Un pasteur vous répond

Qu'est-ce que le calvinisme et l’arminianisme? (Épisode 429)

Doctrine du SalutÉlection et prédestinationFigures historiquesCalvin

Nous n’avons pas d’autorisation de votre part pour l’utilisation de services tiers (YouTube, Spotify, SoundCloud, ConvertKit, …) depuis toutpoursagloire.com. Cette autorisation est nécessaire pour une expérience complète sur notre site. Vous pouvez les accepter en appuyant sur le bouton ci-dessous

Accepter

Publié le

27 sept. 2024

Dans cet épisode, Florent souhaite répondre à plusieurs questions et réactions concernant les conceptions dites "calviniste" et "arminienne". Dans un premier temps, il nous propose deux illustrations pour nous aider à comprendre les différences majeures entre ces deux courants, ainsi que leurs origines. Puis, il nous donne sa propre perspective en la défendant par la Parole.

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.

Tu veux poser une question?

Si tu as une question adressée à Florent Varak, commence par consulter la liste des épisodes existants ici et si le sujet n’a pas encore été traité, tu peux poser ta question à l’adresse: contact@toutpoursagloire.com.


Transcription:

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

La question posée est: "Qu'est-ce que le calvinisme et l'arminianisme?" C’est moi qui pose la question, parce que j'ai reçu beaucoup de questions et d'interrogations à ce sujet. Certaines personnes m'ont pris à partie pour les positions que je peux tenir ici et là. Notamment, il y avait ce commentaire, que j’ai eu sur YouTube, qui dit ceci:

C'est une torsion des Écritures, c'est du calvinisme. Dieu n'a pas choisi qui sera sauvé ou qui ne le sera pas, c'est un faux enseignement. Sinon, Dieu serait un menteur quand il dit qu'il veut que tous les hommes soient sauvés ou qu'il veut que tous parviennent à la repentance. De plus, le calvinisme fait de Dieu un dieu robotique, qui décide qui va en enfer ou non. Dieu n'est pas à l'origine du mal, comme l'enseigne cette fausse doctrine.

C'est une question fréquente et je vais l’aborder sur plusieurs épisodes pour essayer de traiter un certain nombre d'informations et d'objections que l'on peut trouver face à cette formulation. Je vais déjà commencer par les définitions.

On parle du calvinisme, d'ailleurs à tort, parce que je crois que c’est Augustin qui en parle plus que Calvin, et c’est Luther qui en parle plus que Calvin. Mais bon, Calvin est français, donc il est normal qu'il ait cette place [rires]. Bref, on parle de calvinisme pour souligner que l'action souveraine de Dieu est nécessaire à la conversion et qu'elle précède la foi et la repentance. En d'autres termes, lorsqu'il est dit que c'est par la grâce que l'on est sauvé, par le moyen de la foi, la foi est l'un des cadeaux que Dieu donne grâce à la régénération qu'il accorde à celui qui croit.

Alors, ça, c'est la définition minimale du calvinisme, qui n'engage pas forcément à adhérer à un système complet. Je suis moi-même assez mal à l'aise avec l'acronyme TULIP — j'en parlerai dans un autre épisode. Mais je peux simplement dire que le calvinisme, dans sa forme la plus essentialiste, dit qu’il faut l'œuvre de Dieu pour que quelqu’un vienne à la foi. Parce qu'on est tellement pécheur que, sans le "titillement" de Dieu, ce serait impossible.

Maintenant, on parle d'arminianisme pour souligner, au contraire, le libre arbitre de l'homme, qui choisit ou non de croire et de se repentir. Dieu donne la nouvelle naissance à celui qui croit. Donc, ce qui précède la nouvelle naissance, c'est la foi de l'individu, qui choisit, qui comprend, qui réfléchit, et qui, à un moment, dit: "Je crois". Et Dieu lui dit: "Ah, je te fais naître de nouveau." En d'autres termes, Dieu tend une main universelle, et ceux qui répondent à cette main tendue par la foi et la repentance reçoivent le salut de Dieu.

Tu vois les deux positions.

Je tiens vraiment à souligner qu'il y a des hommes de Dieu dans les deux camps. Les deux camps confessent Jésus-Christ comme seul Sauveur, les deux camps parlent du salut comme d’un cadeau. À plusieurs reprises, j’ai eu des conversations avec des frères qui ont voulu contester ma position, mais en réalité, ce sont des frères authentiques, dont la marche spirituelle est probablement bien supérieure à la mienne. Donc, je ne présente pas les choses comme si c’était un combat entre hérétiques et orthodoxes. Parfois, les positions extrêmes pourraient être qualifiées de problématiques, tant dans le calvinisme, me semble-t-il, que dans l’arminianisme.

Maintenant, qui a raison?

Je commence par une illustration. Toutes les illustrations ont leurs limites, mais elle te permettra de comprendre l'enjeu de la considération que l’on essaie de voir.

L'arminien va dire quelque chose comme ceci: "Tu es en train de te noyer, tu es dans la mer, et il y a un bateau qui vient te chercher. Il te lance une bouée de sauvetage et tu n’as plus qu’à l'attraper. Le sauveteur a fait 99 % du travail, mais maintenant, il faut que tu saisisses la bouée, c'est ton 1 %." Parallèle avec Dieu: Dieu a envoyé son Fils mourir à la croix, il a fait 99 % du travail, mais il faut que tu te saisisses de cette croix, ça c'est ton 1 %, le 1 % que tu dois faire. Voilà la perspective arminienne la plus illustrée.

Le calviniste va dire quelque chose d'un peu différent: "Tu es mort noyé au fond de la mer, tu ne bouges plus, tu ne peux plus rien faire, c'est terminé pour toi. Le bateau de sauvetage arrive, et il envoie un plongeur pour te ramener à la surface. Là, il te fait du bouche-à-bouche, réalise un massage cardiaque, et tu reviens à la vie. Le sauveteur a fait 100 % du travail. Certes, à un moment, tu t’es mis à respirer, mais seulement parce qu’on t’a rendu la vie."

Parallèle avec notre conversation: tu étais mort spirituellement, incapable de croire par toi-même, incapable d’avoir une vie spirituelle telle que Dieu la voudrait. Dieu fait 100 % du travail, d'abord en ce que le Père t'a trouvé au fond de l'eau, ensuite en envoyant son Fils mourir à la croix pour tes péchés, et enfin en t'envoyant l'Esprit qui t'a fait renaître, donc tu as cru.

Des deux positions, laquelle est la plus appropriée?

De ma perspective — mais je concède que je peux avoir tort — la seconde illustration rend mieux compte des données de l'Écriture. L'être humain est vraiment mort spirituellement, incapable du moindre bien — je parle là de bien spirituel — c’est-à-dire qu’il n'a pas la capacité en lui-même d’élever son âme à Dieu. Éphésiens 2.1 le dit:

Vous étiez morts par vos fautes et par vos péchés.

Deuxième remarque: le salut est conféré sans qu'aucun mérite ne puisse être attribué. Si le salut est donné à cause de 1 % du travail — 1 %, genre saisir la bouée — c’est qu'il y a bien 1 % de méritoire, et alors le salut devient un dû et non une grâce. Ça devient un problème parce qu'Éphésiens 2.8-9 nous dit:

C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi; cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.

Si je peux saisir la bouée parce que j'en ai la capacité, alors j'ai quelque part le mérite de le faire, et ça devient un problème pour parler de la grâce de Dieu. Troisièmement, les sauvés sont qualifiés d'élus et de prédestinés. Éphésiens 2 — pardon, Éphésiens 1 — le dit très clairement: "En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde", etc., etc. La chaîne descriptive la plus complète se trouve en Romains 8.28.

Nous savons, du reste, que toute chose concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né d’un grand nombre de frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés; ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.

Il y a donc une longue chaîne ici, qui part de ceux que Dieu a connus d’avance, qu'il a prédestinés.

Mes amis arminiens, et j’ai des frères qui ont essayé de me convaincre en me donnant des arguments, disent: "Tu vois, l’élection est fondée sur le fait que Dieu savait d’avance." Il y a une sorte de boucle chez Dieu qui dirait: "Je sais que Florent va croire, donc il fait partie de mes élus." Le problème, c’est que les termes ne vont pas aussi facilement dans cette direction. C’est un peu lire dans le verbe quelque chose qui n’y est pas. Il s’agit vraiment d’une sélection qui a lieu et qui est fondée sur la seule souveraineté de Dieu. Pourquoi est-ce que Dieu a choisi Abraham et le peuple d’Israël? Non pas parce qu’ils avaient un mérite, mais parce que Dieu avait envie de le faire ainsi. Romains 9 à 11 nous parle d’un mystère: comment comprendre la pensée de Dieu à ce sujet? C’est compliqué. Je ne crois pas que l’élection soit simplement fondée sur ce que Dieu voyait, mais plutôt qu’il y a vraiment une action souveraine de Dieu pour sauver.

Alors, quand je dis cela, les gens se disent: "Mais c’est odieux! C’est comme si Dieu vouait le monde, ou une partie du monde, à la perdition pour ne sauver que quelques hommes. Mais alors, l’homme n’a aucun libre arbitre!" Je reprends les termes que j’ai cités dans l’introduction: "Dieu serait un robot et ne voudrait pas réellement que tous les hommes soient sauvés." À cette question, je dois tout de même répondre. Quand on dit que c’est une négation du libre arbitre et de la responsabilité humaine, ma réponse serait: pas vraiment. La liberté de l’homme n’est jamais absolue; elle est toujours conditionnée par sa nature. Mais il y a, au sein de sa nature, une vraie liberté. Calvin lui-même le concède, mais il dit que ce n’est pas une grande liberté, en réalité, qu’on a en tant que pécheur. Je suis libre de me comporter comme un pécheur. Parfois, je fais des choses bien — Jésus le reconnaît: "Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants…" Mais ma liberté est contrainte parce que je suis pécheur; elle est contrainte même physiquement. Je voudrais m’envoler, mais je ne peux pas, je ne suis pas un oiseau, je suis un être humain. On est contraint. Je suis un bipède. Je peux aimer la perfection, mais je suis pécheur et égoïste. En cela, un mort spirituel n’a pas vraiment de liberté spirituelle.

C’est l’argument auquel il faut répondre. Comment le faire? Il me semble que nous pouvons imaginer un Dieu dont la manière d’agir est pleinement alignée avec une certaine forme de liberté humaine. On voit, dans les récits narratifs de l’Écriture, Dieu se repentir. À mon sens, ce n’est pas que Dieu se repent, mais il veut nous montrer qu’il se repent de manière à ce que nous soyons dans une relation vive et active avec lui. Il en va de même avec les récits missionnaires, où nous sommes appelés à la repentance et où il y a une ouverture large et entière. Nous sommes dans une dynamique que nous n’avons pas à comprendre. Dieu est souverain, et la souveraineté qu’il exerce est compatible avec une certaine liberté humaine et certains facteurs que nous expérimentons sur cette terre.

Certains disent que cela engendre une passivité dans l’évangélisation et la mission. À mon sens, c’est une très mauvaise application de la théologie calviniste, car elle fait d’une description de l’œuvre de Dieu une prescription pour les chrétiens, et ça, c’est une grave erreur. En aucun cas la souveraineté de Dieu ne m’oriente à ne rien faire et à ne rien dire. Je prends du temps de prière tous les jours pour mes amis, ma famille, mes voisins, ceux que j’aime. Parfois, je jeûne pour des groupes découverte que nous avons avec eux, pour qu’ils puissent découvrir la beauté et la grâce qui sont en Jésus. Tu sais pourquoi je jeûne et prie? Parce que je sais que Dieu est souverain, et parce que sa prescription n’est pas de trouver les élus, mais de prier, prêcher l’Évangile et être un témoin. Donc je vais faire cela. La manière dont Dieu agit est entre ses mains; je crois effectivement qu’il est souverain.

Certains disent: "Oui, mais cela rend Dieu injuste dans la distribution de la grâce." C’est exactement à cette objection que Paul répond dans Romains 9:

Tu me diras: "Qu’a-t-il encore à blâmer, car qui résiste à sa volonté?" Toi plutôt, qui es-tu pour discuter avec Dieu? Le vase modelé dira-t-il au modeleur: "Pourquoi m’as-tu fait ainsi?" Le potier n’est-il pas maître de l’argile pour faire avec la même pâte un vase destiné à l’honneur et un vase destiné au mépris? Et si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire à des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparés pour la gloire?

Le business de Dieu, c’est le business de Dieu, ce n’est pas le mien. Je vais donc bien distinguer les choses: les sphères qui sont de la responsabilité de Dieu et celles qui sont de ma responsabilité.

Je ne sais pas toujours comment cela s'harmonise et d’ailleurs, bien malin celui qui pourrait prétendre savoir comment cela s'harmonise. Dans le livre des Actes, nous voyons des gens qui sont encouragés à se repentir, et nous devons encourager les gens à se repentir, mais à la fin du chemin, ceux qui répondent sont ceux qui sont appelés à cela. Alors, je vois ce mélange personnel et divin, par exemple dans plein de textes, mais notamment en Jean chapitre 6. Jésus dit:

Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif.

C’est une belle chose: tu as faim et soif de Dieu? Viens à lui.

Verset 36:

Mais je vous l'ai dit, vous m'avez vu, et vous ne croyez pas. Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.

Tu réalises ce "je" là? Maintenant, tout ce que le Père me donne vient à moi. Donc ceux qui viennent à Dieu, c'est ce que le Père donne au Fils, et le Fils dit: "Je ne le mettrai pas dehors." Si tu entends cette émission et que tu dis: "J'ai faim et soif de Dieu, je réalise que j'ai brisé les lois de Dieu, j'ai besoin d'un Sauveur, j'ai besoin que Dieu pardonne mes fautes", entre, entre dans la maison, viens faire la fête avec le Dieu qui est mort pour tes péchés à la croix.

Le texte ajoute:

Voici la volonté de celui qui m'a envoyé, que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. Voici en effet la volonté de mon Père: que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour.

Voilà, on a ce mélange constant de la démarche personnelle et de l'œuvre souveraine de Dieu. Chercher à les distinguer dans l'opération de l'évangélisation ou dans la mission est une erreur. Dieu fait son œuvre, ce n'est pas la nôtre. Notre œuvre est de témoigner, de prier, d'appeler à la repentance, et d'être un témoin. Il s'agit aussi de vivre l'Église de telle sorte qu'elle soit une vitrine de la gloire de Christ. Dieu fera son travail.

Alors, comment résoudre cette question? Moi, quand j'étais jeune chrétien et que j'ai été confronté à cette question — je ne viens pas du tout d'un milieu évangélique, donc ce débat m'était très surprenant — savoir qu'il y avait des gens qui pensaient que Dieu était souverain. Je me souviens, le 12 juillet 1984, je suis venu voir un copain et lui ai dit: "Écoute, ce soir, je vais me convertir." J'avais hâte de connaître ce Dieu qu'il connaissait, et c'était une décision personnelle. Ce n'est que plus tard que j'ai réalisé que, si j'avais cet appétit, c'est parce que Dieu, dans sa bienveillance, m'appelait à cela.

Alors, quand quelques mois ou années plus tard, j'ai dû réfléchir à ça, j'ai pris un classeur, et j'ai noté tous les versets qui montraient que le salut venait en réponse à un acte souverain de Dieu. Ça s'appelait: "La souveraineté de Dieu dans le salut", c'était le titre de ma page. En lisant tout le Nouveau Testament, j'ai recopié tous les versets qui montraient que Dieu était souverain dans le salut. Puis il y avait une autre page qui montrait tous les versets disant que l'homme est responsable de se convertir. Quand j'ai fait l'ensemble du Nouveau Testament, je me suis arrêté, j'ai comparé et je me suis dit: "Ah ouais, je pense que c'est clair maintenant", et ça m'a encouragé.

Alors, comment conclure? Tu vois bien que je vais dans le sens du calvinisme, mais en même temps, un calvinisme modéré. Je ne sais pas ce que ça veut dire pour toi, mais je le dirais ainsi: une description calviniste me semble juste quand on parle du salut. Dieu est vraiment souverain dans son appel et dans son don du salut, mais pas dans une prescription. Je me dois de prier pour tous les hommes, de témoigner, de faire le bien, d'aimer, de prêcher, d'inviter. C'est mon travail, et je vais le faire.

C’est pour cela que je prie. Je prie parce que je sais que Dieu règne. Si Dieu n'agissait pas, pourquoi prierais-je autant? Que je passe mon temps à essayer de convaincre les gens jour après jour, jusqu'à ce qu'agacés, ils finissent par se convertir? Ce n'est pas comme cela que ça marche. Au début de ma vie chrétienne, j'ai parlé à mes copains de cette manière. Certains se sont convertis parce qu'ils en avaient marre, peut-être, de mes insistances, mais ils ne sont pas venus à la foi vraiment, c'était très superficiel. Donc voilà, je suis absolument convaincu de la souveraineté de Dieu dans l'appel au salut.

C’est à cause de cette conviction que je jeûne pour mes amis, ma famille, mes voisins. Je veux vraiment insister là-dessus. C’est aussi à cause de cette conviction que je peux témoigner sans me dire que c'est ma capacité de raisonnement qui sera la cause de leur conversion. C'est vraiment l'œuvre de Dieu qui invite à lui.

Paul était un missionnaire zélé. Il a parlé partout où il pouvait. Lors de son arrivée en Europe, son ministère à Philippe est marqué par plusieurs récits spectaculaires qui montrent à la fois le dynamisme de sa théologie et la puissance de son témoignage. Actes 16, verset 14:

Il y avait là une femme craignant Dieu, du nom de Lydie, marchande de pourpre de la ville de Thyatire. Elle écoutait, et le Seigneur lui ouvrit le cœur pour qu'elle s'attache à ce que disait Paul. Lorsqu'elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous invita en disant: “Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison et demeurez-y.”

Elle nous pressa très instamment.

Nous avons une femme qui écoutait, qui était dans un lieu de prière, et elle était intéressée par les choses spirituelles. Pourquoi était-elle intéressée? Parce qu'elle en avait le désir. D'où venait ce désir? Je ne sais pas, mais très certainement parce que déjà l'œuvre de Dieu commençait. On peut multiplier ses allers-retours entre sa volonté et la volonté de Dieu. À un moment donné, le Seigneur lui ouvre le cœur.

Toujours à Philippe, le géolier qui accueille Paul et Silas, emprisonnés à cause des troubles suscités par l'Évangile, demande de la lumière. Il entre précipitamment et tombe tout tremblant devant Paul et Silas, car il y a eu un grand tremblement de terre. Bref, le géolier les mène dehors et dit:

"Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé?" Ils répondirent: "Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille." Ils lui annoncèrent la parole du Seigneur ainsi qu'à tous ceux qui étaient dans sa maison. Il les prit avec lui à cette heure même de la nuit, lava leurs plaies, et aussitôt, il fut baptisé, lui et tous les siens. Il les fit monter dans sa maison, mit la table, et se réjouit avec toute sa famille d'avoir cru en Dieu.

Ici, nous n'avons pas d'expression de l'intervention de Dieu, mais elle est présente dans l'ensemble de la vie. Dieu règne. Je voulais montrer cela pour éviter que l'on devienne des calvinistes stériles qui n'arrêtent pas de réfléchir à ces questions avec beaucoup d'orgueil et d'arrogance. C'est vraiment le comble pour des calvinistes qui, au contraire, réalisent que tout est grâce et tout est donné, plutôt que de passer leur temps à aimer, y compris leurs amis arminiens, et à témoigner avec grâce de la beauté de l'Évangile. C'est à cela que Dieu nous appelle.

Donc, description du salut calviniste, prescription arménienne, prêchant l'Évangile à toute la création, dans la confiance que c'est Dieu qui fait son œuvre. Alors, si tu entends cet épisode et que tu te poses la question: "Est-ce que je suis élu?", ce n'est pas la bonne question. La question est: "Es-tu secoué par tes péchés? Es-tu secoué par le désir de croire?" Si c'est le cas, crois. Dis-le à Dieu en disant: "Seigneur, j'ai besoin de toi. Pardonne mes péchés. Je crois que tu es mort à la croix pour moi. Entre dans ma vie." Repends-toi dans la foi que Christ est mort pour tes péchés. C'est Dieu qui te sauve.

Souviens-toi de l'illustration: tu es au fond de la mer. Si même tu commences à regarder vers le haut, c'est que déjà Dieu fait son œuvre en toi pour que tu vives en croyant en Jésus-Christ.