Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!
Matthieu 5.6
Depuis la chute, nous vivons dans un monde cruellement injuste.
Nous réagissons tous à l’injustice, même la plus petite (pensez à la dernière personne qui vous a grillé la priorité sur la route).
Ô Dieu, si seulement tu faisais mourir le méchant!
Psaumes 139.19
Voici le cri de notre cœur quand nous entendons parler de l’un de ces crimes odieux, ou de ces scandales qui émaillent l’actualité.
Nous vivons dans un monde où le système judiciaire est souvent faillible, fréquemment dépassé, voire incompétent. Il est même probablement plus corrompu que nous voudrions bien le croire. Rien de surprenant, c’est une justice à l’image de l’homme.
De nombreuses personnes commettent des choses abominables et semblent ne jamais payer pour leurs fautes. Devant notre journal d’information, nous sommes impuissants, écœurés et désabusés.
J’étais jaloux des vantards en voyant le bien-être des méchants: rien ne les tourmente jusqu’à leur mort, et leur corps prend de l’embonpoint; ils n’ont aucune part aux souffrances humaines, ils ne sont pas frappés comme le reste des hommes.
Psaumes 73.3-5
Combien de fois avons-nous fait le même constat qu’Asaph? Cette prospérité des personnes particulièrement mauvaises, alors que ceux qui craignent Dieu subissent l’injustice.
Voici comment sont les méchants: toujours tranquilles, ils augmentent leurs richesses. C’est donc pour rien que j’ai purifié mon cœur et que j’ai lavé mes mains en signe d’innocence! Chaque jour je suis frappé, tous les matins je suis repris.
Psaumes 73.12-14
Puis, le psalmiste prend du recul et apaise sa frustration en regardant à son assurance finale:
Quand j’ai réfléchi pour comprendre cela, la difficulté a été grande à mes yeux, jusqu’au moment où je suis entré dans les sanctuaires de Dieu et où j’ai prêté attention au sort final des méchants: oui, tu les places sur un terrain glissant, tu les fais tomber dans la ruine. Et voilà, en un instant ils sont détruits, ils ont disparu, anéantis par l’épouvante! Comme un rêve qui se dissipe au réveil, Seigneur, à ton réveil, tu repousses leur image.
Psaumes 73.16-20
Aucun homme ne se soustrait à la justice de Dieu. À celui qui persévère dans son péché, Dieu met en garde:
Le Seigneur se moque du méchant, car il voit que son jour arrive.
Psaumes 37.13
En effet, la vie est courte et elle s’achève par la rencontre avec un Dieu en colère contre le mal, qui donne à l’homme ce qui est juste et qu’il mérite.
Aucun péché, même le plus infime, ne restera sans condamnation. L’impunité est une chose qui n’existe pas quand on se rappelle que Dieu gouverne l’histoire. Le monde est déjà jugé (Jn 3.18). Il est dans le couloir de la mort. Si le coupable ne se repent pas dans cette vie ou qu’il échappe à la justice de ce monde, à sa mort, il est face à Dieu et sa justice.
Pour nous, chrétiens, c’est encore et toujours en regardant à la croix et à ce qu’elle implique pour l’éternité que notre soif de justice est étanchée.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!
Matthieu 5.6
Regarder à la croix nous délivre du cercle de la haine et de la vengeance.
Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit: C’est à moi qu’appartient la vengeance, c’est moi qui donnerai à chacun ce qu’il mérite, dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s’il a soif, donne-lui à boire, car en agissant ainsi, tu amasseras des charbons ardents sur sa tête. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien. (Rm 12.19–21)
Si la justice de Dieu a été satisfaite à la croix, elle me satisfera quand je la contemplerai.
Elle est également notre motif pour vivre conformément à la justice de son royaume (1P 1.17–21).
En effet, la croix nous rappelle que, nous les premiers, nous avions besoin que Jésus vienne mourir pour nous sauver du jugement de Dieu. Que le prix payé pour notre dette était tellement élevé qu’il ne pouvait être réglé que par le sang de Christ! Aucun homme n’a moins besoin de la grâce qu’un autre.
Comment étancher notre faim et notre soif de justice pour ce monde? Il y aurait tant à dire.
J’évoque ici deux pistes pour conclure.
D’abord, en nous nourrissant de l’Évangile, encore et encore. Il produit le même effet que pour Asaph. Il nous rappelle que Dieu exerce sa justice par Christ (Jn 3.36; 1P 4.17–19).
Ensuite, en agissant pour le bien, même si ça coûte. Notre identité de citoyen du royaume qui nous l’impose. Martin Luther le rappelle avec force:
Vous n’avez pas reçu l’ordre de vous retirer dans un coin ou dans les déserts, et si vous êtes déjà retirés, revenez en courant de votre retraite et offrez vos mains, vos pieds et tout votre corps; mettez en jeu tout ce que vous avez, tout ce que vous savez et pouvez… Cela requiert une faim et une soif de justice que rien ne peut réfréner ni rassasier et qui a pour seule préoccupation l’accomplissement et le maintien du droit, au mépris de tout obstacle. Si vous ne pouvez pas convertir le monde entier, faites néanmoins ce que vous pouvez faire.
Cité par John Stott dans Le sermon sur la montagne, Éditions Grâce & Vérité, 2013, p.42
webinaire
Si Dieu est bon, pourquoi autant de mal?
Découvre le replay de ce webinaire de Guillaume Bignon, enregistré le 11 décembre 2018, qui traite de la souveraineté et la bienveillance de Dieu.
Orateurs
G. Bignon