Un pasteur vous répond

Que faire si mes parents désapprouvent mon choix de conjoint? (Épisode 6)

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Publié le

25 nov. 2015

Comment honorer nos parents lorsqu’ils n’approuvent pas nos choix affectifs pour des raisons ethniques ou religieuses? Dans cet épisode Florent explore des réflexions bibliques sur ce sujet délicat et propose des pistes de dialogue et de compréhension.

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.

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Cet épisode a été publié le 25 novembre 2015 avec pour titre: “Comment honorer mes parents en désaccord avec l'origine de mon conjoint?” Nous avons republié cet épisode avec un nouveau titre. Ndlr.


Transcription:

Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont une aide, mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. Cependant, n’hésitez pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance.

La question est posée: comment faire lorsque nos parents n’approuvent pas notre choix affectif pour une question d’origine, tout en les honorant selon la Parole?

Je suppose que la question veut dire en quelque sorte: comment faire quand mes parents ne sont pas d’accord que j’épouse un homme ou une femme parce qu’il n’est pas de la même origine? Et je suppose qu’il s’agit d’origine ethnique et non d’origine religieuse ou spirituelle. Je n’ai pas suffisamment d’informations par rapport à cette question pour en être sûr…

D’abord, j’imagine la douleur, notamment si la personne qui pose la question est de culture nord-africaine, asiatique ou africaine, et souhaite épouser une personne probablement occidentale. Pourquoi suis-je particulièrement touché par cela? Parce que dans les cultures autres que la culture occidentale traditionnelle, il y a une notion très forte attachée aux relations familiales, une notion très forte de préserver l’honneur: l’honneur de la famille, l’honneur du clan, l’honneur du pays. La honte est un sentiment qui survient rapidement lorsqu’il y a une désapprobation d’un choix aussi important que celui d’un conjoint. J’imagine que la personne qui pose la question est vraiment tiraillée entre le désir d’honorer et d’être fidèle à sa famille, et l’affection qu’il ou elle peut porter à l’égard de cette autre personne. Cela peut tout à fait être aussi une situation inverse où une famille plutôt occidentale conteste le choix d’épouser, pour des raisons peut-être raciales, une personne d’une autre culture, ce qui serait tragique.

Je vais répondre d’abord de manière plus générale avant d’essayer de répondre spécifiquement à cette question. Qu’est-ce que la Bible dit du choix d’un conjoint? Je reprends ici un document que vous trouverez sur le site de notre église epevc.org dans l’onglet Ressources/Références/Réflexions des responsables: nous avons réfléchi sur les conditions de célébration d’un mariage, sur ce que la Bible dit du mariage et les conditions de mariage. La manière de répondre à cette question est de comprendre quelle est la volonté de Dieu dans la Bible avant de répondre spécifiquement aux questions. Qu’est-ce que la morale biblique nous enseigne sur le choix d’un conjoint?

Les conjoints sont un homme et une femme mûrs de familles différentes. Chaque mot ici compte: un homme et une femme, c’est comme ça que la Bible l’envisage;mûrs, c’est-à-dire capables de faire un choix mesuré par rapport à l’importance de l’engagement.

Deuxième remarque: les conjoints s’engagent par amour. C’est peut-être un peu surprenant de le souligner, mais cela fait explicitement partie du projet du couple;on ne se marie pas par devoir, on se marie parce qu’on aime quelqu’un, parce qu’on imagine passer sa vie à ses côtés. Il y a un devoir, bien sûr, il y a une alliance qui se crée, mais néanmoins, c’est l’amour qui doit être la motivation. Ce n’est pas pour porter secours à quelqu’un, ce n’est pas pour obtenir un statut social, c’est parce qu’on aime l’autre et qu’on est homme et femme d’un même rang.

Les conjoints partagent une même foi. Pourquoi est-ce important? (C’est dit dans de nombreux textes de l’Ancien comme du Nouveau Testament.) Il est déjà difficile de se marier. Quand on a des valeurs fondamentales différentes, la question de l’unité est mise à rude épreuve. C’est déjà difficile entre deux chrétiens, alors deux personnes qui n’ont pas les mêmes valeurs fondamentales vont vite se disputer, avoir des conflits sur la manière d’éduquer les enfants, la manière de dépenser leur argent, de passer leurs week-ends, leurs dimanches, tout un tas de choses qui vont rendre la vie chrétienne de l’un difficile. Même si au départ, la plupart des gens disent: « Mais ça ira, tu verras. Je te laisserai vivre ta foi », au fil du temps, les gens en ont marre de devoir sacrifier les dimanches matin, de passer peut-être des semaines de vacances en travail humanitaire, bref, cela crée des tensions. Et puis surtout, j’imagine la difficulté que cela peut être ensuite d’avoir des enfants et de ne pas leur enseigner l’Évangile source de salut, et de se projeter avec des enfants qui peut-être n’aimeront jamais Jésus, c’est une douleur très vive.

Autre critère: les conjoints s’engagent pour toute la vie. Dieu a conçu le lien du mariage comme une alliance, une alliance qui devait durer. Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de conditions possibles pour la rompre, mais ces conditions me semblent très très restrictives (ce n’est pas la question ici) mais en tout cas, ce n’est pas pour essayer quelques années puis voir, on s’engage pour la vie.

Les conjoints se préservent de relations sexuelles en dehors du mariage. Ça, c’est quelque chose qui surprend beaucoup et qui est totalement non culturel aujourd’hui. Moi, j’aurais aimé mieux comprendre cette question après ma conversion, et dans les fréquentations que j’ai eues avec Lori. Même si nous nous sommes préservés l’un pour l’autre, ce n’est quand même pas évident comme période. Je me représente un peu le mariage comme un triangle: vous avez en bas à gauche tout ce qui fait les valeurs communes, y compris la foi; vous avez en bas à droite tout ce qui fait le côté un peu émotionnel: on apprécie l’autre, on est émerveillé par l’autre. Si cela constitue une base solide, le triangle tient bien, car la pointe du triangle c’est tout ce qui est relations sexuelles, et c’est génial quand la base est posée. Le problème, c’est que beaucoup de gens maintenant inversent le triangle et posent leur relation de couple avec la pointe en bas, à partir du plaisir de la relation sexuelle: c’est super instable, ça ne marche pas bien. Et je crois que la Bible est sage de le proposer ainsi, ce n’est pas une question de loi, de priver quelqu’un d’un certain bonheur, c’est au contraire le fait de réfléchir sur le fondement du couple avant de passer à la sexualité, qui correspond un peu à la cerise sur le gâteau. Voilà ce que je perçois de ce que Dieu exige pour le choix d’un conjoint.

Vous avez probablement remarqué qu’il n’y a aucun critère ethnique dans ce que je viens de dire, il n’est aucunement question de race, il n’est aucunement question de choses de ce genre. Alors, que faire lorsqu’un parent rejette le choix d’un conjoint pour ces questions de race? Je pense qu’il faut essayer si possible calmement de parler: pourquoi? Où est-ce que ça bloque? Est-ce que c’est la honte par rapport à la famille? Est-ce que ce sont des préjugés que l’on peut avoir par rapport à une certaine culture? On se dit « les blancs sont comme ça » ou « les noirs sont comme ça »;peut-on faire évoluer cette réflexion? Ou bien est-ce une question plus importante de quelqu’un qui vous connaît bien? C’est-à-dire si vos parents vous connaissent bien et disent « Je ne crois pas que tu devrais épouser telle personne parce que… » et ils listent des réponses intelligentes, fondées, qui ont peut-être une part culturelle mais qui montrent que cela a du sens.

Moi, ce que je propose, c’est de vraiment maintenir un dialogue et de comprendre les enjeux, comprendre pourquoi il en est ainsi, de prendre le temps de prier. Après tout, Dieu a fait plier Nebuchadnezzar, Il peut faire plier des parents. Prendre le temps donc de parler, de s’entourer de conseils, c’est là la beauté de l’Église: demander à son pasteur, à ses responsables de groupe de jeunes, à ses proches amis « qu’en pensez-vous, est-ce que nous faisons fausse route et pourquoi? ». Il faut vraiment entrer dans le mariage les yeux grands ouverts et saisir les bons avis, même ceux que l’on n’aime pas, parce que cela permet de prendre de bonnes décisions. Le mariage est un acte librement consenti par des adultes qui, la Bible le rappelle, quittent leurs parents: « L’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. »

Parfois, il est nécessaire de prendre une décision contre l’avis de ses parents, et c’est une décision qui doit être prise solennellement, avec toute la maturité, avec l’avis de ceux que l’on a consultés, en sachant que cela va peut-être créer pour longtemps des souffrances et qu’il va falloir travailler particulièrement et longuement pour maintenir un lien familial et montrer que nous avons fait un bon choix, et malheureusement assumer les conséquences qui vont avec. On ne peut pas toujours plaire pleinement à ses parents. Je crois qu’il faut les honorer par notre attitude le plus longtemps possible et puis à un moment donné, réfléchir et prendre les décisions qui s’imposent. À un moment donné, il faut suivre, au-delà des parents, ce que la Bible dit et ce que Dieu nous met à cœur de vivre, et on ne peut pas laisser des aspects trop culturels colorer notre position.