Le livre de Job dans la Bible est un véritable chef d'œuvre. Mais pour beaucoup c'est aussi un sacré casse-tête! C'est vrai qu'il y a des aspects très ambigus. Mais si on prend le livre de Job dans son ensemble, les enseignements sont nombreux pour nous dès le premier chapitre.
Je vois au moins cinq leçons à retirer de l’histoire de Job. Et personnellement, j’ai trouvé la cinquième tout particulièrement encourageante récemment:
C’est très important de réaliser, pour commencer, que le pari cosmique entre Dieu et Satan, n’est pas un pari entre égaux. Non, Dieu est le seul Dieu et Satan n’a aucune autorité en dehors de celle que Dieu lui accorde.
Chaque fois, Satan doit demander à Dieu le droit de faire du mal à Job (ex. Jb 1.12). Au passage, on découvre que Satan désire notre destruction complète, puisque Dieu doit lui préciser à chaque autorisation, les limites (Jb 1.12; 2.6).
Il y a un encouragement énorme qui découle de cette première observation: d’une façon absolument incompréhensible, Dieu dans son amour fait tout concourir à notre bien (Rm 8.28), même les plans destructeurs de Satan.
Dieu fait tout concourir à notre bien,
même Satan.
Job nous enseigne que la souveraineté de Dieu est très complexe. Dans le livre de Job, il y a plusieurs façons de parler de l’origine d’un malheur.
À un premier niveau, il y a les acteurs immédiats qui détruisent tout ce que Job possède: les Sabéens et les Chaldéens, ainsi que la foudre et la tempête. Si on remonte un peu, c’est Satan qui tire les ficelles des peuples et de la météo. Mais de façon ultime, c’est Dieu le vrai acteur.
Et Job le sait.
Après avoir tout perdu (sauf sa femme… pas un cadeau!), Job dit que ces malheurs lui viennent de Dieu: « Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j’y retournerai. L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté; que le nom de l’Éternel soit béni! » Et Job va même plus loin au chapitre suivant, en parlant du mal qu’envoie Dieu (Jb 2.10).
Mais au cas où on aurait un doute, le narrateur précise immédiatement après chacune des deux interventions de Job:
En tout cela, Job ne pécha pas et n’attribua rien de scandaleux à Dieu. – Jb 1.22 (cf. Jb 2.10)
C’est très complexe, voire incompréhensible: Dieu déteste le mal, ne commet jamais le mal et pourtant, il utilise le mal. Job l’enseigne.
C’est un mystère:
Dieu déteste le mal,
ne le commet jamais
et pourtant l’utilise.
Nous sommes prompts a chercher une raison à notre souffrance. Beaucoup de chrétiens ont l’impression que Dieu est en train de les punir par la souffrance.
Dans Job, c’est au contraire sa grande intégrité qui attire tant de malheurs à Job (cf. Jb 1.1, 5, 8; 2.3). Dieu dit notamment à propos de la justice de Job:
Il n’y a personne comme lui sur la terre. C’est un homme intègre et droit. Il craint Dieu et se détourne du mal. – Jb 1.8; 2.3)
J’hésite un peu avec ce point. Car Jésus promet clairement la persécution religieuse à ses disciples. Il n’empêche que dans ce texte de Job, dans l’ancien testament, le zèle de Satan pour nous détruire se manifeste aussi en souffrances physiques.
Ce point est difficile parce tout être humain, pas juste le croyant, éprouve des souffrances telles que la perte d’un enfant, la catastrophe qui détruit sa maison, la trahison du conjoint, etc. Comment donc dire qu’elle est due à notre relation avec Dieu?
Mais l’histoire de Job semble indiquer que la souffrance « naturelle », c’est à dire qui n’est pas une persécution religieuse, est aussi due à notre foi. Satan utilise la souffrance qui est le lot de tous les hommes pour faire vaciller la foi des hommes pieux.
Job nous invite à lever les yeux. À avoir une perspective céleste sur nos souffrances. À aucun moment Job n’a le privilège de voir ce qui se passe en coulisses. Le pari cosmique entre Dieu et Satan reste un secret pour lui.
Mais nous avons ce privilège en méditant sur le livre de Job. Je pense que Dieu voulait par là nous faire réaliser qu’on ne comprendra pas ici-bas la plupart de nos souffrances, mais qu’elles ont du sens dans la perspective de Dieu.
Les enjeux des souffrances de Job sont énormes: aime-t-il Dieu parce que Dieu en est digne ou aime-t-il Dieu parce Dieu le comble de bonnes choses? Aime-t-il celui qui donne ou aime-t-il les cadeaux? Est-il juste parce que ça lui rapporte ou est-il juste parce que c’est juste de l’être?
Nos souffrances font partie
d’une histoire qui nous dépasse.
Nos souffrances font partie d’une histoire qui nous dépasse. Faisons confiance à Dieu qui sait ce qu’on est capable de supporter (1 Co 10.13). Faisons-lui confiance pour qu’il fasse tout concourir à notre bien (Rm 8.28). Faisons-lui confiance pour que « les souffrances du moment présent ne sont pas dignes d’être comparées à la gloire qui va être révélée pour nous. » (Rm 8.18). Faisons comme Job qui loue Dieu, malgré l’incompréhension de sa souffrance:
C’est nu que je suis sorti du ventre de ma mère, et c’est nu que je repartirai. L’Éternel a donné et l’Éternel a repris. Béni soit le nom de l’Éternel.
Et vous? Tirez-vous d’autres leçons du livre de Job?