Quel est notre devoir quant au Saint-Esprit? Après avoir abordé tout ce que l’Esprit saint fait dans le croyant, Florent Varak survole dans son article L’Esprit dans la vie chrétienne, les 4 seuls impératifs des épîtres qui sont liés au Saint-Esprit. Un article que je vous recommande en intégralité et dont je partage quelques extraits ici.
Florent Varak:
Notre participation à la vie de l’Esprit touchera donc tous les domaines de la vie chrétienne sans exception – peut-être devrions-nous formuler en sens inverse: l’Esprit participera à tous les domaines de notre vie chrétienne sans exception! L’Esprit divin a toute latitude pour confier les dons qu’il souhaite confier (1Co 12.7), intervenir à sa guise (cf. Ac 8.39). Mais d’une manière spécifique, il n’y a que quatre impératifs, dans les épîtres, qui nous lient directement au Saint-Esprit et engagent notre participation attentive.
C’est au milieu d’une série d’exhortations que ce commandement semble tomber « comme un cheveu sur la soupe »! Les commentaires sont hésitants. Certaines explications sont trop amples. Calvin comprend par exemple que c’est lorsque « nous anéantissons sa grâce. » D’autres considèrent qu’il s’agit du refus d’utiliser les dons spirituels que Dieu donne à l’Église.
Il est plus vraisemblable qu’il faille lier ce verset au moins au suivant (« ne méprisez pas les prophéties »). Deux impératifs négatifs, suivi d’un appel au discernement, et qui place ce commandement au cœur même de l’activité prophétique de l’Église. En cela, je ne parle pas d’une parole « directe », supplémentaire à l’Écriture, et qui commencerait par un « ainsi parle l’Éternel ». La prophétie dévoile les cœurs et conduit à un engagement envers Christ (1 Co 14.25-26). La prophétie est là lors de l’exhortation réciproque ou de la prédication de la prophétie qu’est l’Écriture.
C’est ainsi que nous éteignons l’Esprit lorsque nous nous détachons de l’influence que Dieu veut avoir en nous lors des rassemblements chrétiens. J’apprécie la perspective de Cole:
En tant que croyants en Christ, nous devons être ouverts à l’Esprit. Christ ne nous a pas abandonnés. Nous vivons du côté réalisé de la Pentecôte. L’Esprit est vraiment venu. Nous ne devons pas éteindre l’Esprit aujourd’hui dans la vie de l’assemblée. Nous devrions être ouverts à ce que Dieu utilise un orateur chrétien pour dévoiler nos cœurs. Éteindre l’Esprit aujourd’hui, c’est ignorer la Parole de Dieu prêchée ou lue qui devrait vivifier notre conscience, ou nous opposer à des ministères qui révèlent nos dérapages moraux à la lumière de la volonté révélée de Dieu[23].
J’ai été touché par le témoignage d’un homme d’affaires aujourd’hui directeur mondial de l’Association pour l’Évangélisation des Enfants. Chaque dimanche, il arrêtait sa voiture à mi-chemin entre son domicile et l’Église pour prier que Dieu ouvre son cœur et celui de sa famille, afin qu’ils reçoivent une pleine mesure de sa Parole lors du culte. Quelle puissance de l’Esprit se déverserait sur nos communautés si nous nous ouvrions plus humblement à l’exhortation, la correction, l’encouragement de l’Esprit le dimanche!
« Je dis donc: Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point les désirs de la chair. » Ce commandement s’accompagne d’une belle promesse. Le « donc » nous renvoie à ce qui précède: une longue série d’impératifs qui centrent l’éthique chrétienne sur l’amour du prochain. Le verbe « marchez » a une connotation très vétérotestamentaire (cf. Ps 1.1), voire rabbinique (cf. halakhah qui dérive du verbe marcher, et qui indique « la voie que doit suivre le peuple juif »). Gordon Fee nous livre une excellente interprétation de ce verset:
Comme il a été noté en 3.3, vivre « selon la chair », c’est vivre en gardant les valeurs et les désirs de la vie du présent âge qui est pourtant en pleine opposition à Dieu et à ses voies. Ainsi, les contrastes ultimes chez Paul sont eschatologiques: la vie ‘selon la chair’, vécue selon le siècle présent qui a été condamné par la croix et qui ne demeurera pas, ou la vie ‘selon l’Esprit’, vécue en gardant les valeurs et les normes de l’âge à venir, âge inauguré par Christ par sa mort et sa résurrection, et rendue puissante par l’Esprit eschatologique. […]
Et cela se présente sous forme d’un impératif, non comme un indicatif passif. La vie par l’Esprit n’est pas une soumission passive à l’Esprit pour qu’il fasse une œuvre surnaturelle dans la vie de quelqu’un. Plutôt, elle requiert un effort conscient, afin que l’Esprit accomplisse son œuvre en lui. […] Les gens de l’Esprit marchent selon un rythme différent, et l’Esprit les rend capables de vivre d’une telle manière que leur vie démontre ce fait: leur comportement est d’un ordre moral manifestement différent de leur ancienne manière de vivre[25].
Le contexte ici est dédié aux relations humaines dans l’Église: pas de parole malsaine, mais des paroles édifiantes, qui communiquent une grâce… pas d’amertume, de colère, de clameur… Et au milieu se trouve notre impératif: « N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu. » Comment Dieu pourrait-il réellement s’attrister? Cela en a troublé plus d’un[26]. Mais nous avons là une réalité finalement assez proche de la conviction de péché pour le monde que nous avons vue avec Jean 17. J’ai parfois vécu ce poids de la tristesse de l’Esprit. Cette conviction lancinante d’avoir offensé Dieu. C’est probablement cela, la correction du Père dont parle Hébreux 12.7s. […]
C’est le plus connu des commandements liés au Saint-Esprit. « Ne vous enivrez pas de vin: c’est de la débauche. Mais soyez remplis de l’Esprit. » Le contraste révèle qu’il ne s’agit pas de « remplissage » mais de contrôle. L’homme ivre ne sait plus ce qu’il fait, or rien ne doit faire perdre le contrôle de l’individu – seul l’Esprit doit diriger. […]
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