Pourquoi lire "Les Évangiles sont-ils fiables?" de Peter Williams?

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Si les Évangiles ne sont pas fiables, notre foi est vaine. Peter Williams, directeur de la Tyndale House de Cambridge, est l’un des plus grands experts mondiaux de la critique textuelle. Son livre, Les Évangiles sont-ils fiables? démontre que, oui, ils le sont.



Pourquoi lire ce livre?

Pour les chrétiens, la doctrine de l’inerrance de la Parole de Dieu est essentielle. Cette doctrine est directement liée à celle de l’inspiration verbale et plénière de l’Écriture.

L’inerrance soutient que tout ce qu’affirment les manuscrits originaux est entièrement vrai. Ils ne contiennent rien qui soit contraire aux faits historiques.

C’est beau, mais c’est un mythe… Ce sont des récits tardifs qui affirment des faits impossibles à vérifier… Les récits ont été falsifiés, mystifiés pour créer un Jésus divin tardivement… Tu devrais regarder le Da Vinci Code, tu ne croirais plus en ces fadaises conçues de toute pièce par l’Église afin de te voler ton argent.

Si les manuscrits contiennent des erreurs, comment pourrions-nous discerner ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas? Si les manuscrits sont falsifiés, comment le Dieu de la vérité pourrait-il accepter que son message soit corrompu?

Si la Bible n’est pas fiable à 100 %, elle ne peut prétendre à son statut de Parole de Dieu. Pire, elle n’est que mensonge, car elle affirme elle-même l’être.

Mais si la Bible est inerrante, les manuscrits n’ont pas peur d’être passés au crible du test de la fiabilité historique.

Williams ne tombe pas dans le piège des déductions poussives de preuves. En définitive, ce n’est pas grâce à elles que quiconque parviendra à la conversion à Jésus-Christ, mais par la foi seule.

En revanche, en tant que chercheur, il démontre que croire en la fiabilité des Évangiles n’est pas synonyme d’une crédulité naïve et bigote. Il existe des preuves qui permettent d’affirmer à quiconque qu’il est tout à fait raisonnable et sensé de croire en les Évangiles.

Son travail de vulgarisation est remarquable. Son livre n’est pas seulement pour des étudiants de théologie, mais il est abordable à tout public qui se pose des questions sur la véracité des récits évangéliques.

Les démonstrations que j’ai préférées

Ce que disent les sources extrabibliques des évènements du christianisme du 1er siècle.

Ces ressources païennes du premier siècle apportent des arguments de poids:

– Ils attestent de l’expansion fulgurante du christianisme malgré la persécution dont les disciples de Jésus étaient victimes. « Il est évident que plus le christianisme s’est répandu, plus toute altération de ses croyances et de ses doctrines s’est révélée difficile. Particulièrement si les chrétiens payaient un prix élevé pour leur foi. » (p.19)

– Selon les écrits d’une correspondance entre Pline le Jeune et Trajan, la foi et le culte rendu à Christ comme Dieu incarné remontent au 1er siècle. La divinité de Jésus n’est donc pas une construction doctrinale tardive, mais établie dès le premier siècle.

– Grâce à Tacite et Pline, nous avons des témoignages extrabibliques de la crucifixion de Jésus-Christ sous Ponce Pilate.

– Flavius Josèphe, historien le plus important du premier siècle évoque Jésus-Christ ainsi que Jean-Baptiste. Il atteste également que Jacques, le frère de Jésus, est devenu l’un des dirigeants de l’Église primitive. D’autres membres de la famille biologique y étaient également actifs (cf. 1 Co 9.5). Flavius atteste de la mort en martyr de Jacques en 62 au nom de sa foi en la messianité de son frère. L’Ancien Testament regorge de détails concernant la famille du Messie. Comment inventer de fausses origines familiales à Jésus si sa famille biologique était présente? Comment imposer la messianité de Jésus après la mort de Jacques alors que le christianisme s’était déjà répandu de partout?

Les témoignages des auteurs non chrétiens du premier siècle corroborent les affirmations des Évangiles (et d’autres livres du Nouveau Testament en passant).

Avoir quatre livres sur la vie de Jésus est exceptionnel.

Williams compare le nombre de livres et de mots que nous avons concernant différents personnages historiques du premier siècle.

Les textes concernant Jésus sont à la fois plus nombreux et rédigés beaucoup plus tôt que ceux de son contemporain le plus célèbre, Tibère. Pour le dire autrement, la quantité d’informations concernant la vie de Jésus est exceptionnelle. Cela offre au lecteur une image détaillée de sa vie et ses enseignements.

Les auteurs des Évangiles sont crédibles et fiables.

Williams examine leur connaissance de la géographie, de l’urbanisme, de la botanique, des langues vernaculaires, des usages monétaires… Mais également leur utilisation des patronymes et la manière de s’adresser à leur lectorat.

Vous pouvez regarder un exposé où Peter Williams expose ces preuves:[VIDÉO] Nouvelles preuves de la fiabilité des Évangiles

Que faut-il en conclure? Les auteurs connaissaient très bien la région. Et il est impossible d’apporter un tel niveau de précision et tant de détails historiques sans avoir été contemporain de Jésus (Matthieu et Jean) ou sans avoir recueilli le témoignage direct de contemporains de Jésus (Marc et Luc).

Par comparaison, nous voyons que tous les détails présents dans les Évangiles qui attestent d’un témoignage oculaire, disparaissent des écrits plus tardifs et apocryphes (Évangile selon Thomas par exemple). Toute tentative de vouloir amender les quatre Évangiles par ces écrits se trouve sérieusement mise à mal.

Les manuscrits originaux n’ont pas été altérés par le temps.

Lorsqu’on se demande si les Évangiles sont fiables, explique Williams, il est essentiel de savoir s’ils nous ont été fidèlement retransmis. En ce qui concerne la quantité de manuscrits disponibles en différentes langues, les Évangiles, ou peut-être les Psaumes, sont les textes de l’Antiquité de loin les mieux documentés. Ils sont également, et sans contredit, les textes les plus analysés. (P.107)

Au début du 16ème siècle, Érasme publia la première édition imprimée du Nouveau Testament en grec. Williams nous apprend qu’il ne possédait que deux manuscrits datant du 12ème siècle pour le faire.

Aujourd’hui, nous disposons de plus de deux mille manuscrits, provenant de nombreux pays différents et qui remontent, pour les plus anciens, au 2ème siècle (fragments de Jean et Matthieu).

Williams, qui préside le projet international du Nouveau Testament grec et qui est membre du comité de traduction de la Bible ESV, démontre qu’en comparant ces manuscrits, nous avons la preuve de la fidélité des scribes au long des siècles.

En plus de ces thèmes, Peter Williams en développe d’autres très importants à découvrir dans le livre:

– Nous avons les véritables paroles de Jésus dans les Évangiles.

– Les quatre Évangiles sont harmonieux dans leur témoignage.

– Les miracles qu’ils relatent n’enlèvent ni n’affaiblissent leur crédibilité, au contraire.

À Williams de conclure:

Pour en revenir au titre de ce livre: Les Évangiles sont-ils fiables?, je dirais qu’il est rationnel d’y répondre par l’affirmative. Le fait de se fier au message et au caractère historique des Évangiles se révèle satisfaisant, tant sur le plan intellectuel que sur un plan plus large. La confiance dans les Évangiles permet d’expliquer bien des choses sur les plans historique et littéraire, mais, si les Évangiles ont raison de dire des êtres humains qu’ils sont opposés à Dieu et pécheurs, alors elle fournit aussi des réponses à ces problèmes dans le récit de la vie, de l’enseignement, de la mort et de la résurrection de ce remarquable personnage qu’est Jésus-Christ. (p.133)


Pour aller plus loin:

Raphaël Charrier

À 17 ans, Raphaël s’engage dans l’armée dont il est renvoyé moins de deux ans après. Il reprend alors l’école et obtient le bac à 23 ans. C’est à ce moment qu’il découvre la personne et l’œuvre de Jésus-Christ et place sa foi en lui pour être sauvé. Il poursuit ses études et devient Éducateur Spécialisé. Il s’oriente ensuite vers des études de théologie à l’Institut Biblique de Genève, puis à la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-Sur-Seine, afin de se consacrer au service de l’Évangile.

Après un premier poste pastoral à plein temps à l’ECE de Grenoble pendant 9 ans, il partage aujourd'hui son ministère entre une charge pastorale à Sola Gratia, l'enseignement dans des institutions de formation théologique, l’écriture et le blogging. Il est marié à Marion et ils ont deux enfants. Il est auteur de plusieurs livres, dont Vivre pour Jésus qui a pour objectif d'aider les chrétiens à poser les bons fondements de la vie chrétienne.

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