Le christianisme s’articule autour de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Dans cet article, je montre, en partant du texte de Luc 24, comment la résurrection de Jésus (1) explique que le tombeau est vide, (2) confirme les Écritures, (3) nous remplit de joie (4) nous transforme en témoins et (5) nous donne de l’espérance.
Pour les chrétiens, la résurrection de Jésus est un fait historique, qui s’est réellement déroulé: Jésus est vraiment mort sur une croix et il est vraiment ressuscité, comme il l’avait annoncé. Pour les autres, la résurrection est impossible, elle est l’invention des chrétiens et des disciples qui voulaient se faire une raison.
Mais si Jésus n’est pas ressuscité, alors il faudra trouver une explication à l’absence de son corps. Le tombeau était vraiment vide. La prédication des premiers chrétiens a commencé à Jérusalem et il était très simple pour n’importe qui d’aller vérifier que le tombeau était effectivement vide. Si le corps était là, la prédication des chrétiens tombait à l’eau. Même les chefs religieux ont dû admettre que le tombeau était vide et ont inventé un mensonge pour l’expliquer.
Les juifs et les Romains n’auraient pas volé le corps, parce qu’ils voulaient faire taire Jésus et ses disciples. Le meilleur moyen aurait été de prouver qu’il était vraiment resté mort en montrant sa dépouille.
Si Jésus n’était pas ressuscité, les disciples n’auraient pas fait croire qu’il l’était, parce qu’ils s’exposaient à la mort et à la torture en prêchant la résurrection de Jésus.
Luc nous rapporte que ce sont les femmes qui ont découvert le tombeau en premier (Lc 24.1-3). Ce sont elles qui sont allées rapporter la nouvelle du tombeau vide aux disciples. D’ailleurs, ils ne les ont pas crues: ils ont pris leur discours pour des "rêveries" (11).
À l’époque, le témoignage des femmes ne valait rien, on n’acceptait même pas leur déposition dans un témoignage. Alors pourquoi Luc dit-il que ce sont les femmes qui ont découvert le tombeau vide? Parce que c’est le cas, ce n’est pas une légende.
On peut découper le texte de Luc 24 en quatre parties: (1) le tombeau vide (1-12); (2) la route d’Emmaüs (13-32); (3) le repas (33-49) et (4) la montagne (50-53).
Les 3 premières parties ont la même structure: (1) la déception, (2) la révélation, (3) la joie et (4) le témoignage. On retrouve le même schéma avec les femmes, les disciples d’Emmaüs et les onze.
Il est intéressant de constater qu’à chaque fois, la Bible est citée pour attester de la réalité de la résurrection. À chaque fois, la résurrection apparaît comme l’accomplissement de prophéties de la Bible et des paroles de Jésus, mises au même niveau que ces prophéties. En fait, Jésus l’avait annoncé à de nombreuses reprises: il devait souffrir, mourir et ressusciter le 3ᵉ jour (Lc 9.22; 13.32; 18.32).
Jésus avait dit qu’il le fallait: sa naissance, sa vie, sa mort et sa résurrection avaient été annoncées d’avance, dans la Bible. Toute la Bible parle de Jésus, et il est la clé pour comprendre la Bible. En fait, comme le révèle un certain Léon Green:
Ce qui est arrivé à Jésus ne peut se comprendre qu’à la lumière des Écritures, mais en même temps; les Écritures elles-mêmes ne peuvent se comprendre qu’à la lumière de ce qui est arrivé à Jésus. Les deux s’éclairent mutuellement.
Si on lit la Bible, on comprend alors ce qui est arrivé à Jésus. Et ce qui est arrivé à Jésus nous aide à comprendre la Bible.
En expliquant que toute la Bible le concerne, Jésus montre que sa mort et sa résurrection ne sont pas des accidents. Ces deux évènements ont été prévus, conduits par Dieu.
Les chrétiens devraient être les plus heureux des hommes. Quand on rencontre un chrétien, on devrait être frappé par sa joie. Bien sûr, parfois, il pourra être triste. Mais ce qui le caractérisera, c’est la joie.
En Luc 24, la déception fait place à la joie. Pourquoi? Parce que la douleur du deuil a fait place à la joie de la résurrection. Celui qu’ils croyaient mort est ressuscité et vivant. Tout ce qu’il leur avait prédit, il l’a accompli. Tout ce qu’il avait dit, il l’a fait. Ils ont retrouvé celui qu’ils avaient perdu. Leur ami, leur maitre, leur Seigneur.
Sur la route d’Emmaüs, les disciples étaient perplexes: ils espéraient que Jésus soit le Messie qui allait délivrer Israël (21). Mais, dans leur idée, un messie ne meurt pas. Leur idée du messie était peut-être trop étroite. Ils attendaient un messie qui délivrerait le peuple d’Israël, un messie politique, national, qui arracherait Israël du joug des Romains. Jésus va devoir leur expliquer, avec les Écritures, que le Messie qui allait délivrer le peuple devait souffrir, mourir et ressusciter le troisième jour.
Jésus est bien le Messie, celui que la Bible annonçait. Mais sa délivrance dépasse la portée nationale. Avant sa naissance, Jésus avait été annoncé comme “celui qui règne et qui apporte la délivrance”. Sans Pâques, on ne comprend pas Noël. Si on n’a pas la croix, on ne comprend pas la crèche. Jésus a bien délivré son peuple de son ennemi. Mais son peuple s’étend au-delà d’Israël et son ennemi n’est pas le peuple romain. Nous lisons:
Elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (litt. Dieu sauve); c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.
Matthieu 1.21
Le véritable ennemi que Jésus est venu combattre est le péché.
C’est là ce qui fait la joie des femmes, des disciples d’Emmaüs, des onze, et des chrétiens encore aujourd’hui. Jésus, à la croix, a vaincu le péché. Et il nous le prouve en ressuscitant.
La construction du récit nous montre que chaque groupe a eu la même réaction: quand ils ont compris que Jésus était ressuscité, chacun est allé porter la bonne nouvelle de la résurrection plus loin. D’abord, ce furent les femmes aux disciples, puis les disciples d’Emmaüs aux onze et les onze à toute la terre, à commencer par Jérusalem.
En fait, la résurrection transforme les chrétiens en témoins. C’est une réaction naturelle: quand nous avons une bonne nouvelle, nous aimons la partager avec ceux qui nous entourent. Là, ça va encore plus loin: la mort et la résurrection ont une portée universelle. C’est donc à toutes les nations que la bonne nouvelle doit être annoncée.
Une des caractéristiques du disciple, c’est qu’il témoigne. Pierre et Jean, alors qu’ils sont arrêtés parce qu’ils proclament la mort et la résurrection de Jésus le Messie, vont dire:
Nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu.
Actes 4.20
Le témoignage est même la base de celui qui a été pardonné par Dieu. On le voit dans les évangiles et dans les Actes, quand quelqu’un était guéri ou se convertissait, il en parlait à tout le monde. C’est d’ailleurs comme ça que l’Église a grandi si vite.
La résurrection de Jésus est la seule explication à la naissance du christianisme. Comment un groupe d’hommes et de femmes, qui avaient abandonné Jésus, sont-ils soudainement à l’origine d’un mouvement qui, en l’espace de 50 ans, sera répandu dans tout l’empire? Quelque chose a radicalement changé ces hommes. Leur déception s’est changée en joie, ils sont devenus des témoins, annonçant la résurrection de Jésus à tous, en risquant la torture et la mort.
Mais on les comprend: si Jésus est vraiment ressuscité, ça change tout. Tout ce qu’il dit est vrai et on doit l’écouter. Il est vraiment le Fils de Dieu, il est vraiment le Messie, il est vraiment celui qui peut nous délivrer de nos péchés.
Certains disent que la résurrection ne change rien; qu’on peut croire que Jésus est vraiment ressuscité, ou pas, mais qu’au fond, l’important est de croire.
Mais ce n’est pas l’avis de l’apôtre Paul, il écrit:
Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine.
1 Corinthiens 15.17a
Paul est cash: si Jésus n’est pas ressuscité, notre foi ne vaut rien. Pourquoi? Il le dit juste après:
Vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus.
1 Corinthiens 15.17b-18
Si Christ n’est pas ressuscité, alors il n’a pas vaincu le péché et il ne peut pas nous en délivrer et nous pardonner. Si Jésus n’est pas ressuscité, ceux qui sont vivants ne peuvent pas être délivrés du péché et les chrétiens qui sont morts sont perdus à jamais.
Mais parce qu’elle est vraie, la résurrection de Jésus est une joie, car elle signifie que nous pouvons être délivrés des péchés, que nous pouvons être pardonnés (47), mais c’est aussi le sujet de l’espérance chrétienne. Et cette espérance, c’est qu’un jour, nous aussi, comme Jésus, nous ressusciterons.
Paul dit:
Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts.
1 Corinthiens 15.20
Les prémices, ce sont les premiers fruits, qui annoncent la récolte. Quand on voit les premiers fruits, on sait que la récolte est proche. Paul dit la même chose de Jésus: comme Jésus est ressuscité, nous aussi qui croyons en lui allons ressusciter.
La résurrection de Jésus signifie aussi que Jésus a vaincu la mort, conséquence du péché. L’espérance chrétienne, c’est cette espérance qu’un jour, parce que Christ est ressuscité, la mort n’existera plus. La douleur, les larmes, les cris et le mal auront disparu (Ap 21).