Entre cris de joie et cris de colère, il ne s’écoule qu’une fraction de seconde. L’éducation des enfants ressemble souvent à un yoyo avec ses hauts et ses bas, avec des saisons enrichissantes et d’autres épuisantes. Je rencontre souvent des parents à bout de nerfs et d’autres qui ont déjà démissionné faute de résultat probant ou tout simplement de temps.
J’aimerais dans cet article vous encourager à persévérer dans cette responsabilité que Dieu nous a confiée, car je suis convaincue qu’aucun investissement auprès de nos enfants n’est vain.
Laissez tomber le slogan: « Soyons cool pour être aimés. » Un enfant qui fait ce qu’il veut, n’est pas un enfant heureux, et je crains qu’il ne le soit jamais. Dès notre plus jeune âge, nous sommes enclins au péché, et un pécheur livré à lui-même court vers le chaos général. Il finira par s’enfoncer toujours plus dans l’égoïsme, l’orgueil, et la soif de pouvoir.
Pr 29.15 dit:
Le bâton et le reproche procurent la sagesse, tandis que l’enfant livré à lui-même fait honte à sa mère.
Cette section des Proverbes devrait être enseignée aux parents parce qu’elle constitue un réel encouragement pour exercer une autorité parentale bienveillante. En tant que parent chrétien, l’autorité qui nous a été confiée vis-à-vis de nos enfants devrait refléter celle de Dieu par rapport à nous-mêmes.
À une autorité qui aime ses enfants (2 Ch 9.8), qui fait alliance (Dt 4.31), qui donne une loi bonne sage et bienveillante (Ex 20), qui reprend, qui punit (Dn 9.11-12), qui ne garde pas sa colère à toujours (Ps 103.9) et qui pardonne nos péchés (Nb 14.20).
Christ a incarné cette autorité parfaite, et puisque nous voulons lui ressembler, nous devons nous aussi mettre en place un cadre bienveillant et conforme à la Parole de Dieu pour nos enfants. La loi est utile pour révéler le péché et nous conduire à l’Évangile. De la même manière, un cadre familial centré sur Christ est utile, car il offre un espace d’épanouissement sain et enrichissant.
Pour l’amour de Dieu et par amour pour vos enfants, définissez un cadre bienveillant avec des règles simples et claires, en gardant à l’esprit que vous aussi avez un père qui prend plaisir à votre obéissance. Votre enfant doit pouvoir comprendre que l’obéissance est la meilleure option pour vivre heureux.
Cela peut paraître évident, mais c’est le principe qui demande le plus d’énergie. Si vous avez dit qu’il serait puni et qu’il n’obéit pas, alors appliquez la punition. Pas besoin de compter jusqu’à 3, pas besoin d’hurler ni de s’énerver sur l’enfant, allez à l’essentiel, et exercez votre autorité avec douceur et fermeté. Faire ce que l’on dit est le seul moyen d’apprendre l’obéissance à des cœurs naturellement rebelles.
En Deutéronome 28, nous lisons une partie des implications de l’alliance que Dieu conclut avec son peuple. Une première partie détaille les bénédictions qui découlent de l’obéissance. Une seconde nous dévoile les malédictions qui découlent de la désobéissance.
L’obéissance est l’enjeu d’un cœur engagé dans une alliance. Elle est contraignante et loin d’être innée, mais elle est pleine de promesses. Elle responsabilise l’enfant dans ses choix en lui montrant dès le plus jeune âge que ses actes ont des conséquences.
Néanmoins, quand nous appliquons la punition annoncée, nous ne devons pas penser que nous avons clôt le dossier. Lorsque la désobéissance est actée, il est nécessaire de leur montrer le chemin de la réconciliation. Rappelez-vous ce verset de Rm 5.20, et abondez en grâce et en patience. De cette manière, nous les aidons à développer un cœur de disciple de Christ.
En faisant ce que l’on dit, nous montrons à nos enfants à quel point nous prenons plaisir à la réconciliation. L’amour couvre une multitude de fautes, et nous désirons plus que tout qu’il vive cela avec leur Père céleste parfait.
La vie de famille est avant tout une question de relation. J’irai même plus loin en parlant de discipulat. Nos enfants nous imitent, et c’est leur moyen d’apprentissage préféré au point où nous sommes parfois bien embêtés lorsqu’ils copient nos pires travers. Cet effet miroir n’est pas à négliger parce qu’il constitue le moyen idéal pour leur communiquer les valeurs du royaume.
Jésus aimait ses disciples et il a passé beaucoup de temps avec eux. Il ne répétait pas sans cesse: « obéissez » ou « soumettez-vous ». Les disciples le suivaient parce que cette relation personnelle que Jésus leur proposait, cette douceur et cette humilité qui transpiraient les saisissait. Jésus aimait ses disciples en actes et en paroles, et il cultivait une relation particulière avec chacun d’entre eux.
De la même manière, nous devrions nous aussi cultiver une relation particulière avec chacun de nos enfants, en travaillant nos cœurs de parents à la ressemblance à Jésus.
Soyons doux en actes et en paroles. Cela signifie: dire des paroles douces, encourageantes, aimantes. Portez leurs fardeaux, priez avec eux, jouez avec eux, investissez en eux. Si Dieu vous les a confiés, c’est aussi pour votre sanctification, ce n’est pas seulement pour que vous leur donniez le pack de base pour survivre dans un monde de fou.
Soyons humbles. Cela signifie que nous devons reconnaître nos limites, nos manquements, et nos failles béantes. Nous devons parfois accepter de demander pardon à nos enfants. Si nous connaissions la puissance du pardon dans les relations, nous le pratiquerions bien plus que cela. Le pardon augmente l’amour.
Souvent, nous craignons que l’humilité nous rende vulnérables, ou qu’elle entache notre image. Mais je suis convaincue que nous avons besoin de montrer à nos enfants qu’ils ont des parents imparfaits. En reconnaissant nos imperfections, nous montrons à nos enfants le Père parfait qui les comblera mieux que nous le faisons, et qui les aime mieux que nous y parvenons.
Que notre Seigneur bénisse nos foyers imparfaits et qu’il nous aide à les aimer selon sa volonté pour sa seule gloire.
webinaire
SOS Parentalité: Comment éduquer à la lumière de l'éternité?
Ce replay du webinaire de Samuel Laurent a été enregistré le 16 juin 2020.
Orateurs
S. Laurent