Pourquoi devrions-nous bannir l'expression: "J’ai accepté Jésus dans mon cœur"?

Doctrine du SalutÉvangile

Nous utilisons tous des expressions toutes faites qui facilitent notre expression au quotidien. Nous avons de la chance, la langue française en regorge! Ainsi, en répétant celles qu’on a toujours entendues, nous facilitons nos échanges et nous nous comprenons tout de suite.

L’expression à bannir du jour: « J’ai accepté Jésus dans mon cœur »

Nous, les chrétiens, avons aussi nos propres expressions toutes faites. Il y en a de bonnes et d’autres… qui ne correspondent pas à ce que nous croyons.
Mais voilà, malheureusement, nous les répétons parce qu’elles sont bien commodes.
Alors, prenons le taureau par les cornes, remettons les pendules à l’heure et l’église au milieu du village.

Il n’est pas rare d’entendre lors d’un témoignage: « … et puis un jour, j’ai accepté le Seigneur dans mon cœur, ou la variante,  j’ai choisi Jésus comme mon sauveur personnel. »
N’avez-vous jamais utilisé cette expression toute faite? Moi oui, je l’avoue. Mais j’ai arrêté depuis longtemps car elle est inexacte.

Pourquoi faut-il la bannir?

1. Parce que ce n’est pas nous qui, un jour, avons permis à Dieu de nous sauver.

**Parce que c’est Dieu seul qui est à l’initiative de notre rédemption, et qui en est le seul auteur.
**

En effet, si l’on croit que:

  • Dieu nous a choisis avant la fondation du monde,
  • qu’il a décidé souverainement de nous sauver par la puissance de l’Évangile,
  • qu’il a opéré le miracle de notre régénération par l’Esprit saint afin de nous convaincre de notre misère et de nous permettre de répondre librement à l’Évangile par la foi…

Alors, « j’ai accepté Jésus dans mon cœur » ne rend pas tout simplement pas compte de la vérité.

2. Parce que Christ n’est pas quelqu’un qu’on peut décider d’accepter ou non.

Il est celui qui règne depuis son trône de gloire sur toutes choses.
Celui dont l’autorité et la puissance s’étendent sur tout l’univers.
Celui qui a tout pouvoir sur la terre et dans le ciel, celui qui soutient le monde par sa parole, celui qui est l’Alpha et l’Oméga.
Celui par qui et pour qui toutes choses ont été créées.
Celui devant qui tout genou fléchira, même ceux qui se sont rebellés à son égard.

Ce n’est donc pas nous qui le faisons seigneur de nos vies. Il l’est!
Il l’est car tout ce qui peut être nommé lui appartient. Il l’est car il est le Roi des rois qui soumet toutes choses à sa volonté.
En vérité, c’est lui qui, dans son amour, nous a acceptés lorsque nous nous sommes agenouillés devant lui.

3. Parce que la conversion n’est pas un acte d’adhésion humaine, mais la conséquence d’une régénération surnaturelle

La conversion n’est pas une adhésion sentimentale ou philosophique, fruit d’un cheminement intérieur autonome et dont Dieu ne serait présent qu’à son aboutissement.
Pour nous sauver, il a fallu que l’Esprit déploie sa puissance pour nous délivrer de notre aveuglement et de notre incrédulité. Autrement dit, c’est l’œuvre surnaturelle de l’Esprit en nous qui nous a libérés de notre nature rebelle et permis d’aller librement à Dieu par la foi en l’Évangile.
La conversion intègre bien une décision humaine, mais qui est rendue possible seulement par le miracle de la nouvelle naissance.

Alors, par quoi devrions-nous la remplacer?

Je propose quelque chose du genre: _« J’ai demandé pardon pour mon péché et j’ai placé ma confiance en Jésus-Christ pour être sauvé. »
_
Ou: « J’appartiens à Jésus-Christ, car il est le Roi qui m’a racheté de mon péché».
Tout simplement.

Qu’en pensez-vous? Voyez-vous d’autres affirmations couramment utilisées qu’il faudrait bannir? 

Lisez l’article: Pourquoi devrions nous bannir l’expression: « Le plus important dans le couple c’est la communication »?

Raphaël Charrier

À 17 ans, Raphaël s’engage dans l’armée dont il est renvoyé moins de deux ans après. Il reprend alors l’école et obtient le bac à 23 ans. C’est à ce moment qu’il découvre la personne et l’œuvre de Jésus-Christ et place sa foi en lui pour être sauvé. Il poursuit ses études et devient Éducateur Spécialisé. Il s’oriente ensuite vers des études de théologie à l’Institut Biblique de Genève, puis à la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-Sur-Seine, afin de se consacrer au service de l’Évangile.

Après un premier poste pastoral à plein temps à l’ECE de Grenoble pendant 9 ans, il partage aujourd'hui son ministère entre une charge pastorale à Sola Gratia, l'enseignement dans des institutions de formation théologique, l’écriture et le blogging. Il est marié à Marion et ils ont deux enfants. Il est auteur de plusieurs livres, dont Vivre pour Jésus qui a pour objectif d'aider les chrétiens à poser les bons fondements de la vie chrétienne.

Ressources similaires