La victoire de Pâques, ça continue le lundi matin!

La résurrection de ChristPâques

“Ce dimanche de Pâques, nous avons célébré la résurrection de Christ. Il est vainqueur; il a mis en échec le péché, Satan, et la mort elle-même. C’est l’un des plus beaux weekends de l’année pour l’Église! Mais ensuite, le lundi arrive, beaucoup d’entre nous retournent au travail, et passent à autre chose. Les réalités du péché, de Satan et de la mort referont irruption dans notre vie en ce lundi matin. Comment continuer à vivre la victoire du dimanche de Pâques le lundi qui suit?” Cette question a été posée à John Piper par l’un de ses auditeurs. Voici la réponse que lui adresse Piper dans son podcast Ask Pastor John.

En lisant cette interrogation, j’ai d’abord pensé à la question inverse, celle que l’on entend souvent dans les prédications du Vendredi saint: “C’est vendredi, mais dimanche arrive.” Voilà que notre auditeur pose la question: “C’est dimanche, mais comment continuer sachant que lundi arrive?” Nous avons besoin de la théologie qui nous permet de passer du vendredi au dimanche, mais nous avons aussi besoin de la théologie qui nous aide à réaliser que les lundis suivent nos dimanches.

Nous gémissons

Voici ce qui m’aide le plus: nous avons besoin de comprendre clairement, sur une base biblique, à quoi ressemblent les temps que nous vivons et les attentes que nous pouvons y placer en tant qu’enfants de Dieu.

Voici deux passages contenant le mot "gémir" que je n’ai remarqué que récemment:

2 Corinthiens 5.4-5 dit: “Tandis que nous sommes dans cette tente [désignant nos corps fragiles qui peuvent avoir mal à la gorge, une pneumonie, un cancer, des blessures], nous gémissons.” Paul continue ainsi: “Nous gémissons… non pas pour nous dévêtir [en d’autres mots, nous ne voulons pas mourir] mais pour nous revêtir.” Ce mot englobe une notion comme "super-vêtus", "sur-vêtus": "que ce qui est mortel soit englouti par la vie."

Le verset suivant dit: “Celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a donné l’Esprit comme gage.” En fait, ce dernier mot souvent traduit par "gage" désigne littéralement un acompte. C’est fondamental! J’ai reçu un acompte. C’est seulement un acompte, mais c’est réellement un acompte! Une autre façon de dire: “Je ne suis pas encore entièrement racheté.”

Ceci nous conduit vers Romains 8.23 qui dit: “Et ce n’est pas [la Création] seulement, mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi, nous gémissons en nous-mêmes.” Les prémices, c’est la même chose qu’un gage ou qu’un acompte: ce n’est pas la récolte tout entière, mais seulement les premiers fruits de l’Esprit. Et nous gémissons intérieurement en attendant le reste.

Ainsi, selon 2 Corinthiens 5.4-5, nous gémissons dans cette tente, mais nous avons l’acompte du Saint-Esprit. Selon Romains 8.23-25, nous gémissons intérieurement bien que nous ayons les prémices de l’Esprit.

Les temps que nous vivons s’inscrivent dans une réalité douloureuse: nous sommes entre le déjà (l’acompte est déjà versé) et le pas encore (la pleine moisson est à venir)1. C’est capital de bien comprendre cela. Les lundis matin après la fête de Pâques seront bien là. C’est ainsi que Dieu a prévu les temps présents: nous gémissons!

Vaincre le blues du lundi matin

Voici donc ma stratégie pour le lundi matin. Tout d’abord, n’oubliez pas le Vendredi saint, après Pâques. En vous réveillant le lundi, le mardi ou le mercredi, fixez votre cœur sur la croix, preuve que vous êtes aimés. Et cela, que vous le ressentiez ou non; que les circonstances de votre vie vous le rappellent ou non. Pâques met en évidence la victoire de l’amour. Et Dieu ne cessera pas de vous aimer, parce que le prix le plus élevé a été payé pour vous attirer à lui.

Deuxièmement, souvenez-vous qu’il est vraiment avec vous le lundi. Que vous le ressentiez ou non, il est celui qui a dit: “Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.” (Mt 28.20). Que vous soyez dans un bon ou dans un mauvais moment, croyez cette parole. Il est avec vous parce qu’il est ressuscité des morts. Il est vivant et vient à votre secours dans chaque situation que vous traversez.

Enfin –et cela nous ramène au point de départ: “dimanche arrive”–, savourez la perspective qui est la vôtre. Jésus a dit: “Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux.” (Mt 5.11-12).

Je crois que nous devrions penser souvent à notre récompense, c'est-à-dire, à la résurrection. Je dois me réjouir parce qu’un jour, j’aurai un nouveau corps. Un jour, je ne pècherai plus jamais. Un jour, je n’aurai plus aucune douleur, aucun coup de blues, aucune tristesse. Il va vraiment revenir. Je serai pleinement comblé en lui. Et Jésus nous assure que si cette attente est réelle pour nous ici-bas, nous pourrons nous réjouir, même au milieu des afflictions du lundi matin.

Pour aller plus loin:

  1. Lisez cet article de Dominique Angers, au sujet du “déjà et pas encore”: Le débarquement de Normandie (D-Day), célèbre illustration de la victoire du Christ

John Piper

John Piper est le fondateur du ministère desiringGod.org et président du Bethleem College and Seminary. Pendant plus de 30 ans, il fut le pasteur de l'Église baptiste de Bethleem à Minneapolis. Il est l'auteur de plus de 50 ouvrages dont Au risque d'être heureux. Ses sermons, articles, livres et autres ressources sont disponibles gratuitement sur desiringGod.org (en anglais).

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