Se faire des amis n'est pas faire des disciples

Discipulat/MentoratÉvangélisationAmitié

Le terme « évangélisation » fait peur à pas mal de chrétiens. Nous pensons immédiatement à des présentations formatées qui semblent raides et peu naturelles. Nous sommes paralysés à l’idée de toquer à la porte d’un inconnu et de lui parler de Jésus.

En réponse à cette vision de l’évangélisation, nous promouvons l’idée de « construire » des relations avant de partager l’Évangile. Nous appelons cela de l’amitié ou l’évangélisation relationnelle.

Je pense que ce développement de pensée est – avant tout – sain. Nous ne partageons pas l’Évangile séparément de qui nous sommes en tant que témoin. L’évangélisation la plus efficace a lieu dans le contexte d’une relation où la vie du chrétien est exposée.

Pourtant, parfois je me demande si notre emphase sur les relations ne nous pousse pas à porter toute notre attention sur la construction de relations et à continuellement reporter la proclamation de l’Évangile. Quelqu’un vous demande: Est-ce que tu partages l’Évangile régulièrement? et vous pensez: Bien sûr! je construis une relation avec un employé dans un café; j’ai un ami qui regarde les matchs de foot avec moi; j’apprends à connaître les parents de l’école maternelle de mes enfants.

Les semaines, les mois (peut-être même les années) passent et nous nous sommes fait des amis mais pas des disciples.  Nous n’avons toujours pas parlé de notre foi chrétienne et de ce que veut dire mettre sa confiance en Jésus.

Il est vrai que l’évangélisation efficace a lieu après que des relations dignes de confiance ont été mises en place. Mais quelque chose ne tourne pas rond lorsque nous pouvons apprendre à connaitre des gens pendant plusieurs mois et ne jamais leur parler de Jésus.

Est-ce que ta vie a du sens sans Jésus?

Il y a quelques mois de cela, je conversais avec le père d’un des enfants de l’équipe de T-Ball de mon fils. Nous avons un peu parlé de son travail, de ses enfants, de la ville. Je lui ai alors demandé pourquoi il  avait choisi notre ville pour s’installer. Sa réponse? C’est l’Église qui l’avait amené ici. Ils avaient voulu, avec sa femme, fonder une famille dans une petite ville avec une bonne Église. De nombreux membres de leur famille leur avaient recommandé une Église en particulier, c’est pourquoi ils ont décidé de déménager et de s’installer ici.

Cet homme ne savait pas que j’étais pasteur associé d’une autre Église locale. Il ne savait même pas que j’étais chrétien. Pourtant, après quelques minutes de conversation, il était bien clair qu’il était croyant et que sa foi en Christ était au centre de sa vie. Alors que je repensais à cette conversation un peu plus tard, je réalisais qu’il aurait été impossible pour nous d’avoir une amitié durable sans jamais parler de Christ. Sa chrétienté était tellement centrale à son identité qu’elle ne pouvait pas passer inaperçue ou ne pas être mentionnée.

Dans le ministère pastoral, j’ai le même « problème ». Lorsque je parle à un voisin ou me joins à une conversation avec un inconnu, on me demande quel est mon métier. Aussitôt que je dis que je suis pasteur, la relation change. La conversation prend une autre tournure (les choses soit vont de l’avant soit dégringolent à partir de là). Mais cacher ce que je fais n’a aucun sens. Ce que je fais est connecté à qui je suis. Pour mener à bien une amitié, mon occupation doit être exposée.

N’attendez pas trop longtemps avant de parler de Jésus

Je suis entièrement convaincu par la construction de relations et le partage de l’Évangile au sein de ces relations. Je ne suis pas en train de dire que chaque conversation devrait se terminer par un appel mais cela m’inquiète lorsque des chrétiens peuvent devenir amis avec des non-chrétiens sans révéler leur identité chrétienne.

Attendre trop longtemps avant de parler de sa foi est contreproductif. Si je peux apprendre à te connaitre pendant de nombreux mois et ne jamais t’entendre parler de Jésus, lorsque tu le feras, j’en conclurai probablement que Jésus n’est pas tellement important pour toi.

D’un autre côté, lorsque ta foi chrétienne est profonde, Jésus a l’occasion d’apparaître plus tôt. Notre identité en Christ devrait tellement faire partie intégrante de notre vie, qu »il serait alors impossible pour quelqu’un de bien nous connaitre sans comprendre à quel point notre foi chrétienne est le modèle notre vie.

Alors, oui. Construisez des relations profondes avec des non-croyants. Mais soyez honnêtes concernant qui vous êtes et ce que vous croyez. N’agissez pas incognito sous prétexte d’être de meilleurs témoins. Laissez les gens voir Christ en vous et faites-leur connaitre qui ils voient.

Être disciple, c’est vivre d’une manière qui n’a aucun sens pour le monde, à part si Jésus est roi.

Merci à Alexandra pour la traduction de l’article en anglais. Traduit avec autorisation.

Trevin Wax

Editeur chez Lifeway. Il dirige le projet The Gospel Project, un matériel d'enseignement pour les Églises. Trevin est marié et papa de trois enfants.

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