Cet article aborde des questions importantes concernant les mouvements prophétiques contemporains, notamment la nature et l’autorité des prétendues prophéties modernes. À travers trois exemples concrets, l’auteure exprime ses préoccupations au sujet des prophètes autoproclamés et la manière dont certaines pratiques peuvent détourner les chrétiens de la Parole de Dieu. Elle encourage une réflexion sérieuse sur la manière dont les prophéties doivent être comprises et éprouvées à la lumière des Écritures. Ndlr.
En repensant à ces trois exemples et à bien d’autres au fil des années, j’étais perplexe quant aux convictions que j’ai moi-même pu avoir et enseigner par le passé.
L’expression "pratiquer la prophétie" me donne des frissons et m’inquiète. Encourager de jeunes leaders à faire des erreurs tandis qu’ils prétendent entendre la voix de Dieu est inquiétant; surtout quand on les oblige à le faire!
Je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi on ne se contente pas simplement d’enseigner l’Écriture dans son contexte et de se satisfaire en Christ, Jésus, notre Prophète, notre Prêtre et notre Roi. En suivant cette voie, il n’y aurait ni "dégâts prophétiques" à réparer, ni besoin de créer des "environnements sûrs" pour s’essayer à la prophétie.
Le plus alarmant, c’est le manque de respect pour la Parole de Dieu et pour son nom.
Je suis fermement convaincu que, lorsque quelqu’un parle au nom de Dieu, ses paroles sont forcément revêtues de l’autorité de Dieu. Aucun d’entre nous ne lirait les Écritures en prétendant que Dieu n’a pas toujours parlé avec autorité. En tant que chrétienne, je crois que la Bible fait autorité, qu’elle est infaillible et inerrante.
Pourquoi donc dit-on si légèrement aujourd’hui: “Le Seigneur m’a dit”? Quand on attribue à Dieu des paroles dont il n’est pas l’auteur, cela revient à porter un faux témoignage: on met dans la bouche de Dieu une chose qu’il n’a pas dite. Je crains que beaucoup ne saisissent pas la gravité de telles déclarations.
Un courant dominant au sein du mouvement prophétique prétend qu’il existerait aujourd’hui “d’authentiques prophètes qui entendent la voix de Dieu et parlent de sa part”, et bien qu’ils soient les "porte-paroles" de Dieu, il leur arriverait parfois de “faire des erreurs en transmettant la parole du Seigneur”. De plus, si ces paroles prophétiques revendiquées étaient remises en question, on provoquerait un tollé contre ceux qui s’en prennent aux “oints du Seigneur envoyés de Dieu”. Il est donc demandé aux gens de faire confiance à ces prophètes et de croire leurs paroles sur la base de 2 Chroniques 20.20. Et si quelqu’un remettait en question leur autorité, on l’accuserait alors d’être animé d’un esprit religieux, et de s’opposer à l’action du Saint-Esprit et de Dieu lui-même.
Certaines paroles vagues s’apparentent au gnosticisme: ils cherchent à découvrir le conseil secret de Dieu et prétendent que la prophétie moderne permet de révéler la pensée de Dieu. Ils vont jusqu’à affirmer que “ceux qui écoutent ces paroles sont véritablement en Christ”. Je crois pourtant pouvoir affirmer que Dieu a déjà révélé sa pensée et ses voies dans l’Écriture, qui est toute suffisante pour notre instruction et notre correction (2Tm 3.16-17). Par leurs affirmations, ils placent leurs soi-disant visions prophétiques sur un pied d’égalité avec l’Écriture, [sous-entendant que leurs paroles auraient la même autorité que la Parole de Dieu, ndlr] car Dieu ne parle pas sans autorité.
Les croyants nés de nouveau sont en Christ grâce à la bonne nouvelle de son salut. Notre "position dans le Seigneur" n'est pas déterminée par notre disposition à écouter un prophète autoproclamé et de croire ses paroles, qui peuvent être faillibles ou non. Notre position dans le Seigneur se trouve dans la justification de nos péchés qui ne peut venir que par la foi en Jésus-Christ.
Hébreux 1.1-2 dit:
Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde.
Jésus-Christ est notre Prophète, notre Prêtre et notre Roi. Nous le suivons, ainsi que sa Parole qui a été donnée et préservée par Dieu. Nous devons être ses témoins, en nous basant sur sa Parole. Nous n’avons pas besoin de prophètes pour nous apporter de nouvelles révélations. Il n’existe aucun exemple biblique laissant entendre qu’un vrai prophète de Dieu ait pu se tromper en donnant une prophétie, même pas Agabus. Chercher dans les Écritures une faille permettant de justifier une prophétie erronée au nom de Dieu est à la fois troublant et inquiétant.
Une prophétie erronée est une fausse prophétie, et l’amour véritable appelle à la repentance. Cela ne concerne pas seulement ceux qui revendiques des paroles prophétiques farfelues et absurdes. Cela concerne aussi les pratiques gnostiques, les paroles vagues et ceux qui encouragent les autres à commettre des erreurs au nom de la prophétie. Cela concerne ceux qui enseignent aux autres d’inventer des paroles prophétiques.
Nous devons tenir ferme dans notre combat pour la foi et nous contenter de la parole prophétique sûre: celle de la Bible (2P 1.19-21). Si l’on désire prophétiser, c’est l’Évangile qui doit être proclamé, conformément aux Écritures. Le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie (Ap 19.10).
webinaire
La Bible est-elle sans erreur?
Ce replay du webinaire de Florent Varak a été enregistré le 11 juin 2019.
Orateurs
F. Varak