« Que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. » – Matthieu 19.6
Le 29 juin 2007, ma femme et moi nous sommes tenus devant notre pasteur, nos amis, notre famille – et plus important encore, devant notre Dieu – et nous nous sommes promis:
Je te serai fidèle dans l’abondance comme dans le besoin, dans la joie comme dans la tristesse, dans la maladie comme dans la santé, pour t’aimer et te chérir aussi longtemps que nous vivrons tous les deux.
Aussi longtemps que nous vivrons tous les deux. Sans exception. Sans porte de sortie. Pas seulement dans l’abondance, la joie et la santé, mais aussi dans le manque, dans la tristesse et dans la maladie. Pas de dérogation pour la crise des sept ans, ou n’importe quelle autre excuse. Nous avons quitté père et mère, fait alliance pour devenir une seule chair (Gn 2.24) et nous avons pris très au sérieux les paroles de Jésus: “Que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni” (Mt 19.6). Aucun de nous deux ne dirait que le mariage est facile. Mais nous pouvons dire: c’est magnifique que le mariage n’ait d’autre porte de sortie que la mort.
Le stress, les épreuves, les tensions et les peines du mariage nous ont, très tôt, déstabilisés tous les deux. La période où nous nous sommes fréquentés a été paisible – trop, manifestement. Nos fiançailles n’ont été marquées que par quelques petits heurts. Tous les deux, nous avons toujours cru pleinement que le mariage était un engagement indéfectible jusqu’à la mort, sans que la Parole tolère la moindre échappatoire. Une fois notre temps de fréquentation et nos fiançailles achevées, l’alliance inconditionnelle du mariage est devenue notre réalité. Nous avons goûté à la liberté d’être réellement nous-mêmes. Cela nous a fait beaucoup de bien, même si nous avons rapidement rencontré de petits soucis.
Mais il s’agissait de saines querelles, celles dont nous avions (et avons toujours) désespérément besoin. Depuis le début, elles étaient (et sont toujours) enfouies à l’intérieur de nous, dans nos cœurs égoïstes et pécheurs: tout cela était désormais mis en lumière – le véritable nettoyage pouvait commencer!
Par le passé, nous avons chacun eu des colocataires et des mentors chrétiens qui ont mis le doigt sur notre péché et nous ont guidés vers Jésus. Mais il y a quelque chose de spécial à propos de cette alliance pour la vie – de ce contrat avec ce "colocataire pour la vie" jusqu’à ce que la mort nous sépare! Cela nous a forcés à mettre des mots sur nos singularités, nos particularités, et sur les péchés que nous aurions, autrement, pu ignorer encore pour quelques mois ou quelques années.
Nous sommes tous les deux des pécheurs sauvés. Nous comptons sur Jésus tant pour notre salut éternel que pour une rédemption progressive dans la vie présente. C’est pourquoi nous n’avons pas voulu nous arrêter aux apparences. Nous avons cherché à vraiment nous connaître l’un l’autre, à être réellement nous-mêmes, ceux que nous sommes en Christ, au lieu de nous cacher derrière un masque qu’il nous arrivait parfois de porter avant notre mariage.
Nous aurions pu vivoter avec une harmonie de façade, ne jamais faire l’effort d’aller en profondeur. Mais nous aurions seulement expérimenté la maigre joie provenant d’une vie superficielle. Nous voulions plus et nous voulons toujours plus! Nous voulions une plus grande joie, une satisfaction plus complète. Nous voulions un plaisir plus intense, accessible seulement au-delà de la souffrance et de la difficulté; une relation meilleure qui naît uniquement après que la situation s’est détériorée. C’est ce mariage sans porte de sortie, excepté la mort, qui nous y a conduits.
Ce “aussi longtemps que nous vivrons tous les deux” est non seulement meilleur pour nous et pour nos enfants (il y aurait beaucoup à dire à ce sujet), mais il fait de nous de meilleurs témoins dans le monde. Le monde est plein de relations conditionnelles. Pour certaines d’entre elles – professionnelles notamment – les conditions sont bonnes et nécessaires. Mais lorsque chaque relation est assortie de conditions, c’est comme s’il n’y avait pas de repos pour ceux qui sont fatigués.
À travers les mariages chrétiens, le monde a besoin de voir un Sauveur qui, sans condition aucune, a choisi d’aimer son épouse, l’Église (Ép 1.4-6). Envers et contre tout, malgré les échecs et les infidélités de son épouse, il continue d’œuvrer “afin de la conduire à la sainteté après l’avoir purifiée et lavée par l’eau de la parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable” (Ép 5.26-27).
Après avoir définitivement renoncé aux exceptions et aux conditions, un homme doit apprendre à aimer sa femme comme lui-même (Ép 5.33). Il découvrira alors la joie décrite dans Actes 20.35: “Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.” Dans cette alliance, impossible de négliger la réalité de notre mariage, pas plus qu’il n’est possible d’abandonner nos propres corps (Ép 5.28).
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webinaire
Droit de mourir? Une table ronde sur la fin de vie et l'euthanasie
Découvre le replay du webinaire du 27 septembre 2023 avec Thierry Le Gall, Directeur du Service pastoral du CNEF auprès des parlementaires, Vincent Rébeillé-Borgella médecin généraliste à Lyon et auteur du livre Un médecin face à la peur de la mort et Joël Favre, pasteur en région grenobloise et professeur d’éthique à l’Institut Biblique de Bruxelles ; ainsi qu’une invitée spéciale: Justine Gruet, députée du Jura.
Orateurs
T. Le Gall, V. Rébeillé-Borgella et J. Favre