5 mythes sur l'appel au ministère chrétien

1. “Je dois avoir reçu un appel direct de Dieu”

Moïse et le buisson ardent, Ésaïe et sa vision de la salle de trône de l’Éternel: “Me voici, envoie-moi!”, Paul sur le chemin de Damas… autant de preuves qu’il faut avoir reçu un appel direct et hors du commun de Dieu avant de se lancer dans un ministère chrétien, non?

Non. Je n’exclus pas que des appels spectaculaires et extraordinaires puissent arriver, mais le plus souvent, ce n’est pas comme cela que travaille Dieu.

L’appel au ministère, Jésus nous l’a déjà donné il y a 2000 ans:

Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit.

_{Matthieu 28.19}

Jésus nous appelle tous à parler en son nom afin que d’autres le suivent. Qu’attends-tu?

Il est vrai qu’il existe également un appel à mettre à part certaines personnes pour un ministère spécifique de responsable et d’enseignant. Paul dit à Timothée:

Ce que tu as entendu de moi en présence de nombreux témoins, confie-le à des personnes fidèles qui soient capables de l'enseigner aussi à d'autres.

_{2 Timothée 2.2}

Mais as-tu remarqué qui appelle ces personnes fidèles à devenir enseignants? Non pas Dieu directement, mais un responsable d’Église (Timothée en l’occurrence). Si tes responsables d’Église voient en toi les qualités requises pour ce ministère et t’encouragent dans ce sens, écoute-les! Si tu ne sais pas s’ils voient en toi ces qualités, demande-leur! Ils seront ravis que tu le fasses!

2. “Si je ressens un appel au ministère, personne n’a le droit de me contredire”

Si tu ressens un fort désir de servir Jésus, c’est super! Paul dit à Timothée:

Si quelqu'un aspire à la charge de responsable, c’est une belle tâche qu’il désire.

_{1 Timothée 3.1}

Or, le ressenti n’est pas le seul critère. L’appel au ministère se fait dans le contexte de la communauté chrétienne, pas seul dans son coin. C’est pourquoi Paul liste les qualités que l’Église doit reconnaître en une personne pour qu’elle soit mise à part pour un ministère (1Tm 3.2-13). Ces qualités sont très terre à terre: ton rapport à l’argent, au sexe et au pouvoir, la manière dont tu prends soin de ta famille, ta réputation aux yeux de tes collègues ou voisins non-chrétiens, ton aptitude à enseigner.

Si donc tu ressens le désir d’exercer un ministère chrétien, voici trois pistes:

1. Commence par demander à l’un des responsables de ton Église: “Vois-tu en moi les qualités que Dieu recherche? Comment dois-je encore progresser? Quels sont mes angles morts?”
2. Demande-leur de te proposer des occasions pour te tester au ministère de la Parole – l’école du dimanche, un groupe d’étude biblique, une méditation pour le groupe de jeunes, servir comme animateur dans une colonie de vacances chrétienne, etc.
3. Demande-leur de te faire des retours!

3. “Il faut être un surhomme spirituel pour travailler dans le ministère”

Le responsable chrétien a effectivement un devoir d’exemplarité. Il est appelé à être un modèle pour les autres. Or, cela ne veut pas dire qu’il doit être parfait et sans péché. Sinon, personne ne serait qualifié pour ce rôle!

À l’exception de l’aptitude à enseigner, toutes les qualités listées par Paul dans 1 Timothée 3 sont également exigées de tout chrétien, responsable ou non. Tous les chrétiens doivent rechercher la maîtrise de soi, prendre soin de leur famille et faire attention à leur témoignage auprès des non-croyants. Autrement dit, le responsable n’a pas besoin d’être un surhomme. Il doit simplement être un vrai disciple de Jésus qui recherche une cohérence de vie au quotidien.

Cette vie de disciple se travaille, y compris après s’être lancé dans un ministère. Paul dit à Timothée, qui était déjà responsable depuis un certain temps:

Que tes progrès soient évidents pour tous.

_{1 Timothée 4.15}

Dieu recherche nos progrès comme disciples, pas notre perfection.

4. “Si je ne veux pas être pasteur, je ne suis pas fait pour le ministère chrétien”

Faux.

J’ai déjà entendu quelqu’un dire que les ministères chrétiens sont comme des saucisses allemandes (!): il y a toujours la même chose à l’intérieur, mais les formes sont innombrables. Idem pour les différentes manières de servir Jésus. C’est toujours la même chose à l’intérieur – pas de la viande de porc, mais plutôt la Parole de Dieu – mais les formes sont diverses et variées.

Évangéliste, missionnaire, formateur, conseiller biblique, responsable du ministère auprès des femmes, des enfants, des ados, des étudiants, des personnes âgées, des démunis… je ne donne qu’un tout petit échantillon des ministères possibles.

Là où il y a une porte ouverte pour communiquer la Parole de Dieu, il y a un ministère à exercer, que tu sois derrière la chaire le dimanche matin ou pas.

5. “Si je veux me former au ministère, la première étape est de m’inscrire dans un institut de formation”

Pas sûr.

Si, comme dit plus haut, l’appel au ministère se fait au sein de la communauté chrétienne, c’est dans l’Église locale que le processus de discernement doit commencer. C’est là, sur la "ligne de front" pour ainsi dire, que tu peux te confronter à la réalité du service chrétien et tester tes aptitudes.

C’est pourquoi, quand un membre de mon Église me partage son désir de se former, je le conseille toujours de commencer par un ‘stage de découverte’. Concrètement, je l’invite à passer une ou deux années à goûter au ministère de notre Église tout en étant accompagné par un maître de stage expérimenté. Si à l’issue de ce stage, on discerne que la personne devrait effectivement être mise à part pour un ministère, c’est seulement là qu’on l’encouragera peut-être à s’inscrire dans un institut de formation.