Le télévangéliste Kenneth Copeland a affirmé qu’il pouvait guérir du Coronavirus via la télévision. Le télévangéliste Jim Baker a vendu un traitement pour le COVID-19 dans son émission à ceux qui cherchaient désespérément un remède. Un pasteur au Sénégal raconte que des « prophètes » menacent de malédiction ceux qui n’envoient pas leur dîme…
Les faux docteurs se nourrissent du chaos. C’est pourquoi l’avertissement de Jude est plus pertinent que jamais. Jude aurait aimé de tout cœur écrire à ses lecteurs au sujet de leur salut commun (v. 3). En fait, le mot « amour » apparaît plus que tout autre dans sa lettre. L’amour est la motivation qui sous-tend tout ce qu’il écrit. Pourtant, Jude s’est senti obligé d’appeler ses amis « à lutter pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (v. 3). Et, bien que je me réjouisse d’écrire des articles sur les bienfaits que nous partageons dans l’Évangile, je me sens moi aussi obligée de vous mettre en garde contre la menace que représentent les faux docteurs aujourd’hui.
Jude nous aide à cet égard. Son épître, courte mais puissante, nous offre un guide précieux pour les identifier. Veuillez lire Jude attentivement, puis considérez avec moi sa liste détaillée des caractéristiques les plus communes aux faux docteurs:
Les faux docteurs n’affichent pas leurs intentions malveillantes. Ils se faufilent sans qu’on s’en rende compte. Jésus nous a avertis de nous méfier des faux prophètes, qui portent des vêtements de brebis mais qui, à l’intérieur, sont des loups féroces (Mt 7.15).
La plus grande menace pour l’Église de Jésus-Christ ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur. Les faux enseignants ne sont pas « non bibliques. » Le problème est plutôt qu’ils tordent les Écritures pour servir leurs propres intérêts. J’ai toujours été émue par l’avertissement de Paul aux anciens d’Éphèse: parmi leurs rangs allaient surgir « des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. » (Ac 20.30).
Les faux enseignants sont caractérisés par les œuvres de la chair. Cela peut ne pas être apparent à première vue. Paul les décrit comme « ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. » (2 Tm 3.5). De même, Jésus a appelé les scribes et les pharisiens « des sépulcres blanchis » précisément parce qu’ils avaient réussi à tromper de nombreuses personnes en donnant l’impression d’être purs (leur apparence extérieure) alors que leur intérieur était aussi pourri qu’un cadavre en décomposition (Mt 23. 27-28).
Certains faux docteurs donnent libre cours à leur chair et encouragent leurs disciples à faire de même, abusant de la grâce de Dieu. D’autres imposent à leur tour des règles qu’ils ne suivent pas eux-mêmes. Pourtant, tôt ou tard, leur hypocrisie se manifeste. Ils ressemblent aux pharisiens que Jésus a condamnés: « Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. » (Mt 23.4)
Méfiez-vous de quiconque nie la divinité du Christ, son humanité, son égalité avec le Père, ou la Trinité elle-même. Tout aussi dangereux sont ceux qui nient notre Seigneur de façon plus subtile en élevant n’importe quel être humain au même rang que Christ. Un dirigeant qui prétend parler avec l’autorité absolue de Christ se fait Seigneur, au péril de son troupeau.
Méfiez-vous aussi de tout leader spirituel qui enseigne que son Église est la seule véritable Église, et qui rejette le témoignage du Saint-Esprit à travers l’Église universelle. Nous, les évangéliques, n’avons peut-être pas de Pape, mais nous avons l’Écriture, et un noyau de doctrine et de fondements auquel les chrétiens ont adhéré tout au long de l’histoire: la Trinité, l’inerrance de l’Écriture, la chute de l’homme et la nécessité d’un Sauveur, l’exclusivité du Christ, le salut par la grâce seule, par la foi seule, etc. Nos crédos/symboles et nos confessions ne rivalisent pas avec l’Écriture, mais ils fournissent des ballasts à notre foi et méritent d’être étudiés pour nous préserver de l’erreur théologique.
Les anges déchus, Sodome, Balaam – tous sont de piètres exemples de ceux qui suivent leurs propres passions impies. Et il ne faut pas chercher bien loin dans notre génération pour trouver maints exemples de faux docteurs dont l’inconduite sexuelle a fait les gros titres.
Les divisions au sein de l’Église peuvent se produire pour plusieurs raisons, dont certaines sont légitimes. Mais Jude nous met en garde contre les hommes sensuels, dépourvus de l’Esprit, qui sèment la division. Nous devons être circonspects chaque fois que nous voyons surgir des divisions qui menacent l’unité de l’Épouse de Christ. Éphésiens 4.3 nous exhorte : « Efforcez-vous de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. »
Sachez que tous ces éléments ne caractérisent pas tous les faux docteurs. Il ne s’agit pas non plus d’une liste exhaustive destinée à les décrire. Mais à l’époque du Nouveau Testament, et à chaque époque depuis lors, des hommes et des femmes sont apparus, cherchant à faire naufrager la foi de beaucoup. Jude écrit donc pour nous mettre en garde contre de telles personnes.
Pourtant, la beauté de cette courte lettre est qu’elle débute et s’achève par l’espoir, et non par la crainte. Jude introduit son texte, dans le verset 1, par ces mots rassurants: « À ceux qui ont été appelés, qui sont aimés en Dieu le Père, et gardés pour Jésus-Christ. » Et il clôture aux versets 24-25 avec cette belle doxologie : « Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irréprochables et dans l’allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles! Amen! »
Jude a conçu son épître, oui, pour mettre en garde contre la menace très réelle que les faux docteurs font peser sur l’Église de Jésus-Christ. Mais du début à la fin de sa missive, la promesse de sa lettre, et de toutes les Écritures, est que Dieu est glorieusement grand, et supérieurement capable de nous empêcher de chuter. Luttons donc pour la foi, mais en étant pleinement assurés de ses promesses en Jésus-Christ notre Seigneur. À lui soit la gloire aux siècles des siècles. Amen!