Chères familles qui nous lisez, d’après Jason Helopoulos, cette année pourrait être une année bénie. Pourvu que nous ne négligions pas une grâce; un cadeau que Dieu lui-même nous a fait. Un moyen qu’il nous a offert pour nous bénir: le culte en famille.
Si nous n’avons aucune idée des bénédictions que cela pourrait nous apporter, c’est tout simplement parce que nous sommes si peu à avoir vécu le rassemblement quotidien autour de la lecture, du chant et de la prière. Jason Helopoulos tente de nous exhorter à (re)trouver cette Grâce négligée.
Une grâce négligée est un livre structuré. La table des matières a un sens. On commence avec la base, au chapitre 1: l’adoration est le but de notre existence et nous sommes tous obligatoirement en train d’adorer. À nous d’être objectifs sur ce qui nous fait vivre. Une fois convaincus, il nous faut encore un soutien biblique à la démarche du culte en famille.
Non seulement Jason le détaille au chapitre 2, mais il y ajoute, au chapitre 3, une liste des bénéfices pratiques de ce culte: préparer l’avenir (éternel) de nos enfants, vivre ce qu’on croit, encourager le caractère chrétien dans la sphère où on a le plus tendance à se « relâcher », favoriser la paix, unir la famille, préparer, montrer un modèle biblique du couple, former des disciples, etc. Viennent ensuite des recommandations pratiques, chapitres 4 et 5, et même un mot sur ce que le culte de famille n’est pas, chapitre 6. Puis les chapitres 7 et 9 abordent des objections et proposent des ressources. Après les témoignages de parents du chapitre 10, le sujet est quasiment entièrement couvert.
C’est un livre concis (c’est possible de le lire et d’en faire une fiche de lecture en une seule soirée) et très pratique, bourré d’expériences, riche en ressources saines et réalistes. L’auteur et les contributeurs ne cachent pas leurs luttes et les difficultés liées au culte de famille. L’approche est aussi clairement « évangélique », autrement dit centrée sur l’Évangile: l’auteur déploie toute son énergie pour que le carburant de nos résolutions possibles soit la grâce et une soif plus grande de Dieu, plutôt que la culpabilité.
Enfin, ce livre est clairement complémentariste (l’homme et la femme sont égaux devant Dieu et ils ont un rôle propre à chacun). On y rencontre une vision biblique du rôle homme/femme et l’accent est mis sur la responsabilité du père comme « chef »/responsable (Rm 5.14). Les pères de famille n’en sortiront pas indemnes. Mais Jason ne fait pas non plus l’économie d’aborder les spécificités des familles monoparentales.
Mentionnons quelques coquilles à l’impression (pourtant, je suis un des blogueurs qui donne le plus de fil à retordre à nos correcteurs, que je salue au passage) et le fait que la concision de l’ouvrage peut faire perdre en force de persuasion à mon avis. Je ne suis pas très convaincu par le développement sur la sphère du culte corporatif dans laquelle je pense que l’auteur confond trop vite « culte » et Église. J’ai d’ailleurs déjà évoqué ici l’avis de Vaughan Roberts que je partage sur l’usage du mot « culte ».
Je sors de cette lecture premièrement avec un nouvel élan pour nos cultes de famille du soir, que j’ai tendance à délaisser. Plus précisément à cause d’une vision rafraichie du but et des bienfaits de cette discipline (j’en ai d’autres en plus de ceux de la liste de Jason comme le fait de « racheter le temps »: ce temps que nous passons à adorer Dieu, on ne le passe pas devant un écran). J’emporte aussi une envie d’encourager les nouveaux papas de notre assemblée, des idées d’applications bibliques pour les prochaines prédications dans l’épître aux Éphésiens qu’on commence la semaine prochaine et un rappel important lié à mon propre caractère: la bonne manière de s’y prendre, c’est d’être régulier, constant, respectueux, mais surtout joyeux! J’aimerais aussi vraiment devenir un de ces pasteurs préoccupés par le culte de famille, prêt à proposer aux familles chrétiennes qu’il sert un plan quotidien pour leur culte (Valou, si tu me lis…).
Le livre peut paraître un peu bateau, mais je pense qu’il est court et simple justement pour réussir à nous encourager. C’est à mon avis un super livre à parcourir en cette fin d’année. Parents, ne négligeons plus ce cadeau.
– Le grand péché du jardin d’Éden est fondamentalement un échange d’objet d’adoration. (p.20)
– La prière et la louange font à ce point partie intégrante du service pour Christ qu’aucune famille ou personne ne peut être considérée comme étant consacrée à Dieu, à moins d’être consacrée à ces choses-là. (R. Baxter)
– En conduisant sa famille dans le culte familial, le chef de famille est peut-être l’outil le plus important que Dieu utilise comme moyen de salut. (p.35)
– Le culte familial est une bannière vivante qui parle plus fort que tout écriteau posé sur le manteau de la cheminée ou toute grave accrochée au mur proclamant haut et fort Josué 24.15. (p.41)
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SOS Parentalité: Comment éduquer à la lumière de l'éternité?
Ce replay du webinaire de Samuel Laurent a été enregistré le 16 juin 2020.
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S. Laurent