Je raffole d'une bonne fête d'anniversaire. Et vous? Se réunir avec des amis et se régaler d'une part de gâteau est toujours un plaisir. Si les fêtes d'anniversaire sont fréquentes de nos jours, elles étaient rares à l'époque biblique. En fait, les Écritures ne relatent que deux fêtes d'anniversaire, et toutes deux ont connu une fin tragique. Dans la providence de Dieu, les deux se trouvaient dans ma lecture biblique le même matin, récemment. Voici ce que j'ai remarqué qui les relie.
Dans Genèse 40, Joseph se retrouve dans une prison égyptienne. Deux serviteurs du roi, dont il a la charge, se réveillent un matin après avoir fait des rêves troublants. Incapables d'en discerner la signification, ils les partagent avec Joseph; un Hébreu, un serviteur du Dieu vivant. Le fils perdu de Jacob interprète les rêves de l'échanson et du boulanger. Trois jours plus tard, Pharaon organise une grande fête d'anniversaire. Tout se passe comme Joseph l'avait prédit. Le roi rétablit l'échanson et décapite le boulanger.
Dans Matthieu 14, nous assistons à une autre fête extravagante. Cette fois-ci, elle marque la naissance d'Hérode. Sa belle-fille danse de manière si captivante qu'il accepte de lui donner tout ce qu'elle désire, jusqu'à la moitié de son royaume. Sa femme, Hérodiade, déteste Jean-Baptiste qui a dénoncé leur mariage illégitime. Elle trouve enfin l'occasion de se venger. Par le biais de sa fille, elle demande la tête de Jean-Baptiste sur un plateau.
Les similitudes semblaient peu nombreuses au départ, mais j'ai rapidement découvert plus que leur style d'exécution commun. Si nous considérons ces deux récits à la lumière de l'histoire de la rédemption, ils en ont plus en commun qu'il n'y paraît. Dans les deux cas, un homme puissant tient entre ses mains l'avenir du peuple élu de Dieu. Humainement parlant. Et dans les deux cas, Dieu accomplit sa promesse d'alliance. Car en exaltant Joseph, Pharaon en fait l'instrument par lequel Dieu bénit toutes les nations de la terre (Gn 12.3). Et dans un sens, celui qui est décapité par Pharaon précède symboliquement le libérateur à venir.
De même, Jean-Baptiste prépare le chemin de celui qui accomplira finalement l’Alliance abrahamique. Deux hommes puissants avaient entre leurs mains le pouvoir de vie et de mort. Tous deux ont attiré les élites de leur époque pour célébrer leur anniversaire. L'un et l'autre ont pris une vie pour finalement en exalter une autre. En effet, bien que Hérode n'ait pas épargné notre Sauveur, mais consenti à sa crucifixion, c'est par la croix que Christ a été élevé. Tout comme Joseph, dont il était le type.
Ces deux récits d'anniversaires dans l'Écriture ne signifient pas que nous devrions éviter de célébrer les anniversaires, comme le font nos voisins Témoins de Jéhovah. Au contraire, ils révèlent comment Dieu réalise ses desseins rédempteurs, même au milieu de l'injustice et de l'orgueil humain. Voici quatre implications que nous pouvons en tirer:
Bien que des personnes puissantes puissent influencer le cours des nations, l'autorité ultime appartient à Dieu, qui reste fidèle à ses promesses.
Les morts tragiques des deux récits n'ont pas fait dérailler son plan. Elles sont devenues des étapes dans le déroulement de l'histoire de la rédemption.
Comme Joseph et Jean, nous sommes appelés au courage et à l'intégrité, sachant que notre obéissance compte plus que les circonstances.
Dans l'attente, nous anticipons le jour où notre Époux festoiera avec son Épouse dans un banquet de gloire et de grâce sans fin.
webinaire
Si Dieu est bon, pourquoi autant de mal?
Découvre le replay de ce webinaire de Guillaume Bignon, enregistré le 11 décembre 2018, qui traite de la souveraineté et la bienveillance de Dieu.
Orateurs
G. Bignon