Troisième et dernier article de notre série sur le pardon d’après la parabole de la dette (Mt 18.21-35). Avant-hier, nous avons dégagé du texte 2 motivations pour pardonner, hier, nous avions dégagé 5 principes et aujourd’hui, nous listons 10 pistes pratiques pour nous aider à mettre en pratique l’enseignement de Jésus de pardonner nos frères et sœurs sans compter.
Si nous avons péché contre un frère, nous devons aller lui demander pardon et si un frère a péché contre nous, nous devons aller le voir pour lui proposer notre pardon. N’évitons pas notre frère ou notre sœur, cela ne résoudrait rien. Éviter de confronter un frère qui a péché, c’est cautionner son péché.
Toute démarche doit être motivée pour le bien de l’autre. Aller voir notre frère, c’est lui donner l’occasion de reconnaître son péché, de demander pardon à Dieu et de nous demander pardon.
Si nous sommes dans un conflit, celui qui nous a offensé sera généralement au courant qu’il a péché contre nous. Mais il peut arriver qu’un frère nous cause du tort et ne s’en rende pas compte. Nous devons donc aller le voir et l’informer qu’il a péché. Notre but, c’est qu’il reconnaisse premièrement son péché, ensuite, qu’il se repente devant Dieu, et enfin qu’il nous demande pardon. Ça ne servirait à rien d’aller voir quelqu’un pour simplement lui dire “je te pardonne” si l’autre ne sait même pas de quoi il s’agit.
Le pardon que l’on accorde ne vise pas juste à “absoudre” celui qui a commis l’offense, mais le pardon vise à rétablir la relation que l’offense avait rompue.
Pardonner, ce n’est pas prendre l’offenseur de haut pour l’humilier et se venger. C’est lui remettre sa dette pour reprendre la relation avec lui.
Jacques Buchold, Le pardon et l’oubli.
Nous n’allons pas vers un frère pour nous débarrasser d’une affaire, juste pour désamorcer une relation tendue. Notre pardon n’est pas une fuite d’une situation difficile. Pardonner, c’est voir la réalité de l’offense en face.
Le pardon ne doit pas chercher notre intérêt, mais celui de l’autre. Si nous pardonnons, ce n’est pas une espèce d’auto-thérapie, c’est que l’on remet la dette à celui qui nous a causé du tort. On devrait toujours se demander pourquoi on va voir notre frère: pour réellement lui pardonner ou pour lui déverser toute notre colère?
Il est normal d’être en colère quand on nous fait du mal. C’est une réaction normale au péché. Si nous allons vers un frère en pensant à tout le mal qu’il nous a fait, il y a fort à parier que nous allons lui dresser une liste de griefs et lui étaler tous ses torts. Nous devrions être plus concentrés sur le pardon que sur les offenses.
Prions pour que Dieu nous donne la force de pardonner. Mais ne soyons pas passifs, car il est facile de repenser à une personne qui nous a offensé, de retourner l’affaire dans tous les sens et de se dire: “C’est trop dur, je ne peux pas pardonner.”
Que notre prière s’accompagne d’actions concrètes.
Lorsque nous pardonnons, nous déclarons que l’offenseur ne porte plus sur lui la faute. Quand nous avons pardonné à quelqu’un, ses fautes n’affectent plus notre manière de la considérer, parce qu’en le pardonnant, nous les avons jeté au fond de l’océan. Si nous rappelons des fautes, c’est que nous ne les avons pas réellement pardonnées.
Le pardon n’est pas une espèce d’amnésie naïve, mais c’est un oubli volontaire, c’est décider que l’offense n’affecte plus notre relation fraternelle.
Pardonner n’est pas facile. C’est une espèce de sacrifice. On renonce à rendre le mal pour le mal, en répondant au mal par le bien. Si on attend que pardonner soit une chose facile, on pourra toujours attendre. C’est difficile parce que l’offense nous blesse.
Comme nous sommes tous pécheurs, il est rare que nous n’ayons aucune responsabilité dans un conflit. Parfois le conflit n’est qu’une offense, mais notre manière de réagir nous fait pécher et transforme l’offensé en offenseur. Nous sommes alors deux à devoir demander pardon et deux à devoir l’accorder.
Dans la parabole, le serviteur étant à la fois offenseur et offensé. Il avait une dette envers Dieu et un frère avait une dette envers lui. De la même manière, nous ne serons jamais dans une position de victime absolue. Nous sommes avant tout des pécheurs coupables. Le besoin de grâce des autres devrait nous rappeler notre propre besoin de grâce.
Pardonner un frère, c’est reconnaitre que nous sommes au bénéfice du pardon de Dieu. Mais refuser de pardonner un frère, c’est déclarer que nous n’avons pas besoin du pardon de Dieu.
Nous pouvons toujours esquiver un frère ou une sœur dans l’Église. Mais souvenons-nous que nous passerons l’éternité avec lui/elle. Réglons ici et maintenant les différends qui brisent notre communion pour goûter ici-bas un avant-goût de ce que nous vivrons ensemble dans l’éternité.
Ces 3 articles nous permettent de dégager 2 pistes:
Quel frère, ou quelle sœur devrais-tu aller voir? Y a-t-il un frère ou une sœur que tu préfères éviter plutôt que d’aller le/la voir et lui donner l’occasion de se repentir et de te demander pardon?
Que Dieu nous donne la force et la sagesse de marcher selon ses commandements. Une Église qui pardonne est une Église qui proclame: “Regardez-nous et reconnaissez que nous sommes les disciples de Jésus-Christ, à l’amour que nous nous portons!”
Pour la gloire de Dieu seule!
webinaire
Comment vivre la pureté au siècle de la pornographie?
Ce replay du webinaire de Raphaël Charrier a été enregistré le 9 octobre 2018. Découvre tous les webinaires TPSG par ici.
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R. Charrier