Faut-il simplement se pardonner et se supporter?

PardonMariage

“Frères et sœurs, si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le dans un esprit de douceur. Veille sur toi-même, de peur que toi aussi, tu ne sois tenté.” – Galates 6.1

Le mariage ne devrait pas être – et par la grâce de Dieu, il n’a pas besoin d’être – une réalité statique dans laquelle deux personnalités qui ne changent pas sont constamment en conflit. Pourtant, dans la perspective de Dieu, même ce type de mariage vaut mieux que le divorce et possède quelque chose de glorieux. Mais ce n’est pas la meilleure image de Christ et de l’Église.

Dieu nous offre donc sa grâce, non seulement pour nous permettre de nous pardonner et de nous supporter, mais aussi pour nous transformer. Ainsi, nous aurons de moins en moins besoin de faire preuve de pardon et de patience l’un envers l’autre.

La grâce n’est pas seulement une puissance pour rendre le bien pour le mal, mais aussi une puissance pour faire moins de mal. Et même une puissance pour être moins désagréable. Pour être transformés, nous avons parfois besoin d’être mis face à nos faiblesses.

Dans la relation de Christ avec l’Église, Christ recherche clairement la transformation de son Épouse, il cherche à la rendre moralement et spirituellement plus belle (Ép 5.26-27).

Le mari, qui doit aimer comme Christ, porte par conséquent une responsabilité particulière quant à la croissance morale et spirituelle de sa femme – et cela implique parfois de devoir reprendre son épouse. Mais si le mari est aimant et sage, l’épouse au cœur humble vivra cette confrontation comme un service qui lui est rendu et non de l’humiliation. Christ est mort pour purifier son épouse.

De plus, il continue de lui parler par sa parole afin que son sacrifice accomplisse son œuvre de transformation en elle. Ainsi, le mari aimant et sage s’efforce de parler à sa femme de manière à l’amener à se conformer toujours plus à Christ.

De même, les épouses ne sont pas seulement des épouses soumises. Elles sont aussi des sœurs aimantes. Une épouse soumise peut incarner de façon toute particulière son rôle de sœur aimante – qui devient parfois une sœur "interpellante" – vis-à-vis de son frère-mari imparfait, tout en recherchant toujours sa transformation. Elle sera amenée, de temps à autre, à appliquer Galates 6.1 à son mari:

Si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le dans un esprit de douceur.

Quand cela est nécessaire, le mari comme la femme obéiront également à Matthieu 18.15, avec l’attitude et dans le contexte particuliers qui découlent du modèle de l’autorité et de la soumission dans le couple:

Si ton frère a péché [contre toi], va et reprends-le seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.

Le pardon et la patience sont les fondements solides sur lesquels l’appel à changer peut être entendu avec espérance et confiance, plutôt qu’avec crainte et appréhension. C’est uniquement quand une femme ou un mari perçoit que son conjoint s’engage sans réserve à ses côtés – qu’il change ou non – que l’appel au changement peut être ressenti comme une grâce, plutôt que comme un ultimatum.

Sur la base de ces observations et de celles qu’on pourrait faire à partir du Nouveau Testament, j’espère qu’il est clair que le mariage ne consiste pas simplement à se pardonner et à se supporter! Le mariage consiste également à confronter l’autre, de manière aimante et sage, en accord avec l’appel à l’autorité et à la soumission dans le couple.

Et si vous en parliez ensemble?

  • À quand remonte la dernière fois que l’un de vous a mis – avec amour – l’autre face à ses faiblesses?
  • Mettez-vous d’accord sur ce point: chacun de vous souhaite être remis en question avec grâce, mais aussi avec fermeté, quand vous êtes sur une voie destructrice. N’est-ce pas? Qui est le mieux placé que votre conjoint pour faire cela?
  • Que chacun de vous invite son conjoint à lui dire franchement la vérité. À l’avenir, quand vous êtes sur la défensive, rappelez-vous l’un à l’autre cette invitation.

John Piper

John Piper est le fondateur du ministère desiringGod.org et président du Bethleem College and Seminary. Pendant plus de 30 ans, il fut le pasteur de l'Église baptiste de Bethleem à Minneapolis. Il est l'auteur de plus de 50 ouvrages dont Au risque d'être heureux. Ses sermons, articles, livres et autres ressources sont disponibles gratuitement sur desiringGod.org (en anglais).

Ressources similaires

webinaire

1h pour comprendre le Cantique des Cantiques

Découvre le replay de ce webinaire enregistré le 15 février 2023. Cédric Eugène était l'invité de Matthieu Giralt pour nous donner une introduction pédagogique au Cantique des Cantiques afin de mieux le comprendre, et l'enseigner.

Orateurs

C. Eugène