Avec Pauline nous revenons du week-end de Pâques organisé pour les jeunes à l’institut biblique de Genève. Plus de 900 jeunes étaient présents à ce congrès. Nous avons animé ensemble un atelier sur l’anxiété, la peur et le stress. Notre première surprise a été de constater l’engouement pour notre atelier et le nombre de jeunes qui y ont assisté.
Cet afflux important et le week-end en général m’ont amené à réfléchir, et j’aimerais vous proposer quelques réflexions en lien avec l’accompagnement biblique.
Nous avons principalement parlé des émotions dites « négatives » et la popularité de nos ateliers auprès de cette jeune génération nous montre que les émotions sont des éléments de notre fonctionnement humain qui ne sont pas si clairs que cela.
Beaucoup de jeunes sont venus nous remercier et nous poser des questions très pertinentes. Les réflexions ont été riches, mais elles nous ont montré à quel point leurs préoccupations restaient sans réponses de la part de leur entourage. Je dis cela sans l’ombre d’un jugement, mais c’est un constat restreint sur un constat plus général: nous mentalisons de moins en moins nos émotions et leur régulation devient de plus en plus difficile.
Pourtant, nous avons vu que les émotions étaient un fonctionnement indispensable de notre corps humain, et que cette biologie, certes corrompue par le péché, nous donne de nombreux indices sur notre environnement, sa perception, et sur ce que nous croyons et pensons.
Jésus-Christ lui-même a souffert de ses émotions. Il suffit de prendre son exemple dans le jardin de Gethsémané pour voir combien l’angoisse et la tristesse ont été puissantes à ce moment-là. Et pourtant, Jésus-Christ préférera souffrir en obéissant plutôt que pécher en fuyant.
En tant que pasteur, il est vrai que j’aurais tendance à parler des comportements humains dans mes prédications, mais je dois aussi me rappeler que la prédication d’un texte n’est pas centrée sur l’être humain. Du coup, on constate des émotions, mais sans les expliquer ni les enseigner.
Ce constat est intéressant, car en réalité, nous observons deux tendances dans notre société:
Or en tant que professionnels, nous observons malheureusement que les jeunes (et les moins jeunes aussi d’ailleurs), sont bien moins équipés pour comprendre leurs émotions, et par conséquent pour pouvoir les réguler.
Nous avons besoin d’une vision biblique des émotions pour les comprendre et les travailler. Nous avons besoin d’une bonne compréhension de nos émotions, car elles influencent directement notre volonté, nos choix, nos comportements, et donc notre sainteté ou notre péché.
J’ai été admiratif de ces jeunes qui sont venus au stand « À vos marques » pour discuter et prier de leurs difficultés. Le stress et la peur sont là, et pourtant j’ai vu plusieurs jeunes venir m’exposer leur souffrance, leur péché, leur difficulté. La redevabilité est un outil puissant.
La redevabilité et la confession devraient être une des bases de nos relations entre frères et sœurs dans l’Église locale. Elles montrent notre humilité, notre confiance et notre bienveillance, et renforcent nos liens et l’amour que l’on porte à l’autre.
Quand je me rappelle « moi » à leur âge, j’admets que je n’aurais sans doute jamais eu ce courage de prendre mes responsabilités, et d’aller confesser mon péché à un grand frère.
Combien de personnes autour de nous sont peut-être prisonnières de ce silence ou de cette crainte? Dans nos Églises locales, nous devons être intentionnels dans nos relations aux autres. Créons cette confiance nécessaire. Soyons comme ces jeunes: tapons dans la colline de nos vies et grandissons ensemble dans la sainteté.
Bien sûr, les enfants sont d’abord sous la responsabilité légale et spirituelle de leurs parents. Mais ne prenons pas cette vérité comme une excuse pour ne pas nous en occuper. Il y a bien entendu l’enseignement que nous pouvons donner d’une manière spécifique, mais je parle plutôt ici des relations que nous développons avec nos petits frères et sœurs.
Est-ce que nous ne devrions pas nous sentir un peu responsables? Est-ce que nous ne devrions pas passer du temps avec eux pour développer ce lien de confiance? Nous savons très bien (car nous avons été jeunes) que parler de notre péché à nos parents peut être une tâche ardue. Cela ne devrait pas être le cas, mais c’est un constat.
Soucions-nous de ceux qui fréquentent nos Églises locales. Aimons-les comme des frères et sœurs à part entière, et aidons-les dans leur vie de disciple.
webinaire
"Dis pasteur, comment on fait des disciples?"
Découvre le replay du webinaire de Raphaël Charrier enregistré le 9 Décembre 2021. Raphaël Charrier t’aidera à comprendre ce qu’est un disciple selon la Bible, et te donnera des pistes concrètes pour aider un frère ou une sœur à ressembler d’avantage à Jésus-Christ.
Orateurs
R. Charrier