Je vous propose la citation la plus connue de C. S. Lewis. Elle a transformé la vision de la vie d'innombrables chrétiens, dont John Piper, qui la cite comme « l'une des plus percutantes que j'aie jamais lue en matière de littérature. »
Si vous demandez aujourd’hui à vingt braves gens quelle est, à leur avis, la plus grande vertu, dix-neuf vous répondront: le désintéressement.
Mais si vous aviez interrogé n’importe quel grand chrétien des siècles passés, il vous aurait dit: l’amour.
Avez-vous noté la différence?
Un terme à connotation négative à remplacé un mot résolument positif; ce glissement revêt une importance qui dépasse le cadre strictement philologique.
Celui qui pratique l’idéal négatif de désintéressement ne cherche pas avant tout à donner de bonnes choses aux autres, mais à s’en priver lui-même, comme si l’objectif ultime était le renoncement plutôt que le bonheur d’autrui.
__Je ne pense pas que cela soit la vertu chrétienne de l’amour.
Le Nouveau Testament insiste beaucoup sur le renoncement, mais pas comme s’il s’agissait d’une fin en soi.
Nous sommes exhortés à renoncer à nous-mêmes et à nous charger de notre croix pour suivre le Christ; mais les descriptions de ce que nous découvrirons en agissant ainsi contiennent presque toutes un élément qui fait appel au désir.
S’il se cache dans les recoins de la plupart des esprits modernes l’idée que le désir de notre propre bonheur et l’espoir de sa jouissance sont coupables, je crois qu’une telle notion est imputable à Kant et aux stoïciens, car elle est étrangère à la foi chrétienne.
En fait, si nous considérons, dans les Évangiles, les promesses extraordinaires de récompenses et la nature exceptionnelle de celles-ci, nous pourrions penser que notre Seigneur juge nos désirs non pas trop audacieux, mais plutôt trop modestes.
Nous sommes des créatures qui se contentent du médiocre, qui courent après la boisson, le sexe et la gloriole, alors que des joies infiniment plus élevées leur sont offertes.
Nous ressemblons à un enfant qui persiste à vouloir trouver son bonheur en faisant des pâtés de boue au bord d’une flaque d’eau et qui refuse un séjour au bord de la mer, parce qu’il ne peut le concevoir.
Nous nous satisfaisons à bon compte, trop facilement.
C. S. Lewis, Reflections on the Psalms, p. 94 (traduit dans la version de Prendre plaisir en Dieu de J. Piper, p.10).
webinaire
Bien ou mal? L’éthique biblique dans un monde compliqué
Ce replay du webinaire du Dr. Vincent Rébeillé-Borgella et de Florent Varak a été enregistré le 27 janvier 2017.
Orateurs
F. Varak et V. Rébeillé-Borgella