Voici pourquoi vérité et amour devraient être inséparables dans la communauté chrétienne.
En Éphésiens 4.15, Paul encourage les chrétiens à exprimer « la vérité dans l’amour ». À la lumière de l’usage du terme « vérité » dans cette même épître, on peut affirmer avec confiance que Paul pense ici à la vérité de l’Évangile (Éphésiens 1.13).
Or les chrétiens ont souvent tendance à opposer vérité et amour, même s’il s’agit en réalité d’une fausse dichotomie.
Il y a une quarantaine d’années, le pasteur britannique John Stott écrivait ceci:
Nous pouvons être reconnaissants à Dieu de ce qu’il y a dans l’Église d’aujourd’hui des hommes et des femmes décidés à tout prix à défendre et à maintenir la vérité divine révélée! Malheureusement, ils manquent parfois d’amour. Dès qu’ils pensent déceler une hérésie, la moutarde leur monte au nez, leur front se plisse, leur regard lance des éclairs et annonce l’assaut! Ils semblent ne prendre plaisir qu’aux combats.
D’autres font l’erreur inverse. Ils veulent à tout prix sauvegarder et manifester l’amour fraternel, quitte pour cela à sacrifier les vérités essentielles de la foi chrétienne.
Ces deux attitudes excessives ne sont pas bibliques. La vérité devient dure si elle n’est pas adoucie par l’amour, et l’amour devient faible s’il n’est pas renforcé par la vérité. L’apôtre nous exhorte à conjuguer les deux, ce qui, pour des chrétiens remplis de l’Esprit, ne doit pas être difficile puisque le Saint-Esprit est lui-même l’ »Esprit de vérité » et que son fruit est l’amour (Jn 4.17; 15.26; 16.13; Ga 5.22).
Il n’existe pas d’autre chemin que celui de la vérité associée à l’amour pour parvenir à l’unité et à la maturité chrétienne1.
Quel message pertinent en 2020! À une époque où nombre de nos contemporains considèrent que toute vérité est relative, ayons le courage de demeurer fidèles à l’Évangile. En outre (et simultanément), à une époque où c’est souvent chacun pour soi, cultivons une sensibilité sincère pour compatir aux souffrances et aux luttes de nos frères et sœurs.
Seule l’union de la vérité et de l’amour mène une Église locale à la maturité.
Le pasteur français du XIXe siècle, Adolphe Monod, suppliait Dieu de l’aider à ne pas prêcher la vérité sans amour.
1. John Stott, La lettre aux Éphésiens. Vers une nouvelle société, Mulhouse, Grâce et Vérité, 1995, p. 165-166. Pour faciliter la lecture de cette citation dans ce billet, je l’ai divisée en paragraphes.