Jonathan Spencer est diplômé en lettres à l’Université de Cambridge et en théologie à la Trinity Evangelical Divinity School de Chicago. Il est aujourd’hui pasteur et responsable dans l’équipe d’implantation de l’Église Les Deux Rives à Toulouse. Il enseigne le livre de l’Exode à l’Institut Biblique de Genève.
Je viens de finir Le Christ des Lumières de Bernard Cottret. C’est un ouvrage bref et relativement technique mais fort instructif. Il y détaille l’incidence de la pensée des lumières sur le développement de la Christologie. Cottret navigue parmi les penseurs du 17e et 18e siècle où on découvre les racines philosophiques et idéologiques de la théologie protestante dite « libérale ». Celle-ci a fleuri à partir de la première moitié du 19e siècle.
Je m’attaque maintenant à l’introduction de l’ouvrage d’un grand théologien catholique sur la passion. Je vais également lire une biographie de George Whitefield. J’ai aussi du plaisir à rompre mon fils de 9 ans à l’exercice de l’exégèse à partir des Fables de La Fontaine en ce moment!
Oh si tu savais… la vie est beaucoup trop courte! J’ai plusieurs livres en attente. S’il y en a un en particulier que j’ai hâte de lire en détail, ce serait Echoes of Scripture in the Gospels de Richard Hays. Cet auteur est l’un des exégètes les plus géniaux de notre temps. Il a peu écrit mais on tire profit de presque chaque page. À une époque où le marché est inondé de livres plus ou moins utiles, des ouvrages comme ceux-là, on en redemande!
Je me suis repenché sur les Pensées de Blaise Pascal dernièrement, suite à la lecture de la biographie que Jacques Attali lui a consacré. On sait que les Pensées sont un monument apologétique et philosophique, mais ce qu’on oublie parfois, c’est qu’il s’agit aussi d’un chef-d’œuvre littéraire. Avec les Provinciales, Blaise Pascal a contribué à fixer le style de la prose française moderne. C’est un exemple notoire mais souvent ignoré de la manière dont la pensée chrétienne à marqué la langue et la culture françaises.
Un petit bijou d’à peine 100 pages qu’on fait lire à nos responsables en formation à l’église Les Deux Rives est la Brève instruction chrétienne de Calvin. Il a été récemment réédité sous le titre Instruis-moi dans ta vérité. Calvin est un modèle de concision et de précision. Je recommanderais à n’importe quel chrétien la relecture de ce petit livret qui est une sorte d’“Institution pour les nuls” visant à inculquer à n’importe quel paroissien les rudiments de la théologie développée ultérieurement dans l’Institution. C’est aussi un beau rappel que Calvin était d’abord un pasteur.
Le classique de F.F. Bruce, Les documents du Nouveau Testament: peut-on s’y fier? a été déterminant dans la découverte d’un christianisme dont on n’a pas à rougir intellectuellement quand j’avais 13 ou 14 ans. Je pense également à l’ouvrage Les fondements du Christianisme de C.S. Lewis, sans doute le plus important ouvrage d’apologétique populaire du 20e siècle.
En tant que pré-ado, les récits d’aventure du frère André et les distributions de bibles de contrebande en Union soviétique m’ont marqué. Je pense aussi à Nicky Cruz au milieu des gangs de New York.
À peine plus tard, L’essentiel du christianisme, de John Stott, m’a présenté avec une clarté et une persuasion irrésistibles la cohérence et la beauté d’une foi chrétienne résolument et merveilleusement christocentrique. Je me souviens aussi avoir dévoré à 18 ans le commentaire de Stott sur l’épître aux Romains en l’espace de quelques jours. Puis je l’ai médité plus lentement pendant 3 mois. La découverte d’une exposition systématique, lucide et nourrissante du texte biblique a suscité une joie et une fascination qui ne m’ont pas quitté depuis.
J’aime beaucoup lire les biographies en tous genres (les autobiographies un peu moins!). Que ce soit de penseurs ou d’intellectuels, d’hommes d’état ou de personnalités chrétiennes, je trouve que c’est un formidable moyen d’apprendre à connaître l’histoire. En effet, à travers le récit et à voir aussi bien les forces que les défauts de ceux qui ont marqué l’histoire du monde et de l’Eglise.
Si je me penche à nouveau sur la biographie de Whitefield, c’est que l’intensité de son intimité avec Christ et la puissance du ministère de proclamation qui en a découlé est une inspiration toute particulière.
Je ne suis pas un grand lecteur de romans. Mais la Comédie Humaine de Balzac m’offre à la fois du divertissement et aussi de la méditation stimulante sur le genre humain dans toute sa splendeur! Il a un regard tellement juste et aiguisé sur les hommes et leurs failles.