J’aime lire des bons ouvrages théologique et j’ai à cœur d’encourager la formation continue des saints par la lecture.Je ne pouvais donc pas faire l’impasse sur une recension de la Théologie Systématique, de MacArthur et Mayhue, publiée en français chez Impact en 2018. Après une utilisation régulière depuis plusieurs mois, voici mon avis.
Cette théologie systématique est un ouvrage global traitant des principales doctrines bibliques.
Nous y trouvons:
Chacun de ces grands chapitres traite de l’ensemble des sujets le concernant.
En plus des chapitres, nous retrouvons dans le livre tout ce qui est usuel dans une systématique de référence: glossaire, tableaux, index thématique et de références bibliques…
J’ai pu reprocher parfois à MacArthur d’avoir manqué de douceur dans sa façon d’exposer ses convictions. Sur les doctrines qui lui tiennent particulièrement à cœur, notamment tout le chapitre sur le Saint-Esprit, cet ouvrage respecte sa stature académique tout en défendant clairement ses positions.
J’ai beaucoup aimé les chapitres sur Christ, sur l’Écriture et sur le péché. Les auteurs exposent une théologie solide, claire et de manière très pédagogique. De vraies pépites!
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un ouvrage de théologie pratique, des implications pastorales de chaque doctrine sont abordées. Le ministère pastoral des deux auteurs transpire. Cette démarche s’avère très utile pour les prédicateurs et responsables d’églises.
Cet ouvrage, à l’instar de celui de Grudem, est abordable pour les étudiants de la Bible et les responsables d’église n’ayant pas reçu une formation théologique avancée.
Les différents courants théologiques parmi les évangéliques sont exposés, mais les auteurs ne développent pas une apologétique poussée vis-à-vis de la théologie libérale, catholique, etc.
La théologie systématique a ceci de précieux: elle apprend à raisonner théologiquement.
Avoir des ouvrages de systématique s’avère donc très précieux pour l’étude de la doctrine.
Les raisonnements exposés dans de tels livres m’apprennent à aborder la doctrine avec une méthodologie rigoureuse.
Quand je dois prêcher, j’identifie la ou les doctrines importantes qui sont abordées dans mon texte. Après avoir étudié mon texte, je prends du temps pour relire le chapitre concerné dans différentes systématiques. Cela me permet de réviser mes gammes et de progresser dans ma connaissance doctrinale.
Idem quand je veux écrire un article ou une étude biblique approfondie. Je lis les chapitres concernés chez les meilleurs auteurs.
Enfin, j’aime lire un gros livre durant l’été (période plus tranquille). Pourquoi ne pas relever le défi de lire quotidiennement un ou plusieurs sous-chapitres d’un ouvrage global de systématique?
Tout le monde n’a pas le temps de lire ni les moyens de s’acheter un livre pour chaque doctrine. L’avantage d’un tel ouvrage, c’est qu’il est comme une petite bibliothèque.
Un livre global de systématique fait aussi fonction de sommaire doctrinal: on y trouve facilement un chapitre qui aborde les aspects essentiels de chacune des grandes doctrines.
Toutefois, lorsque l’on aborde la doctrine qu’à travers la pensée d’un seul auteur, nous sommes forcément un peu pris en otage par ce dernier.
Jusqu’à peu, en Français, nous n’avions que la Systématique de Grudem dans cette catégorie d’ouvrage, qui est très bonne également (je mets à part IRC de Calvin et le précis de Nicole beaucoup moins développé).
La traduction de cette Systématique de MacArthur et Mayhue est un beau cadeau pour la francophonie. Elle permet d’aborder la saine doctrine sous l’angle d’un autre théologien conservateur.
MacArthur est un homme aux fortes convictions. L’une de celles que je préfère est sa confiance en l’autorité et la suffisance des Écritures. Elle transpire dans tous ses livres, y compris celui-ci.
J’aime beaucoup l’ouvrage de Grudem pour sa pédagogie sans égale, mais ses positions continuationistes à propos de la prophétie sont loin de me convaincre.
MacArthur contrebalance sur ce chapitre avec une théologie cessationiste sur les dons qui est solidement défendue.
En revanche, son chapitre sur l’eschatologie cosmique rend moins bien justice à l’amillénarisme que celui de Grudem (pourtant prémillénariste).
Pour les habitués de MacArthur, rien de surprenant, ni de nouveau.
Et cela se sent. Les biblistes reprochent parfois aux systématiciens de trop tirer sur les textes. Parce qu’il a prêché livre par livre durant tout son ministère (même école pour Mayhue), le souci herméneutique est omniprésent.
PS: Je précise que je donne mon avis en tant qu’utilisateur, pas en tant que théologien.