pères

Comme je l’ai démontré dans un précédent article, il n’existe pas de génération spontanée de leaders. Chaque leader est le fruit de leaders qui les ont précédés dans la course. Leur vie a démontré que Jésus était leur guide, leur ressource et leur seul but.

Chaque leader doit donc tisser des relations avec des modèles, des mentors. J’ai été non chrétien, puis jeune chrétien, puis leader. Un jour j’espère pouvoir être un père pour une future génération de leaders. Tout cela grâce aux relations fraternelles. Sans relations spirituelles, pas de croissance spirituelle.

  • Qui est le pasteur du pasteur?
  • Qui sont ceux qui vont veiller sur vous ?
  • Si vous connaissez des combats personnels et intimes, vers qui pouvez-vous vous tourner?
  • Envers qui êtes-vous redevable?
  • Qui prend de vos nouvelles et prie pour vous?
  • Qui écoutera vos lamentations?

Et selon vous, quels types de relations un leader doit-il toujours développer?

Raphaël Charrier

À 17 ans, Raphaël s’engage dans l’armée dont il est renvoyé moins de deux ans après. Il reprend alors l’école et obtient le bac à 23 ans. C’est à ce moment qu’il découvre la personne et l’œuvre de Jésus-Christ et place sa foi en lui pour être sauvé. Il poursuit ses études et devient Éducateur Spécialisé. Il s’oriente ensuite vers des études de théologie à l’Institut Biblique de Genève, puis à la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-Sur-Seine, afin de se consacrer au service de l’Évangile.

Après un premier poste pastoral à plein temps à l’ECE de Grenoble pendant 9 ans, il partage aujourd'hui son ministère entre une charge pastorale à Sola Gratia, l'enseignement dans des institutions de formation théologique, l’écriture et le blogging. Il est marié à Marion et ils ont deux enfants. Il est auteur de plusieurs livres, dont Vivre pour Jésus qui a pour objectif d'aider les chrétiens à poser les bons fondements de la vie chrétienne.

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