La semaine dernière, je vous parlais du dernier livre que j'ai lu, Essentialism de Greg McKeown. Cette semaine, je vous propose de revenir sur 10 principes contenus dans le livre qui m'ont particulièrement parlé, pour faire moins, mais mieux.
Parfois, j’ai du mal à discerner l’urgent de l’important, ce qui compte vraiment et ce qui, finalement, est futile. La vérité, c’est que notre société ne met pas de hiérarchie entre les informations. Toutes les nouvelles sont annoncées avec autant d’emphase, que ce soit des tragédies humaines ou des mondanités sans importance. On doit répondre à tout, tout de suite. On doit tout avoir vu, tout savoir sur tout, tout le temps.
Nous devons faire l’effort de nous souvenir que peu de choses comptent vraiment. C’est particulièrement vrai pour nous, chrétiens. Ce qui compte, c’est de vivre conformément à la volonté de Dieu, dans l’obéissance. Nous devons mesurer l’importance des choses à la lumière de la Bible.
Vous ne pouvez pas surestimer la futilité de pratiquement tout.
John Maxwell
Greg McKeown dit:
Nous pensons souvent au choix comme étant une chose. Mais un choix n’est pas une chose. Nos options peuvent être des choses, mais un choix, un choix est une action. Ce n’est pas juste quelque chose que nous avons, mais quelque chose que nous faisons. […] Nous n’avons pas toujours le contrôle sur les options qui s’offrent à nous, mais nous avons toujours le contrôle sur notre manière de choisir entre elles.
Greg McKeown, Essentialism, p. 35
Dans son livre, Al Mohler en a fait un chapitre: Le leader prend des décisions (chapitre 17). Même si c’est particulièrement vrai pour les leaders, c’est aussi vrai pour chacun de nous. Nous avons tous à trancher, très souvent. Choisir une chose plutôt qu’une autre.
Savoir cela peut changer notre regard. Les choix deviennent choisir. Une action plutôt que des choses. Finalement, c’est cela être un bon intendant: savoir choisir ce qui est le meilleur.
« Tu peux tout avoir » est un mensonge vieux comme le monde. Il s’est transformé en « Tu peux tout avoir tout de suite ». J’ai personnellement ressenti ça quand je suis allé aux États-Unis. Envie d’acheter une machine à laver à 3h du mat’? Pas de problème. Envie de manger un bout après avoir acheté la machine à laver? Pas de problème. C’est le règne du 24/365. Tout disponible tout le temps. L’inverse est aussi vrai: on doit être disponible tout le temps. On doit tout savoir faire, et bien. On doit pouvoir ajouter activités sur activités et les frontières entre travail et maison sont de plus en plus perméables.
Greg McKeown raconte une anecdote intéressante:
Le mot priorité est apparu dans la langue anglaise au 15ème siècle. Il était au singulier. Il signifiait la première des choses préalables. Il est resté singulier pendant 500 ans. C’est seulement au 20ème siècle qu’on l’a mis au pluriel et commencé à parler de priorités. […] Cela donne l’impression que beaucoup de choses sont prioritaires alors qu’en fait, aucune ne l’est.
Greg McKeown, Essentialism, p. 16
Tout n’est pas une priorité. Quelle est notre priorité? LA chose que nous devons poursuivre plus que tout?
« Dans notre époque où le temps nous manque, nous n’avons pas de temps par défaut, seulement par choix. » Souvent, le temps nous échappe, parce que nous le gérons à l’envers. Nous mettons devant nous tout ce que nous avons à faire et nous essayons de faire rentrer cela dans notre emploi du temps. Ou alors nous disons oui à toutes les opportunités qui se présentent et après seulement regardons si on peut les faire rentrer dans notre agenda.
Mais nous devons faire l’inverse. Partir de notre emploi du temps et de nos priorités pour savoir comment gérer nos priorités, accepter ou refuser les choses que l’on nous propose. Par exemple, si je veux lire (notre Bible ou des livres), je dois prévoir un temps dans ma journée. Si ce temps n’est pas prévu, tout le reste – que je crois être plus important – prendra le dessus.
Le sommeil est tellement important qu’un chapitre lui est entièrement consacré (ch. 8). « Qui veut aller loin ménage sa monture » nous dit l’adage. Pourtant, souvent, on veut aller loin, vite et bien en ne dormant que trop peu. Depuis la rentrée, j’ai décidé de me lever plus tôt. Ce n’est pas une nouvelle résolution, elle revient souvent. Mais seulement, cette fois, je me couche aussi plus tôt. Et devinez quoi? C’est plus facile de se lever tôt quand on s’est couché tôt!
Le plus difficile pour moi, ce n’est pas de me lever tôt, c’est de me coucher tôt. Mais il faut se rendre à l’évidence: seulement très peu de personnes arrivent à dormir peu. Le reste de l’humanité, moi y compris, avons besoin de 7-8 heures de sommeil. 6h parfois. Mais moins, bonjour les dégâts.
Si la réponse n’est pas un oui résolu, alors c’est non.
Greg McKeown, Essentialism, p. 103
L’auteur le dit bien: « Quand nos critères de sélection sont trop larges, nous nous retrouvons engagés dans trop d’activités. » Dire oui à tout, c’est peut être passer à côté des occasions qui correspondent vraiment aux talents que Dieu nous a donnés. Bien sûr, je pourrais faire ci et ça, mais peut-être je ne devrais faire que ça. On ne peut pas dire non à tout, et notre envie de servir devrait nous faire réfléchir à deux fois avant de refuser l’aide qu’on pourrait apporter par exemple.
Mais nous ne devrions pas non plus dire oui à tout, au risque de ne pas bien employer notre temps, et de tomber dans le mythe du « Je peux tout avoir/faire. » Non. Et c’est tant mieux.
Dire non à quelque chose de futile, c’est pouvoir dire oui à quelque chose d’important.
Une fois, nous avions décidé avec Alexandra, ma femme, d’aller voir une exposition dans un musée à Bâle, à une heure de chez nous. Une fois passée la frontière, nous avons pris le tram jusqu’à ce musée, de l’autre côté de la ville. Arrivés devant le musée, la queue pour y entrer était impressionnante. Ce qu’on n’avait pas réalisé, c’est que c’était samedi et que c’était le dernier jour de l’exposition. On était découragé, mais je voulais quand même y rentrer. On avait fait tout ce chemin, payé le tram (cher) et on était là… Mais finalement, on a décidé d’abandonner l’idée de la visite. À la place, on a bu une bière fraiche.
Ce qui me poussait à vouloir quand même rentrer dans l’exposition, malgré le grand nombre de personnes et la perspective d’une visite pénible, ce n’était pas tant un orgueil masculin mal placé, c’était ce que Greg McKeown appelle les « coûts irrécupérables »: ce que nous avons déjà payé et que nous ne pouvons pas récupérer. Même si l’expérience, le projet, l’objet nous coûte plus qu’il ne nous rapporte, nous ne voulons pas l’abandonner parce que nous y avons déjà investi de l’argent, du temps etc.
Mais la solution la plus sage, c’est de déterminer si finalement, je ne perds pas plus à m’entêter plutôt que d’abandonner un projet. Parfois, la chose la plus courageuse à faire, c’est de se défaire de quelque chose et de reconnaitre notre erreur.
Un bon éditeur, c’est quelqu’un qui enlève de manière délibérée, pour en fait ajouter de la vie aux idées, aux personnages ou à l’histoire.
Greg McKeown, Essentialism, p. 157
L’édition de contenu (livre, article, film), c’est enlever tout ce qui n’est pas nécessaire, pour ne laisser que ce qui est vraiment important. Il y a fort à parier qu’on pourrait éditer nos vies de manière significative: enlever tout ce qui n’est pas nécessaire et le remplacer par les choses vraiment importantes.
La routine est un des outils les plus puissants pour enlever les obstacles. Sans routine, l’appel des distractions futiles va nous contrôler. Mais si nous construisons une routine qui comprend les choses essentielles, nous commencerons à les exécuter en mode pilote automatique.
Greg McKeown, Essentialism, p. 206
« Done is better than perfect » dans le texte. Peut-être la chose la plus importante pour moi, qui ai une tendance à être perfectionniste. Le problème n’est pas que je ne fais pas les choses, mais qu’elles me prennent trop de temps. Me dire cela (fait est mieux que parfait), m’aide à viser l’essentiel: ce qui est vraiment important. Le reste me prend trop de temps pour rien.