Dans Actes 19, des gens utilisaient des objets ayant appartenu à l'apôtre Paul pour opérer des miracles. Comment comprendre ce texte? Cela justifie-t-il l'utilisation de reliques aujourd'hui?
Pour aller plus loin
Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.
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Transcription:
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La question qui nous préoccupe pour cet épisode est la suivante :
Chère équipe de TPSG, cher Florent, merci pour ton podcast très intéressant et édifiant. J'apprécie beaucoup la manière avec laquelle, en une vingtaine de minutes, tu réponds dans les grandes lignes à une question, toujours en t'appuyant avec justesse sur la Parole. Tes épisodes me confortent, parfois me remettent en question. Bref, merci pour ce travail, car je ne doute pas qu'il y a un travail préparatoire derrière chaque épisode.
Une question m'est venue en lisant Actes des Apôtres, chapitre 19, verset 12. Étant protestant, l'usage de reliques ne m'est pas du tout familier. Je dirais même que je suis contre, car cela m'a toujours paru être une forme d'idolâtrie, avec tout le respect et l'amitié que j'ai pour les catholiques.
Mais bien que j'avais déjà lu Actes plusieurs fois, c'est peut-être la première fois que je bute sur ce verset. J'aimerais donc beaucoup avoir ton éclairage sur ce verset et ce qu'il implique. S'agit-il d'une pratique qui se faisait uniquement dans le contexte des premiers chrétiens ? Que penser, à la lumière de ce verset, de l'usage des reliques de nos jours, au-delà de la question de l'authenticité avérée ou non de la relique ?
Fin de la question. Écoute, elle est magnifique, ta question. Merci de l'avoir posée.
Et effectivement, parfois, il y a du travail derrière ces podcasts, mais je suis heureux de pouvoir contribuer, à ma manière, et bien faiblement et bien imparfaitement, à la compréhension de l'Écriture avec tous ceux et toutes celles qui sont à cette tâche sur le web.
Alors, il faut bien réaliser que quand on est dans le livre des Actes, on est dans un livre de type historique. Et les livres historiques nous rapportent ce que Dieu fait, ce que les hommes font, mais pas forcément ce qui est à faire, à imiter ou à éviter. Il y a plusieurs choses qui sont dites dans les livres de l'histoire, que ce soit les livres des Juges, que ce soit le livre des Actes, qui ne sont pas à imiter ou à continuer. Par exemple, la nomination du douzième apôtre manquant et défaillant par un tirage au sort n'est probablement pas la meilleure manière de s'occuper de décisions sur le personnel de votre Église.
Il y a des choses qui sont dites, qui sont faites, mais qui ne sont pas forcément à imiter. Il y a des choses que Dieu a faites de façon exceptionnelle et unique, et qui ne vont pas forcément se reproduire. On a besoin, pour cela, de la compréhension des écrits dogmatiques, des écrits pédagogiques que peuvent être par exemple les prophètes pour l'Ancien Testament, la loi, ou bien encore, et surtout pour nous qui sommes les disciples de la nouvelle alliance, des lettres du Nouveau Testament.
Donc c'était une petite mise au point herméneutique sur la science et l'art d'interpréter les Écritures, et maintenant j'aimerais qu'on se plonge dans ce qui me semble être la plus belle Église du Nouveau Testament. L'Église d'Éphèse est manifestement celle qui a été la plus influente, et qui a le plus bénéficié de l'apport d'hommes de Dieu remarquables au fil du temps.
Et je crois que cette Église mérite toute notre attention, à la fois dans les débuts de son existence, Actes 19 notamment, mais aussi avec la manière dont Dieu a construit cette Église. Je pense à la lettre que Paul envoie à cette Église, Éphésiens, mais je pense également à ce que Paul écrit à Timothée, en poste à Éphèse, mais encore à ce que Jean nous apporte. Jean était en poste à Éphèse. Et enfin, avec cette lettre tellement belle et tellement percutante du Christ, écrite à l'Église d'Éphèse, probablement à la fin du premier siècle, que nous lisons dans Apocalypse chapitre 2, les premiers versets.
Alors voilà, on va regarder ce qu'il en est de ta question. Actes 19.12, pour ceux qui ne sont pas familiers de l'Écriture, nous rapporte quelque chose de très étrange : les vêtements que Paul utilisait, ou les tissus que Paul portait, Dieu les employait pour guérir les malades et chasser des démons. Ce n'est pas très orthodoxe, c'est même très étrange. Que s'est-il passé ?
On est en l'an 52 après Jésus-Christ, probablement en été. Et nous lisons dans Actes 19.1 que pendant qu'Apollon était à Corinthe, Paul, après avoir traversé les hauteurs du territoire, se rendit à Éphèse, où il rencontre quelques disciples. Oui, mais ce ne sont pas des disciples de Jésus, ce sont des disciples de Jean-Baptiste. Ils ne sont pas chrétiens et forment en quelque sorte le dernier bastion des croyants de l'Ancien Testament.
Pourquoi je dis ça ? Parce que Jean-Baptiste est en quelque sorte le dernier prophète de l'Ancien Testament. Il ne bénéficie pas encore de la Pentecôte, et il est celui qui est l'annonciateur ultime du Messie qui vient.
Disciples de Jean-Baptiste : ce sont des gens en quelque sorte qui sont les derniers croyants attachés à l'Ancien Testament, sans encore avoir la compréhension et l'ultime révélation de l'Évangile. Ces gens se convertissent, ils sont baptisés, ils se mettent à parler en langues et à prophétiser. Ils sont une douzaine d'entre eux, et l'Église d'Éphèse commence.
Dans Actes 19.8, quelques versets plus loin, conformément à son habitude, Paul débute sa prédication auprès des Juifs. Il leur annonce le Messie, il leur annonce le royaume de Dieu, et plusieurs s'opposent à lui. Voilà ce que nous dit le texte : Paul entra dans la synagogue où il parla ouvertement.
Pendant trois mois, il s'entretenait avec eux et les persuadait en ce qui concerne le royaume de Dieu. Mais comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, et décriaient devant la multitude la voix du Seigneur, il se retira d'eux, prit les disciples à part, et eut des entretiens chaque jour dans l'école de Tyrannus. Cela dura deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur.
Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu'on appliquait sur les malades des linges ou des étoffes qui avaient touché son corps. Alors les maladies les quittaient, et les esprits mauvais sortaient.
Voilà donc le centre de ta question : comment se fait-il que des linges et des étoffes de Paul avaient ce pouvoir sur la maladie et sur les démons ? Doit-on chercher de tels pouvoirs dans les reliques, c'est-à-dire ce qu'auraient porté ou contribué à la vie de certaines personnes ayant marqué l'histoire de l'Église ? C'est le cas de certaines sociétés ésotériques farfelues.
Je sais, par exemple, qu'à Lyon, un groupe se réclame détenteur de la pointe qui était sur la lance ayant percé le corps de Jésus, et disent-ils, cet objet les rend capables de faire de grands miracles.
On pourrait souligner bien des choses. J'ai rencontré un jour un pasteur à Marseille qui se vantait de distribuer en Afrique des mouchoirs qu'il avait portés, et que, bien sûr, grâce à cela, de grandes guérisons avaient lieu, ce qui, me disait-il, était biblique au regard justement de Actes 19, versets 11 à 12.
Oui, mais voilà, tu as peut-être bien noté le verset 11, qui disait que Dieu faisait des miracles extraordinaires. Alors, des miracles, c'est déjà impressionnant. C'est justement la capacité d'un miracle d'être un miracle : c'est d'impressionner, c'est waouh, c'est inhabituel. Mais alors, des miracles extraordinaires, c'est presque un pléonasme, mais c'est encore plus impressionnant. Et c'est en cela que Luc, l'auteur du livre des Actes, veut attirer notre attention : il y a quelque chose d'unique qui a lieu.
Unique parce que c'est l'apôtre Paul, on y reviendra en fin de podcast. Unique parce que c'est Éphèse. Éphèse où il y a une présence très vive de sorcellerie et d'occultisme, ce qui va se manifester dans la suite de l'histoire.
Donc, avant de revenir sur Actes 19.11-12, j'aimerais que l'on voit ce qui se passe dans la suite, parce que ça va être très éclairant sur le verset 12.
Donc Actes 19.1 à 7 : les disciples de Jean-Baptiste se convertissent. Actes 19.8 et suivants : on voit des Juifs et des non-Juifs, des Grecs, qui se convertissent.
Et les pauvres, ils sont exclus, ils n'ont pas de lieu de rencontre. Donc ils se réunissent au seul moment où un lieu comme une école pouvait être disponible, c'est-à-dire vraisemblablement l'après-midi, dans une chaleur écrasante. La Turquie fait très chaud, j'ai été à Éphèse, et il fait très chaud l'après-midi. Et c'est probablement dans ces moments où les gens faisaient soit la sieste, soit allaient dans les bains que l'école était libre, et que les chrétiens ont passé du temps à se former, en sorte que bien des Églises autour d'Éphèse ont pu être fondées.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Verset suivant : quelques exorcistes juifs ambulants entreprirent d'invoquer sur ceux qui avaient des mauvais esprits le nom du Seigneur Jésus, en disant : "Je vous adjure par Jésus, celui que Paul prêche." Ceux qui agissaient ainsi étaient sept fils d'un certain Sceva, un des principaux sacrificateurs juifs.
L'esprit mauvais leur répondit : "Je connais Jésus, je sais qui est Paul, mais vous, qui êtes-vous ?"
Et l'homme dans lequel était l'esprit mauvais s'élança sur eux, les maîtrisa les uns et les autres avec une telle force qu'ils s'enfuirent de cette maison, nus et blessés. Cela fut connu de tous, juifs et Grecs qui habitaient Éphèse. La crainte s'empara de tous, et le nom du Seigneur Jésus fut exalté. Beaucoup de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu'ils avaient fait.
Un assez grand nombre de ceux qui avaient pratiqué la sorcellerie apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tous. On en calcula la valeur : cinquante mille pièces d'argent. C'est ainsi que, par la force du Seigneur, la parole se répandait efficacement.
J'arrête la lecture ici, et je ne sais pas si tu as remarqué, mais on a un assez grand nombre de gens qui pratiquaient la sorcellerie et apportent leurs livres, leurs formules pour les brûler. La valeur est énorme : cinquante mille pièces d'argent, et bien c'est à peu près le salaire annuel de 140 ouvriers, soit à peu près 4 millions d'euros.
Ces gens se détournent de ces pratiques, les brûlent. Alors ce n'est pas, on ne les brûle pas parce que les objets seraient contaminés, on les brûle par expression de repentance et de distanciation de ces pratiques, qui n'ont évidemment pas intérêt à tomber non plus dans d'autres mains.
Mais je voudrais éviter cette notion un peu superstitieuse que l'objet serait maléfique. Jérémie nous dit, je crois que c'est 15 ou 50, j'oublie à chaque fois, qu'un objet ne peut ni nous faire du bien ni nous faire du mal. C'est une question de conscience intérieure.
Bref, nous voyons que les gens étaient vraiment engagés dans la sorcellerie à Éphèse.
C'est d'ailleurs au point que les auteurs séculiers qui parlent de la ville d'Éphèse disaient qu'il y avait des quartiers entiers à éviter parce qu'ils étaient infestés de démons.
Comment ? Et bien d'abord, il y avait Artémis, cette déesse, Diane pour les Romains, divinité de la fertilité, de la magie et de l'astrologie, dont la légende disait qu'elle était tombée du ciel. Les gens étaient effrayés par son pouvoir, à tel point qu'on mettait même au pied du temple, ou dans le temple, son argent sans crainte qu'un voleur vienne le prendre, tellement les gens avaient peur de son regard.
La magie tenait une place prépondérante à Éphèse, et il y avait notamment ce que l'on appelait les Ephésia grammata, les écrits d'Éphèse. Et c'étaient des amulettes devenues célèbres dans le monde de l'époque.
C'étaient six mots censés protéger ceux qui les portaient, ou pouvaient également lancer des sorts à l'encontre d'une personne. Les Ephésiens grammata étaient en fait des lettres magiques que l'on trouvait inscrites sur les pieds d'Artémis, et que l'on pouvait prononcer comme une formule qui garantissait soit la prospérité, soit la santé, soit la protection.
Et je lis ce qu'en dit Wikipédia : semblable au mantra du bouddhisme et de l'hindouisme, il s'agissait de mots dépourvus de sens, assemâ onomata, capables de protéger ceux qui les prononçaient correctement, leurs pouvoirs résidant dans leur sonorité, de sorte qu'ils étaient inefficaces s'ils étaient mal prononcés.
Plutarque rapporte que les mages ont demandé aux victimes de possession démoniaque de réciter les Ephésiens grammatipha de la citation.
Et donc, comment est-ce que les Ephésiens fonctionnaient ? Bien, ils fonctionnaient comme toutes les civilisations alignées sur la peur et la puissance.
Ce sont des civilisations qui estiment que ce qui nous arrive est toujours lié à ce qui se passe dans le monde spirituel. Si vous tombez malade, c'est qu'un esprit vous a jeté un sort, ou bien c'est que vous avez un ancêtre mécontent de vous, qui vous rappelle à l'ordre et cherche à éveiller en vous de meilleurs sentiments.
Pour plaire à ses esprits ou à ses ancêtres, on va faire des offrandes, des sacrifices, des rituels. Et notamment, on s'emparait de ces Ephésiens grammata pour essayer de rester corrects.
Peut-être que vous vous moquez de ces civilisations en m'écoutant, mais en Occident, combien de gens ai-je entendu dire, en anticipant un rendez-vous d'embauche, "je croise les doigts", ou bien se mettre à toucher du... bien sûr, vous avez compris ou vous l'avez vu souvent, toucher du bois.
Et ce sont ces types de superstition, de rituels magiques, par lesquels on pense pouvoir altérer le sort futur d'un événement. Ces gens étaient de la même trempe. Et j'espère que ça commence à t'éclairer, parce que tu as d'un côté les exorcistes juifs qui tentent d'expulser des démons, et ça ne marche pas très bien, et puis vous avez des gens apeurés qui achetaient très cher des formules magiques, et ça ne marche pas très bien.
Et d'un autre côté, et c'est là toute l'ironie sublime de Actes 19.12, vous avez Paul dont les linges ou les étoffes guérissent les malades et expulsent les démons.
En fait, Paul était fabricant de tentes de métier, et les linges et les étoffes dont il est question, ce sont les tissus que Paul portait dans le cadre de son travail. Très probablement, c'était notamment ce genre de mouchoirs que l'on voit par exemple chez les athlètes, les joueurs de tennis, qui ont une sorte de bandelette spongieuse qui leur permet de s'éponger le front de la sueur pour mieux voir ce qui se passe quand ils sont dans une compétition.
Et c'est vraiment les tissus les plus primitifs, les plus sales, les plus odieux quelque part, que Dieu utilise pour guérir les malades et chasser des démons.
En réalité, on a là un Dieu qui s'amuse de la crédulité magique des populations, avec quelque chose de vulgaire et d'insignifiant, pour montrer que sa puissance à lui ne dépend pas des amulettes en or, des temples en argent, des formules des soi-disant sages et des chamanes, mais qui ne dépend que de lui, le Dieu tout-puissant, qui utilise ses serviteurs pour confronter leur superstition avec quelque chose de bien plus grand et de plus grandiose.
Les gens d'Éphèse réalisent que le pouvoir n'est pas dans un objet, puisque c'est l'objet justement, le méprisable, que Dieu utilise pour faire ses miracles. Et c'est ainsi qu'un immense mouvement missionnaire prend naissance à Éphèse.
La puissance n'est pas dans l'objet, et donc bien évidemment, l'objet n'est pas là pour attirer l'attention sur lui. L'objet est là pour attirer l'attention sur le Dieu sauveur qui se révèle.
Et là, je voudrais aussi souligner quelque chose d'important, et je sais que mes frères de traditions évangéliques différentes ne sont pas très d'accord avec moi, mais je vais quand même le souligner : il est mentionné que Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, Paul en tant qu'apôtre de Jésus-Christ.
Le rôle des apôtres de Jésus-Christ dans la réalisation des miracles est super important dans le livre des Actes. D'ailleurs, si tu relis le livre des Actes, tu vas réaliser qu'il n'y a que eux qui font des miracles, ainsi que les sept sur qui ils imposent les mains pour que les sept les représentent. Et à partir de ce moment-là, vous avez Étienne et Philippe qui font des miracles.
Mais lorsque Dorcas tombe morte, et que les disciples sont profondément tristes de cette réalité, ils ne peuvent rien faire, si ce n'est appeler Pierre, un apôtre qui vient, qui se déplace, et le miracle
a lieu de la résurrection.
Et donc ce que Dieu fait par les mains de l'apôtre Paul est conforme à ce que nous trouvons dans 2 Corinthiens 12.12 : "Les signes distinctifs de l'apôtre ont été vus à l'œuvre, au milieu de vous, par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles."
Il y avait dans le livre des Actes quelque chose d'unique et qui n'est pas reproductible, parce que le rôle des apôtres et des prophètes était de donner un fondement à l'Église tout entière (Éphésiens 2.20, Éphésiens 3.5). Ce fondement posé, avec les signes qui attestaient de cette nouvelle révélation, la capacité directe de faire des miracles au nom de Jésus a cessé.
Je n'ai pas dit la présence de miracles. Dieu fait encore des miracles. Nous devons prier pour des miracles, nous devons jeûner pour des miracles, nous devons pratiquer l'onction d'huile en priant pour les malades. Aucun souci avec ça. Dieu agit, mais il agit en réponse à la prière, pas en exauçant des commandements de gens qui prendraient l'autorité qu'il ne leur a pas été donnée.
Je sais, certains évoquent ou invoquent Marc 16. Tu trouveras sur TPSG quelques articles sur Marc 16 qui te donneront ma perspective à ce sujet.
On en revient à ta question des reliques. Dieu a parfois choisi d'utiliser des objets de manière spectaculaire. Dans Nombres 21, on a cette histoire touchante d'un peuple qui est sorti de l'esclavagisme, qui est en chemin dans le désert, et qui se plaint d'avoir été sauvé de l'Égypte, et qui aimerait retourner parce qu'il manque de légumes et de viandes.
Et Dieu envoie un jugement, un jugement assez sévère : des serpents viennent mordre les populations, les gens meurent en grand nombre. Moïse intercède, et Dieu demande à Moïse de faire un serpent de bronze, pour que, et je livre Nombres 21.9, Moïse fit un serpent de bronze et le plaça sur la perche, et si quelqu'un avait été mordu par un serpent et regardait le serpent de bronze, il conservait la vie.
Alors bien sûr, ce serpent de bronze-là, qui est sur une perche, incarne la malédiction et le jugement dont sont victimes les Israélites. Et il leur suffit de regarder ce serpent pour être débarrassé des conséquences de la morsure, pour être guéri.
Il y a bien sûr là une image du sacrifice de Christ. Lorsqu'il est élevé de terre, le Fils de Dieu devient porteur de la malédiction de nos péchés, et il nous suffit de regarder à lui pour être sauvé de ce péché. Il nous suffit de croire qu'il a porté nos péchés pour être dégagé de la culpabilité qui s'attache malheureusement à nos vies, nos fautes et nos fardeaux. L'image de Christ est magnifiquement représentée par ce serpent. 2 Corinthiens 5.21 nous dit qu'il est devenu péché pour nous.
Bref, quelques siècles plus tard, 2 Rois 18.4 nous parlent d'un roi qui fait disparaître les hauts lieux, les endroits où il y avait de l'idolâtrie, qui brise les stèles, qui coupe le poteau d'Achéra, et qui met en pièces le serpent de bronze que Moïse avait fait, car les Israélites avaient jusqu'alors brûlé des parfums devant lui. On l'appelait Nebushtan.
Et donc cet objet que Dieu avait utilisé pour la guérison était devenu une occasion de chute, parce que justement, les gens faisaient des offrandes à cet objet. Mais l'objet n'était là que pour poindre, pour pointer du doigt quelque chose de plus grand : un Dieu qui guérit, un Dieu qui secours, un Dieu qui pardonne. Et donc il a fallu détruire cet objet.
Je pense qu'il en va de même de tous ces objets qui nous rappellent parfois des gens qui ont marché avec intégrité dans la vie chrétienne. S'ils deviennent des objets de culte, ils nous détournent du seul culte, ce que les dix commandements le disent : nous devons mener un culte vis-à-vis de Dieu, notre Créateur et notre Sauveur.
Et en cela, il brise cette médiation unique qui se trouve en Jésus-Christ.
Alors, je voudrais terminer en soulignant : j'ai été là où j'habite à une conférence tenue par un ingénieur dans l'Église catholique du coin, sur le linceul de Turin. Conférence remarquable, et je crois qu'il m'a véritablement convaincu de son authenticité et aussi du témoignage qu'il porte de la résurrection de Christ.
Il y a, je ne sais plus combien maintenant, une quarantaine de marqueurs incompréhensibles, en tout cas extrêmement précis, qui collent à merveille avec la réalité historique de la crucifixion de Christ.
Si c'est le cas, je n'en sais rien. Ce n'est pas important pour ma foi, mais si c'est le cas, on a une relique spectaculaire pour le coup. Mais c'est ça le problème : cette conférence brillante aurait dû se terminer sur la bonne nouvelle de Jésus-Christ, la mort et la résurrection de Christ. Ce n'était pas le cas. C'est une paroissienne qu'il a évoquée pour que ce soit un élément de discussion sur lequel il n'a pas voulu rentrer.
La relique, quelle qu'elle soit, doit orienter pédagogiquement notre regard et notre foi vers celui qui est le centre de nos vies.
Jésus dit :
Ce n'est pas que personne n'ait vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu, lui, a vu le Père. (Jean 6.46)
Christ parle de lui-même. Et il ajoute:
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle. (Jean 6.47)
J'espère que tu regardes ce serpent. J'espère que tu regardes, non la relique, mais que tu regardes celui qui est mort pour que tu sois dégagé de toute culpabilité et vivre en sa présence pour l'éternité.
J'espère avoir répondu à ta question.
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