Lors d'un week-end d'hommes, un des ateliers traitait de la dépendance à la pornographie, de comment la traiter. Ce sujet est et reste d'une triste actualité dans nos Églises. Dans un récent article sur le blog de la Gospel Coalition, Hafeez Baoku, le fondateur et président de The Urban Gospel Mission revient sur la question de la pureté sexuelle.
Pour introduire son article, il relate une anecdote: un jour, en pleine nuit, il reçoit un coup de fil de son meilleur ami. En pleurs celui-ci lui avoue avoir couché avec une camarade de classe. Son ami n’était pas un jeune converti, il était responsable du groupe biblique de sa fac et avait mené à plusieurs reprises des études bibliques sur la question de la pureté sexuelle.
Hafeez souligne, à juste titre, que lorsque que nous entendons parler de pureté, nous pensons automatiquement à l’abstinence ou à la virginité. Mais la pureté dépasse ces deux choses. On peut être vierge et pourtant impur ou quelqu’un peut être marié, ne pas tromper sa femme et pourtant être impur. À l’inverse, une personne avec un passé de débauche peut être maintenant pur. La pureté n’est pas juste dire: pas de sexe avant le mariage. La pureté n’est pas juste dire: oui au sexe à l’intérieur du mariage. La pureté, c’est dire oui à la piété.
Le mot grec employé dans le Nouveau Testament pour la pureté est hagneia, qui peut aussi être rendu par « vie sans péché ». En considérant « sans péché », on peut facilement s’exclure à cause des péchés de notre passé. C’est oublier qu’en tant que chrétiens, notre identité réside dans ce que Christ a fait pour nous. Lorsque Dieu nous regarde, il ne voit pas des méchants, mauvais pécheurs qu’il est obligé d’aimer parce qu’il ne peut trouver quelqu’un de meilleur. Depuis que Jésus est mort volontairement sur une croix pour nos péchés à cause de son immense amour, il nous voit comme irréprochables, des saints justes.
Paul, quand il s’adresse aux Églises du Nouveau Testament, s’adresse à des saints et non à des pécheurs. Même à Corinthe, Paul s’adresse à des saints, à cause de leur identité en Christ:
À l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus- Christ, saints par vocation, et à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus- Christ. (1 Co. 1.2)
Comme des saints irréprochables, la pureté est possible, pour chacun. Comme 1 Jean 1.9 dit:
Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.
Quand on soumet notre sexualité à Christ, que l’on confesse nos péchés à Dieu et aux autres, que l’on combat activement contre le péché jour après jour, nous sommes purs, indépendamment de ce que nous avons fait dans notre passé. Donc la pureté n’est pas simplement définie en rapport avec nos actions sexuelles mais aussi par la manière dont nous recherchons Dieu, dans nos intentions et dans les pensées de nos cœurs.
À tous ceux qui sont tombés dans le péché sexuel par le passé ou qui le combattent en ce moment, n’oubliez jamais que votre identité en Christ est basée sur ce que Dieu a fait pour vous. Je peux facilement me condamner pour mes expériences sexuelles passées. Je peux commencer à penser que Dieu n’éprouve pas de joie me concernant à cause des péchés que j’ai commis. Au lieu de croire sa Parole et ses promesses, je commence à croire aux mensonges de mon esprit et ces pensées ont un impact négatif sur ma relation avec Dieu.
C’est seulement par la grâce de Dieu que des gens imparfaits, qui tombent tous les jours, peuvent rester pur devant un Dieu saint et parfait. Et c’est seulement par la puissance surnaturelle du Saint Esprit que nous pouvons activement lutter contre le péché et surmonter les luttes.
Ce que j’ai aimé dans cet article, c’est bien sûr le cadre plus large que l’auteur offre à cette question de pureté; aussi l’idée de l’identité en Christ qui nous définit au-delà de nos péchés, par l’œuvre de Jésus-Christ à la croix. Mais aussi l’idée de traiter la pureté sous un angle positif. Souvent, nous définissons la pureté, comme beaucoup de domaines éthiques, comme une contradiction. Être pur, c’est dire non à l’impureté. Être pur, c’est dire non au sexe avant et en-dehors du mariage. On définit alors ce qu’est le standard éthique chrétien en terme de pureté par une série d’interdits, des règles qui délimitent la pureté. Si on reste à l’intérieur, on est pur, en dehors, on est impur. Mais l’auteur le rappelle très bien, ce n’est pas parce qu’on est marié et que l’on ne trompe pas sa femme que l’on est pur. Jésus l’avait d’ailleurs très bien dit, la pureté n’est pas traduit seulement pas l’extérieur, par nos actions; elle est aussi définie par nos pensées les plus secrètes (Mt 5.27).
Il me semble qu’il serait intéressant de rétablir la balance. Trop souvent, nous avons tendance à aborder les choses par la négative. Affirmons l’importance de la pureté au lieu de mettre l’accent sur l’impureté. Bien sûr, quand on parle d’impureté, c’est toujours – j’espère – dans l’idée de parler, par contraste, de la pureté. Mais alors, affirmons directement l’importance de la pureté, mettons l’accent sur la sanctification plutôt que sur nos péchés. En même temps que nous devons condamner le péché, nous devons sans cesse rappeler que ce que Dieu a créé est bon.
Pour conclure, laissez moi citer Lewis Smedes dans son livre Sex for Christians :
La grâce ne détruit pas la nature : pas plus qu’elle ne méprise ce que Dieu a fait. La Création et la Grâce sont ensemble dans l’Esprit de Dieu. La Rédemption restaure ce que nous avons corrompu et déformé, y compris ce que nous avons déformé dans notre sexualité. Mais la Rédemption ne nous détourne pas de la sexualité; elle illumine ce qui est bon en elle.
webinaire
Comment vivre la pureté au siècle de la pornographie?
Ce replay du webinaire de Raphaël Charrier a été enregistré le 9 octobre 2018. Découvre tous les webinaires TPSG par ici.
Orateurs
R. Charrier