Cette méditation souligne l'importance de l'engagement communautaire dans l'Église, où chaque croyant, malgré ses faiblesses, a un rôle essentiel à jouer. Elle insiste sur l'imitation de ceux qui vivent l'Évangile et sur la nécessité de vivre des relations fondées sur l'amour et la vérité pour grandir ensemble en foi.
Pour aller plus loin
- Commentaire biblique: Dominique Angers, Parle-moi maintenant par Éphésiens, BLF Éditions, 2021.
- Podcast Parle-moi maintenant, épisode 11: Le service dans l'Église, c'est l'affaire de tous! (Éphésiens 4.7-16), par Dominique Angers.
Plan de la prédication
L'appel à la croissance spirituelle de l'Église (Ép 4.1-3)
- L'importance de grandir en unité et en maturité.
La croissance en Christ: L'objectif de la maturité spirituelle (Ép 4.13)
- Christ comme modèle parfait de maturité, avec l'Église comme corps de Christ.
La vision de l'Église: Unité et service collectif (Ép 4.16, Rm 12.4-5)
- L'Église n'est pas simplement une somme d'individualités, mais un corps qui s'édifie ensemble.
- Les membres s'entraident dans leur croissance.
Les ministères et les dons: Au service de l'Église et non d'activités (Ép 4.11-12)
- La tendance à voir le service comme une activité de culte (musique, prédication), alors que les dons sont pour l'Église, pour édifier les relations et la communauté.
Les relations d'amour: Un moteur de la croissance de l'Église (Ép 4.15)
- Croître par les relations qui partagent et incarnent l'Évangile dans l'amour.
L'importance des modèles dans l'Église (1Co 11.1, Ph 3.17)
- Les modèles de foi comme exemples à suivre: encourager les autres par l'exemple de vie.
Surmonter les obstacles personnels: Se réengager malgré les difficultés (1P 4.10-11)
- Lutter contre le sentiment d'inutilité ou de disqualification, et l'importance de servir malgré les faiblesses.
Exemple concret: Témoignage d'une femme dans l'Église (Ép 4.16)
- Illustrer le point précédent avec l'exemple d'une femme qui, malgré ses difficultés, est un modèle de foi et de service.
- L'encouragement à partager sa sagesse et son expérience avec d'autres.
Conclusion: L'appel à vivre des relations centrées sur l'Évangile (Ép 4.16)
- Encouragement à s'engager dans des relations qui bâtissent l'Église en unité et en maturité.
Transcription
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Bonsoir à tous, très heureux de pouvoir vous retrouver en cette rentrée. Vous savez à quel point, pour nous, dans toute l'équipe de TPSG, l'Église est importante. Nous voyons notre ministère comme étant au service des Églises locales. Dans nos valeurs, l'Église a un rôle essentiel, car nous croyons qu'elle a une place fondamentale dans le plan de Dieu.
Pour cette rentrée, nous voulions vous encourager à comprendre votre appel pour votre église, pour votre communauté. Nous souhaitons aussi vous encourager à développer des relations façonnées par l'Évangile, afin de les vivre pleinement au sein de la communauté. Pour cela, nous allons prendre un temps pour méditer sur un texte des Écritures, un passage bien connu sur l'Église, situé en Éphésiens 4. Je vais lire les versets 7 à 16, puis nous nous poserons trois questions qui nous aideront à comprendre ce que Dieu attend de nous dans nos églises et pourquoi cela est important.
Avant de lire ce texte, il est nécessaire de préciser que nous vivons dans une société très individualiste, et les chrétiens évangéliques ne sont pas exempts de l'influence de cet individualisme. Nous avons tendance à voir notre foi comme étant très personnelle: nous croyons en un salut individuel. Cependant, parfois, nous considérons l'Église comme une simple annexe à la vie chrétienne. Pourtant, être sauvé, c'est être intégré à ce peuple, à cette famille à laquelle nous appartenons. Ainsi, cette famille est fondamentale pour notre vie chrétienne et pour une vie qui glorifie Dieu. L'Église n'est pas juste une somme d'individus sauvés ajoutés ensemble, mais elle forme vraiment le peuple de Dieu.
Il est important de remettre l'Église au centre de notre vie. Nous croyons que c'est ainsi que nous menons des vies pleines de sens, que nous grandissons spirituellement, et que nous honorons Dieu. En tant que peuple de Dieu, nous pouvons également avoir un témoignage cohérent et visible dans le monde.
Je vais donc lire Éphésiens 4, à partir du verset 7 jusqu'au verset 16:
"À chacun de nous, la grâce a été donnée à la mesure du don de Christ. C'est pourquoi il est dit: Il est monté sur les hauteurs, il a emmené des captifs et il a fait des dons aux hommes. Or, que signifie 'Il est monté' sinon qu'il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre? Celui qui est descendu, c'est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux afin de remplir tout l'univers. C'est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et enseignants, pour former les saints aux tâches du service, en vue de l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous parvenions tous à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'adultes, à la mesure de la stature parfaite de Christ. Ainsi, nous ne serons plus des enfants flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la ruse des hommes et leur habileté dans les manœuvres d'égarement. Mais, en disant la vérité dans l'amour, nous croîtrons à tout point de vue vers celui qui est la tête, Christ. C'est de lui que le corps tout entier, bien coordonné et solidement uni grâce aux articulations, tire sa croissance en fonction de l'activité qui convient à chacune de ses parties, et s'édifie lui-même dans l'amour."
Ce texte soulève trois questions que je voudrais aborder avec vous pour comprendre notre rôle dans l'Église:
- Qui est responsable de la croissance de l'Église?
- Qu'est-ce que la croissance de l'Église?
- Comment cette croissance se produit-elle?
Pour la première question: qui est responsable de la croissance de l'Église? Paul nous dit au verset 11 que c'est Christ. C'est lui qui a donné les ministères pour faire grandir l'Église. L'Église est le fruit de la grâce de Dieu manifestée en Jésus. C'est son projet, sa mission, elle lui appartient, et c'est lui qui la bâtit selon sa volonté. L'Église n'est pas une création humaine; ce ne sont pas des chrétiens qui ont décidé de former une communauté parce qu'ils ont été sauvés. Non, nous recevons l'Église de Dieu, elle fait vraiment partie de l'Évangile et n'est pas simplement une conséquence de notre salut personnel.
Souvent, on réduit l'Évangile à notre salut personnel: mon Jésus, mon Saint-Esprit, mes dons spirituels, ma vie éternelle, ma Bible, mon témoignage, etc. Mais cette vision est beaucoup trop individualiste. Il est significatif de noter que de nombreux cantiques que nous chantons sont écrits à la première personne du singulier, et très peu sont au pluriel. Cela montre notre tendance à voir notre foi de manière individualiste. Bien que notre salut soit personnel, il a une dimension communautaire. L'Église fait partie intégrante de l'Évangile. Nous sommes sauvés pour être intégrés au peuple de Dieu.
La bonne nouvelle est que Dieu sauve un peuple en la personne de Jésus-Christ. C'est donc Christ qui est responsable de la croissance de l'Église. Paul nous dit qu'il est monté sur les hauteurs et a emmené des captifs. Jésus est descendu du ciel, est venu sur terre, a triomphé par sa mort sur la croix, et il est remonté au ciel, emportant avec lui ceux qu'il a délivrés de la condamnation de la mort et qu'il donne à l'Église. Si notre salut implique une union avec Christ par l'Esprit, alors notre salut implique aussi une union avec le corps de Christ, c'est-à-dire l'Église.
Ainsi, faire partie de l'Église, être membre du peuple de Dieu, ce n'est pas simplement une conséquence de notre salut; c'est le but même de celui-ci. Être en Christ, c'est être l'Église. Nous recevons l'Église de sa part, et ce n'est pas une œuvre humaine. Si Christ ne donne pas à l'Église ce dont elle a besoin, celle-ci ne peut pas mûrir ni grandir.
On voit dans ce texte que Christ donne, pour aider à la croissance de l'Église, des personnes: il donne des apôtres, des prophètes, des évangélistes, des pasteurs et docteurs. Il existe de nombreuses interprétations pour comprendre ce que sont ces ministères aujourd'hui. Le but ce soir n'est pas de rentrer dans tous les détails. Je vous renvoie à un excellent commentaire de Dominique Angers, publié chez BLF et coédité par BLF et TPSG, qui est pour moi la référence sur Éphésiens.
Ce qu'on voit, c'est que le point de ces ministères, c'est qu'ils sont tous liés à la proclamation de la Parole. C'est pour cela qu'on les appelle les ministères de la Parole. Ils sont en lien avec l'enseignement des Écritures, et ils dirigent l'Église par le ministère de la Parole de Dieu. C'est fondamental de comprendre le rôle de ces ministères à l'échelle de l'Église locale.
Dans la lettre aux Éphésiens, Paul parle de l'Église universelle. Tout ce que je dis est vrai pour l'Église universelle, mais cela se manifeste aussi dans son expression locale, l'Église locale. Pourquoi les ministères pastoraux sont-ils fondamentaux pour conduire l'Église locale? Parce qu'ils sont avant tout là pour annoncer l'Évangile, proclamer la Parole de Dieu, qui est la source d'autorité.
La Parole de Dieu établit les vérités que nous devons croire et définit comment nous devons vivre. Ce ne sont pas les opinions des hommes qui doivent nous guider, mais la Parole, qui est la seule autorité normative dans l'Église locale. L'Église n'est pas un buffet où l'on choisit ce qui nous plaît; nous devons laisser la Parole nous guider.
Le rôle des ministères de la Parole est donc fondamental: ils doivent transmettre le message des apôtres à l'Église, la foi transmise une fois pour toutes. Pourtant, il y a parfois une mauvaise compréhension de ce texte dans nos églises. Nous lisons à partir du verset 11: "Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et enseignants". Et on saute directement aux versets 14-15, en omettant les versets 12 et 13.
En réalité, ces ministères ne sont pas donnés pour éduquer les membres et les faire grandir tout seuls. Paul dit au verset 12: "Il l'a fait pour former les saints aux tâches du service en vue de l'édification du Corps de Christ". Donc, qui est responsable de la croissance? Ce n'est pas seulement les ministères de la Parole, mais bien les membres de l'Église.
Christ pourvoit aux besoins de l'Église en nous donnant à elle. Ceux qui ont un ministère de la Parole sont là pour équiper les membres afin qu'ils accomplissent leur service. Dans la Bible, il n'y a pas de vision d'un clergé qui fait tout, avec une communauté passive et consommatrice. L'Église est une nation de prêtres, une communauté de disciples en mission.
Cela signifie que les responsables ne doivent pas assumer tous les ministères, mais s'assurer qu'ils se développent harmonieusement. Paul souligne ici que les ministères des responsables visent à développer celui des membres de l'Église. Les pasteurs doivent enseigner l'Église et montrer un exemple par leur vie. Aucun membre ne doit croire qu'il n'a pas de rôle à jouer ou qu'il n'est pas équipé pour servir.
Il n'y a pas de remplaçants dans l'Église; chacun a sa place sur le terrain. Les membres de l'Église font grandir l'Église. Pour récapituler: c'est Christ qui fait grandir l'Église en donnant des ministères de la Parole, qui forment les membres pour qu'ils fassent grandir l'Église. Les acteurs quotidiens de cette croissance sont donc les membres, formés par les pasteurs. Christ est souverain, il règne sur son Église et la bâtit.
Passons à la deuxième question: qu'est-ce que la croissance de l'Église? Paul parle de l'édification du Corps de Christ: "jusqu'à ce que nous parvenions tous à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à la maturité de l'adulte, à la mesure de la stature parfaite de Christ". Quand Paul écrit aux Éphésiens, il s'adresse à une ville où se trouve le temple de Diane, une des sept merveilles du monde.
Ce temple, où les gens allaient offrir des idoles, est une image puissante. Paul fait référence à la construction de l'Église comme un temple, ce qui résonne pour ceux qui ont une culture juive en pensant au temple de Jérusalem, mais aussi pour les Éphésiens, qui connaissent le grand temple de Diane.
Paul explique que l'Église est l'édifice de Dieu, un édifice qui honore Dieu et qui célèbre sa gloire, manifestant ainsi cette gloire dans le monde. La croissance de l'Église consiste à ce que l'Église devienne l'image de Christ, le corps de Christ sur terre, parvenant à la maturité. Mais concrètement, qu'est-ce que cette croissance implique?
Il s'agit d'abord d'une croissance dans l'unité. Souvent, nous avons du mal à comprendre l'unité. Parfois, nous la définissons de manière sociale: tant qu'il n'y a pas de division, nous sommes unis. Ou bien, nous l'associons à une forme d'uniformité: nous pensons tous de la même manière, donc nous sommes unis. Parfois, nous la percevons de manière romantique ou psychologique: nous nous sentons bien ensemble, nous sommes heureux d'être ensemble.
Mais l'unité dont il est question ici est une unité spirituelle, une unité créée par l'Esprit, qui nous unit les uns aux autres. Cette unité est quelque chose que nous recevons et que nous devons entretenir, chérir et travailler ensemble pour la renforcer. Elle se manifeste dans notre engagement à nous entraider pour mieux connaître et vivre pour Jésus-Christ.
Quand Paul parle de l'unité dans la foi, il s'agit donc d'une unité spirituelle, forgée par des convictions bibliques. C'est une compréhension de ce qu'est le corps de Christ, une compréhension fondée sur la Parole elle-même. Cette compréhension nourrit notre engagement communautaire, notre désir de nous entraider pour vivre pour Jésus et chercher à lui ressembler.
Si Christ est au centre, alors, plus nous avançons ensemble vers lui, plus nous nous rapprochons les uns des autres, comme les rayons d'une roue de vélo qui se rapprochent du centre. Cette unité est donc nécessaire et elle permet aussi la maturité. Nous grandissons dans l'unité et la maturité, deux aspects que Paul mentionne en les entrelaçant dans le texte: la croissance du corps et celle de l'enfant vers l'adulte, ainsi que la construction du temple, qui est l'Église.
La maturité, c'est en fait une personne chez qui les desseins de la recréation de Dieu sont clairement illustrés. Chez le chrétien, la maturité se manifeste par les qualités qu'il affiche dans sa vie pour le Seigneur. Un peu plus tôt, au chapitre 2, verset 10, Paul dit: "C'est lui qui nous a faits; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes, que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions".
La personne mature dans la foi est celle en qui ce dessein de Dieu se réalise: elle est recréée en Jésus-Christ et illustre cette union par sa manière de vivre. Un chrétien mature est donc quelqu'un qui est enclin à obéir à la Parole de Dieu, et cette obéissance le fait grandir.
Un chrétien mature sait discerner entre le bien et le mal, entre la volonté de Dieu, à laquelle il est appelé, et le mal qu'il doit rejeter. Il désire faire le bien, non par contrainte, comme un enfant immature qu'on doit forcer à obéir, mais par choix et conviction. Le chrétien mature n'a pas besoin d'une contrainte extérieure; il sait choisir le bien, désire faire le bien et rejeter le mal.
L'intention de Paul pour l'Église est que ses membres progressent en maturité et soient capables, grâce à leur unité en Christ, de s'entraider dans ce but. Un dernier point à souligner est que la maturité à laquelle nous sommes appelés n'est pas un idéal abstrait. L'Église doit développer une maturité manifestée par Jésus lui-même. C'est lui qui est la source de notre croissance, notre modèle, et il est aussi l'auteur des progrès de son Église.
Les disciples ne sont pas engagés dans une formation visant une maturité abstraite tout au long de leur vie, mais ils cherchent à devenir de plus en plus conformes à Jésus-Christ, à apprendre à vivre comme lui a vécu. Concrètement, à quoi ressemble une Église qui mûrit? Pour Paul, c'est une Église où les membres s'entraident à devenir de plus en plus semblables à Jésus, une communauté où le caractère de Jésus est palpable dans les relations et dans la vie de ses membres.
Et donc l'Église, en tant que communauté, doit chercher à imiter Jésus. Il est, lui, notre exemple de maturité parfaite; il n'y a rien en quoi il pouvait progresser. Donc, le but de notre croissance, c'est que les membres de notre communauté s'entraident à rechercher les perfections qui sont en Christ: morales, spirituelles, relationnelles, affectives, etc. Mais attention, encore une fois, ici Paul ne parle pas simplement de la croissance de chacun, mais des chrétiens en tant que corps, de l'Église en tant que corps. L'implication est fondamentale parce que, encore une fois, notre prisme de lecture un peu individualiste peut très vite nous faire pencher vers notre croissance personnelle. Et parfois, hélas, l'Église locale ressemble plus à une piste d'athlètes qui courent chacun leur 100 m, plutôt qu'à une équipe qui joue ensemble.
L'Église, c'est plus que des individualités côte à côte; elle existe dans ce qu'elle vit, dans tous les fameux "les uns les autres". C'est "l'entre-nous", comme disent certains, que se joue ce qu'est l'Église. Et le membre de l'Église, individuellement, fait partie de cette communauté et doit vraiment jouer sa partie avec les autres. Si on appartient à Christ, encore une fois, on appartient à son Église. Et donc, la sanctification n'est pas quelque chose qui a juste un but individuel, mais aussi communautaire. On a besoin de l'Église pour grandir spirituellement, et l'Église a besoin de nous.
Alors, dernière question pour nous ce soir: comment l'Église grandit-elle en unité et en maturité? C'est quoi le mode d'emploi? Est-ce qu'on va découvrir le programme de l'Église dans ce texte-là? Est-ce qu'on va savoir combien de temps doit durer la prédication, quel jour faire sa réunion de prière? Non. Paul dit, au verset 15: "En disant la vérité dans l'amour, nous grandirons à tout point de vue vers celui qui est la tête, Christ." C'est de lui que le corps tout entier, bien coordonné et solidement uni grâce aux articulations dont il est muni, tire sa croissance en fonction de l'activité qui convient à chacune de ses parties et s'édifie lui-même dans l'amour.
Comment l'Église grandit-elle en unité et en maturité? Eh bien, par des relations disant la vérité, mais en disant la vérité dans l'amour. Nous sommes appelés à nous dire les uns aux autres la vérité de l'Évangile, partagée avec amour. Et c'est en se disant la vérité, en s'encourageant les uns les autres à vivre les vérités de l'Évangile, en manifestant de l'amour, que l'Église, ce corps, s'édifie elle-même dans l'amour.
Paul dit que l'Église grandit en maturité à mesure qu'elle est saturée de relations affectueuses, saturée de vérité de l'Évangile. Plus l'Évangile circule au sein de l'Église, dans nos relations, plus il transforme et façonne l'Église. Et plus l'Église, finalement, rend tangible l'Évangile aux yeux du monde. Quand on dit que l'Église est saturée de relations centrées sur l'Évangile, l'idée n'est pas de se répéter à longueur de journée les uns aux autres Jean 3:16, ce n'est pas ça. Mais c'est de manifester, dans nos relations, des discours qui sont conformes à l'Évangile, qui sont conformes à l'espérance de l'Évangile, qui témoignent de la grâce, qui sont des relations rédemptrices, qui participent à la transformation de la communauté.
Alors, peut-être que vous vous demandez, parce qu'à un moment donné, il faut parler aussi de chacun de nous...
Eh bien, comment concrètement est-ce qu'on peut aider à ça? Comment est-ce qu'on aide l'Église à ressembler plus à Jésus? Parce qu'on peut dire: "Wow, la mission, l'objectif est vraiment loin", alors que peut-être vous êtes en mauvaise santé, que vous avez une situation de vie qui est compliquée, que vous ne vous sentez pas capable d'expliquer les choses. Vous dites: "Moi, je n'ai pas de don d'enseignement." J'espère que ce que je vais vous dire va vous encourager, mais je crois qu'un de nos angles morts quand on pense à l'Église, c'est que nous avons la faiblesse de résumer l'Église et nos rôles dans l'Église simplement à la manière dont ils peuvent se manifester dans le culte dominical.
Comment est-ce qu'on peut participer au service du culte ou au service des choses matérielles? On ne le dit pas comme ça, mais j'ai l'impression que parfois, on croit que les dons sont donnés pour le culte et pas pour l'Église. Du coup, si on n'est pas doué en musique, pour l'enseignement, la prédication, l'école du dimanche, etc., eh bien, on se sent inutile et on se dit: "La seule chose que je peux faire, c'est quand il y aura une agape ou un repas en commun, je vais ramener un gâteau et m'inscrire dans le groupe de ménage."
Parce que notre problème, c'est qu'on pense que ministère égale activité, alors que dans le texte de Paul, dans l'Église, ministère égale Église. Les ministères sont orientés vers les gens, pas vers les activités. Les dons ne sont pas donnés pour le culte ou pour telle ou telle activité; ils sont donnés pour l'Église, pour le peuple. Et l'Église, c'est une communauté de personnes, c'est une famille, un corps, pas une somme d'activités hebdomadaires.
Bien sûr que nous avons besoin d'activités; nous sommes appelés à nous rencontrer pour rendre un culte à Dieu. Il y a des activités comme le culte qui sont essentielles à la vie de la communauté. Mais nos activités sont là pour porter nos relations et les missions que Dieu nous donne, que ce soit de l'adorer, de témoigner ou de s'édifier. Elles sont un peu comme le squelette qui est au service de notre relation avec Dieu, et nos relations vont être les muscles, la chair qui va donner vie à tout ça.
Alors peut-être que vous dites: "Comment je peux faire pour transmettre la vérité? Je n'ai pas fait d'études bibliques, je ne me sens pas légitime; ce n'est finalement pas trop mon rôle." Mais transmettre la vérité, dans la pensée du Nouveau Testament et chez Paul en particulier, c'est bien plus que transmettre la connaissance de la doctrine. C'est bien plus que d'être capable de faire une étude biblique sur les petits prophètes, ou d'expliquer des points fins de la christologie ou des choses comme ça. Dans la Bible, la vérité se vit.
Si on remonte tout juste au début du chapitre 4, dans les versets 1 à 3, Paul, après avoir fait toute sa démonstration sur ce qu'est l'Église dans le plan de Dieu, dit: "Je vous encourage donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à vous conduire d'une manière digne de l'appel que vous avez reçu, en toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l'amour." Transmettre la vérité, c'est s'encourager, je crois, à nous conduire d'une manière digne de l'Évangile.
Il ne s'agit pas simplement de transmettre une connaissance théorique de l'Évangile ou de la doctrine, mais de transmettre une manière de vivre qui découle de l'Évangile. Encore une fois, je crois que les ministères de la Parole peuvent nous aider dans l'Église à nous dire ce qu'est l'Évangile, mais c'est à la communauté, à l'Église, d'incarner et d'apprendre les uns aux autres comment vivre selon cet Évangile, comment vivre d'une manière digne de l'Évangile.
Moi, je sais que dans la vie de l'Église locale, j'ai parfois été tellement plus béni par l'hospitalité improvisée que par une activité organisée, tellement béni par des prières ou des échanges à la fin du culte que par la prédication. J'ai tellement été béni par des frères et sœurs qui pensent, hélas à tort, qu'ils ont un rôle secondaire dans l'Église, alors qu'ils ont un rôle fondamental, un rôle de premier plan dans l'Église, comme tous les autres membres de l'Église.
Je voudrais vous partager juste un exemple d'une dame que je connaissais, qui était dans mon ancien poste. C'était une femme qui s'était mariée avec un homme qui, en fait, l'avait trompée, l'avait quittée. Elle a divorcé, et elle s'est retrouvée seule à être fidèle dans sa famille, à élever ses enfants dans le Seigneur. C'est une femme qui avait une mauvaise santé et tout ça, et une femme qui avait une piètre image d'elle-même. Une fois, suite à avoir encouragé l'Église à s'engager, finalement, les membres devaient s'engager les uns envers les autres. Cette dame m'a dit: "Mais moi, avec ma vie, tu vois, j'ai divorcé, il s'est passé tout ça dans ma vie, franchement, je suis disqualifiée quoi, je ne suis pas apte." Et là, je me suis dit: "Mais non, mince, qu'est-ce que j'ai mal enseigné ou qu'est-ce qu'elle n'a pas compris?"
Et en fait, je lui ai dit: "Mais écoute, pour moi qui te connais depuis longtemps, tu es un modèle de dépendance, de fidélité, de persévérance, de grâce." C'est une femme qui, malgré tout ce que son mari a fait, a décidé de lui pardonner. C'est un modèle de foi parce qu'elle a toujours prié pour la conversion de ses enfants et tout ça. C'est une femme extraordinaire. Elle a une manière de vivre qui est digne de l'Évangile, et on a terriblement besoin d'elle pour nous encourager. Je lui ai rappelé toutes ces choses-là et je lui ai dit: "Écoute, pour moi, tu es un exemple et pour l'Église, tu es un exemple. Et si tu ne sais pas quoi faire, moi je t'encourage juste à une chose: invite des jeunes femmes qui ont besoin d'un peu de repères, de conseils. Il y a plein de jeunes filles dans l'Église. Fais cela à ton rythme et selon ta santé, mais je t'invite de temps en temps à en inviter une, et simplement passe du temps avec elle. Invite-la pour un café, mangez une part de gâteau ensemble, aime-les, montre-leur de l'amour, écoute-les, prie avec elles et laisse le Seigneur te conduire, tu verras."
En fait, je peux vous dire que toutes les personnes qui entrent dans son giron, qui passent du temps avec elle, sont bénies parce que c'est vraiment une femme de Dieu, une femme qui sait écouter, qui prie, qui incarne une sagesse dont elle n'est même pas consciente. C'est un modèle de foi qu'elle transmet aux autres. Et je crois que c'est ça que Paul nous dit: nous avons besoin de modèles de vie de foi et nous devons imiter et retransmettre aux autres cette fidélité à la Parole. Parce que dans les Écritures, le modèle de transmission, le modèle d'éducation, c'est celui de l'imitation. Je ne vais pas prendre le temps de le développer, mais vraiment, la pédagogie dans le Nouveau Testament, c'est celle de l'imitation. On est appelés à être des imitateurs de ceux qui sont fidèles à Jésus-Christ.
Donc la bonne question qu'il faut se poser, que moi je voudrais vous poser pour vraiment comprendre votre appel pour votre communauté, c'est: qui est-ce que vous pouvez encourager avec amour dans sa marche avec Jésus? Comment pouvez-vous tisser de vraies relations avec les membres de la communauté qui vont les aider à vivre pour Jésus? Et les questions inverses, c'est: est-ce que vous reconnaissez que vous avez besoin d'être encouragés par des frères et sœurs pour être fidèles au Seigneur? Est-ce que vous savez que vous êtes dépendants de leur investissement dans votre vie pour grandir?
Enfin, pour conclure, peut-être que vous dites que vous vous sentez disqualifié parce que vous n'êtes pas un bon chrétien. Du coup, vous avez peut-être tendance à vous replier sur vous-même, à vous dire: "Non mais de toute façon, voilà, moi je ne peux pas ou je n'ai pas ma place ou je n'ai pas assuré." Je comprends que c'est un défi pour nous de servir l'Église, de sortir peut-être de son isolement ou du rôle dans lequel on s'est cantonné. Peut-être que vous avez été blessé aussi par l'Église et que maintenant vous êtes un peu échaudé. Mais je voudrais vraiment vous encourager à faire confiance au Seigneur, parce que c'est lui qui est notre chef, c'est lui qui bâtit son Église. L'Église, c'est un peuple de pécheurs qui ont été rachetés, et nous sommes tous en chemin pour apprendre à lui ressembler.
On a besoin les uns des autres. De cette Église imparfaite, le Seigneur veut faire quelque chose de parfait. En fait, il faut lui faire confiance. Paul dit au verset 16, il commence le passage qu'on a lu en disant: "C'est lui qui a donné." Et on arrive au verset 16, où Paul dit: "C'est de lui que le corps tout entier, bien coordonné et solidement uni grâce aux articulations, etc., s'édifie lui-même dans l'amour." C'est Christ qui vous a donné à son Église. C'est par lui que vous allez grandir en unité et en maturité à travers les relations que vous allez vivre avec les autres. Puisque le Seigneur agit en vous, puisque c'est de lui que le corps tout entier, y compris vous, reçoit tout ce dont il a besoin pour servir, vous n'êtes pas sur une voie de garage.
Vous avez peut-être un passé compliqué avec votre église locale, mais le Seigneur, pour ce qui est de votre faute, peut vous pardonner. Et pour ce qui est de la faute des autres, il veut vous apprendre à voir l'Église comme lui la voit, comme quelque chose qu'il est en train de bâtir et dans lequel il est en train d'agir, et dans lequel il veut vous utiliser. Parce que c'est par lui, par celui qui agit à travers vous aussi, que vous pouvez aider l'Église à grandir. Moi, je trouve qu'on a un immense réconfort là-dedans: ça nous permet de reconnaître humblement notre faiblesse, notre incapacité, notre indignité à faire partie de ce grand projet qu'est l'Église.
Mais je dirais que c'est même indispensable de reconnaître cela, parce que ça nous permet de nous laisser conduire par sa grâce, façonnés par l'Évangile, pour que son amour agissant en nous puisse nous transformer et se manifester dans les relations que nous allons avoir avec les autres. Donc, quel est votre appel pour votre communauté? Eh bien, c'est de vous engager, par la grâce du Seigneur, à vivre des relations centrées sur l'Évangile avec les membres de votre communauté. C'est aussi simple que ça à dire, mais c'est toute une aventure. Que Dieu vous bénisse.