Nous avons estimé bon de partager sur le site une courte réponse aux enseignements de Claude Ignerski, réalisée par un collectif de pasteurs. Certains n’auront certainement jamais entendu parler d’Ignerski, et le but de cet article n’est pas d’attirer l’attention sur son enseignement.
La lecture de l’intro et de la conclusion de cette réponse vous suffiront pour comprendre de quoi il s’agit. Malheureusement, d’autres chrétiens sont confrontés plus personnellement aux affirmations d’Ignerski, soit parce qu’ils commencent à croire ses enseignements, soit parce que des membres de leurs églises sont sensibles à son influence. À toutes ces personnes, nous espérons que cette courte réponse pourra être utile.
Voici une courte réponse aux affirmations de Claude Ignerski dans le livre: Révélations de la fin des temps: Tome 3, "Septembre 2015: 7 preuves irréfutables de la date de l’enlèvement de l’Église", Éditions Oasis, 2014.
Article rédigé par un collectif: Florent Varak (s. dir.), Jérémie Deglon, Stéphane Kapitaniuk, Franck Segonne, Philippe Viguier.
Les "prophéties" sur la fin du monde ou le retour du Christ se succèdent et se ressemblent. Paco Rabanne annonçait en 2000 la destruction de Paris par une comète. D’autres ont fait parler (à tort) un calendrier maya1. Les autres scrutent inlassablement Daniel, Joël, Zacharie et Apocalypse pour trouver une date. Harold Camping a prévenu le monde que l’enlèvement aurait lieu le 21 mai 2011 (certains évangéliques ont quand même donné 5 millions de dollars pour que l’info circule).
Une fois la date passée, il a reformulé sa prédiction pour le 21 octobre. Il a finalement renoncé à toute prophétie prédictive, avant de mourir le 15 décembre 2013.
Nous voilà de nouveau devant une annonce, issue d’une personne se réclamant du camp évangélique. Nous ne pensions pas qu’elle trouverait écho, mais plusieurs se trouvent vraiment influencés par cette perspective.
Claude Ignerski affirme avoir reçu des révélations qui lui permettent de comprendre l’enseignement véritable de la Bible. C’est ainsi qu’il affirme que Jésus reviendra en septembre 2015 (Ignerski, Claude, Révélations de la fin des temps: Tome 3, Septembre 2015: 7 preuves irréfutables de la date de l’enlèvement de l’Église, Éditions Oasis, 2014).
Est-ce que Jésus reviendra en septembre 2015?
Puisque Jésus revient "aujourd’hui", le mois de septembre 2015 est au moins possible! Mais nous ne croyons pas que les sept preuves "irréfutables" aient la moindre solidité.
Le site des Éditions Oasis présente candidement le chemin spirituel de l’auteur:
Suite à des circonstances particulières, il a dû vivre 25 ans de séparation du corps de Christ, dont les cinq dernières années pendant lesquelles le Seigneur lui montra progressivement toutes les choses qui doivent arriver très prochainement, y compris l’année et le mois de son retour. Que le Seigneur daigne bien vouloir permettre à ces quelques pages – nées de trente mois de travail, dans les combats spirituels, les souffrances, les jeûnes multipliés, les supplications incessantes, les veilles et cette solitude de cinq ans – de contribuer selon sa grâce à l’édification de son Église et surtout de sa préparation en vue de son retour imminent. À Dieu le Père et à son merveilleux Fils Jésus-Christ soit toute la gloire dans ce siècle et les siècles à venir!
Derrière cette pieuse formulation, il faut noter plusieurs problèmes.
Cette fausse autorité se confirme dans les propos tenus dans le livre (pp. 43-44):
Ma mission en tant que serviteur de Dieu et dispensateur des mystères de la fin des temps, consiste à vous faire part de ce que le Seigneur m’a révélé sur ce sujet, et votre part sera d’examiner toutes choses. Comme tout ministère qui vient de Dieu, je m’efforce par Sa grâce à suivre Ses recommandations, et, n’en déplaise à certains, l’une de mes responsabilités est d’intervenir pour réfuter ceux qui affirment naïvement les choses qu’ils ont entendues des autres, sans en comprendre le sens réel. Mais s’il vous plaît, avant que l’idée ne vous effleure de me prendre pour un illuminé de plus, laissez-moi vous mettre en garde contre l’amalgame, car le fait de porter un jugement sans discernement à l’égard d’un serviteur de Dieu reviendrait à s’en prendre directement à l’autorité même de Dieu. Je dis cela dans l’intérêt de chacun, afin ne pas attirer une condamnation sur vous-même. Pour vous en convaincre lisez Nombres 12 et réalisez comment Dieu a repris Marie et Aaron qui avaient murmuré contre leur frère.
Vous réalisez ce qu’il affirme? Mettre en doute son autorité, c’est mettre en doute l’autorité même de Dieu! Nous soutenons que c’est le propos d’un gourou, quel que soit le bien-fondé éventuel de son propos. L’autorité personnelle de l’auteur continue (ibid.):
Je ne suis pas prophète, mais je sais que tout ce qui est écrit dans cet ouvrage doit se réaliser pratiquement dans tous les détails. La différence est que Dieu ne s’est pas adressé à moi comme aux prophètes de la Bible, mais Il m’a accordé la révélation pour la compréhension des choses que les prophètes avaient vues et annoncées depuis des siècles. Je n’ai point consulté la chair et le sang durant ces longues années de solitude, mais c’est par révélations du Saint-Esprit que j’ai eu la compréhension des prophéties et de tout ce que j’ai écrit dans mes trois ouvrages concernant la fin des temps. Et si j’affirme les choses, ce n’est pas par présomption, mais parce que je sais de Qui je les ai reçues, ce que j’ai traversé pour les recevoir, et du temps que j’ai passé avec Dieu pour recevoir les confirmations. Je ne dis pas cela pour me justifier, mais je le dis à ceux qui auraient tendance à me juger avant d’avoir pris le temps d’examiner les choses comme le Seigneur nous le demande pour savoir si cela vient de lui (1Th 5.20-21).
C’est une auto-présentation qui ne va pas sans rappeler Paul dans ses souffrances et son mandat apostolique (2Co 11 et Ga 1). Il n’hésite pas à considérer sa chronologie comme “inspirée” (p. 64), et qu’il a rédigé son livre “sous l’inspiration du Saint-Esprit” (p. 42) plaçant ses écrits au même rang de l’Écriture. Rien de moins!
À partir du moment où une personne se targue d’une autorité personnelle, d’une révélation personnelle, d’une isolation des autres, d’un ministère personnel unique… cette personne parle de sa propre autorité. Mais usurper celle de l’Esprit devient plus grave.
Si les sept sont irréfutables, alors il suffit de montrer qu’une seule d’entre elle est erronée pour ne pas s’inquiéter des autres! Puisque chacun des contributeurs de cette courte réponse a des occupations ailleurs, nous proposons de regarder brièvement deux arguments sur les sept que contient le livre de Ignerski.
Il est dur de juger le cœur de quelqu’un qui désire le retour du Seigneur. Paul souhaitait que Christ revienne pendant sa génération. Des hommes pieux comme Martin Luther et John Wesley prédirent la fin du monde pendant leur vie ou peu après leur mort. Cependant, ces prédictions ont souvent été avancées par des faux-prophètes, comme Charles Russell, fondateur des Témoins de Jéhovah, annonçant le retour de Christ en 1874, puis ensuite à nouveau en 1914.
Peut-on juger Ignerski pour se faire passer comme un prophète? Dieu seul le peut. Cependant, nous ne pouvons soutenir ce qu’il avance, et appelons les lecteurs à la méfiance et au discernement.
L’approche d’Ignerski face à la révélation est similaire au mouvement gnostique des premiers siècles, où une connaissance cachée était révélée à certains bénéficiaires, supérieurs dans leur cheminement spirituel. Il commence son 3e tome en affirmant:
Compte tenu des années passées auprès du Seigneur dans la prière, le jeûne et les combats spirituels, ces révélations ont pris beaucoup de temps pour mûrir en moi.
p. 63
Cette élévation de la piété personnelle pour une soi-disant révélation est contraire au concept biblique du sacerdoce de l’Église, où tous sont vus égaux aux yeux de Dieu (Ap 1.5-6, 1P 2.8-9). L’élitisme religieux, que l’on retrouve dans le catholicisme entre autres, de nombreuses religions, et les sectes, est contraire à l’enseignement de Christ, centré sur la fraternité et l’humilité (Mt 23.8-11).
Paul exhortait Timothée à se méfier des faux-docteurs et surtout de la pratique de discussions autour des généalogies qui distraient les croyants de leurs vraies priorités:
Je te rappelle l’exhortation que je te fis, à mon départ pour la Macédoine, lorsque je t’engageai à rester à Éphèse, afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines, et de ne pas s’attacher à des fables et à des généalogies sans fin, qui produisent des discussions plutôt qu’elles n’avancent l’œuvre de Dieu dans la foi.
1 Timothée 1.3-4
Insister sur les généalogies (la chronologie) est une attaque directe contre cet avertissement de Paul.
Ignerski avance de nombreux arguments arbitraires, qui peuvent être choisis au bon vouloir d’une personne pour arriver aux conclusions qu’il désire:
L’interprétation d’une phrase poétique tirée des Psaumes comme littérale:
Car mille ans sont, à tes yeux, comme le jour d’hier, quand il n’est plus, et comme une veille de la nuit.
Psaumes 90.4
Ignerski utilise ce verset pour avancer la fin du monde après 6000 ans d’existence de notre monde, en parallèle avec le modèle de la semaine de 7 jours instaurée par Dieu dans la Genèse. Il n’y a aucun passage de l’Écriture suggérant que “l’histoire humaine durerait une semaine”.
L’existence d’un jubilé au 4ᵉ degré non mentionné dans la Bible représentant une période de 6000 ans.
Une interprétation que le "repos du Sabbat" (Hé 4.9-11) est le millénium (alors que l’auteur de l’épitre aux Hébreux semble insinuer que cela a rapport à l’âge éternel, puisqu’un millénium littéral comprendra toujours la mort et une rébellion sans précédent à la fin, cf. Ap 20.7-8).
Le choix de l’âge de Moise de 120 ans comme un multiple pour arriver au chiffre de 6000 ans. L’association entre les deux relève de jeux comme des chiffres et des lettres plutôt que de l’exégèse!
Ignerski fait grand cas de la collusion entre les fêtes juives et le calendrier lunaire. Ce serait "miraculeux" et prédictif que certaines fêtes aient lieu à l’occasion de moments liés au cycle de la lune.
Mais le calendrier juif est constitué de mois de 30 jours en moyenne, correspondant à la révolution de la lune autour de la Terre qui est d’environ 29.5 jours. Les pleines lunes et les nouvelles lunes sont ainsi des marques fortes de temps de célébration pour les juifs:
Ainsi on voit dans Psaumes 81.4:
Sonnez de la trompette à la nouvelle lune, à la pleine lune, au jour de notre fête!
Cependant, l’année solaire est de 12,4 mois lunaires. Ainsi, pour conserver les saisons, les juifs ajoutent un 13ᵉ mois supplémentaire tous les 3 ans ou lorsque cela est nécessaire. Ainsi, même les années bibliques, au bout du compte, sont basées sur la révolution de la Terre autour du soleil.
En conséquence, les calculs d’Ignerski sont arbitraires et non fondés.
Ignerski présente les preuves 3 (et 4) comme si c’était le fruit d’une révélation directe de Dieu. Le lecteur à besoin de savoir qu’Ignerski n’est pas le premier à relever l’existence de ces tétrades (cf. plus bas la définition). Des théories sur les tétrades ont déjà étés avancées par John Hagee et Mark Blitz (et ont même fait un bestseller aux USA)2.
Comme ailleurs dans les écrits d’Ignerski, on a l’impression que la Bible devient entre ses mains un recueil de textes séparés de leur contexte historique. La Bible est traitée comme un livre de secrets et de codes à déchiffrer. La Bible devient un livre qui contient des mystères fermés aux lecteurs à moins de recevoir une révélation spéciale.
Nous allons voir dans cette section que la Bible ne fait aucune mention de tétrades, ni de leur importance. La Bible ne fait aucun lien entre tétrades et événements de la fin des temps. Cela laisse la liberté complète à Ignerski de lier chaque événement mondial qu’il choisit à sa tétrade correspondante et à une prophétie3. Plus insolite, les éclipses lunaires et solaires qu’il dit être si significatives seront quasiment toutes pas visibles de Palestine4.
Ignerski accorde beaucoup d’importance aux tétrades dans son tome 3. Trois de ses sept "preuves irréfutables" en parlent (n°3, 4 et 6). On retrouve le terme des dizaines de fois dans son livre.
Qu’est-ce qu’une tétrade?
Une tétrade, c’est quatre éclipses lunaires totales qui se produisent sur deux ans, sans éclipse partielle entre les éclipses totales. Nous vivons actuellement une tétrade qui a commencé le 15 avril 20145.
Ignerski dit ceci:
Une tétrade est un phénomène scientifique exceptionnel parce que rarissime. […] Depuis l’an 1 de notre ère, seulement 7 tétrades ont été observées, dont deux se sont produites au XXᵉ siècle6.
L’auteur se trompe tout simplement, car depuis l’an 1, il y a eu 62 tétrades7. C’est donc un phénomène qui n’est pas "rarissime" comme il prétend. En sa défense, Ignerski semble en réalité se référer à des tétrades particulières, qui ont coïncidé avec des fêtes juives8. Mais sa formulation est au mieux imprécise.
Plus grave, Ignerski affirme à propos des tétrades:
Ce phénomène extraordinairement rare intervient à l’occasion d’un événement majeur et déterminant pour Israël avec, en plus, comme dénominateur commun la réalisation d’une prophétie biblique. Les 3 dernières tétrades sont des phénomènes annonciateurs de la réalisation d’une prophétie biblique de la fin des temps9.
Premièrement, la Bible ne parle pas du tout de tétrades. Elle ne dit pas qu’elles sont importantes, elle n’en parle pas du tout. Elle parle de la lune et du soleil bien entendu, mais nulle part n’indique que certains schémas d’éclipses auraient une signification particulière. Le calendrier juif était lunaire, mais nulle part l’instruction n’est reçue de faire particulièrement attention à quatre éclipses lunaires totales de suite10.
Deuxièmement, si la Bible fait mention de l’interprétation de "signes" dans les astres, c’est pour avertir que c’est une pratique occulte:
Les païens imaginèrent d’autre part que les divers aspects de la lune, dus aux circonstances atmosphériques et aux lois astronomiques, présageaient des événements politiques. Les prophètes démontrèrent la folie de telles prédictions (És 47.13)11.
Dans ce texte d’Ésaïe, l’Éternel se moque des devins médiums, sorciers et magiciens babyloniens qui dépendent des astres et des nouvelles lunes pour prédire l’avenir:
Tu t’es fatiguée à force de consulter: Qu’ils se lèvent donc et qu’ils te sauvent, ceux qui quadrillent le ciel, qui observent les astres, qui annoncent, d’après les nouvelles lunes, ce qui doit t’arriver.
<subÉsaïe 47.1312
La Bible nous enseigne donc bien quelque chose à propos de l’interprétation des cycles de la lune: c’est une pratique occulte.
Troisièmement, Ignerski n’appuie pas bibliquement son propos quand il affirme que “les tétrades ont lieu à l’accomplissement d’une prophétie pour Israël”. C’est uniquement basé sur ce qu’il observe13. De même, il ne montre jamais que la Bible dit que telle tétrade précédera l’accomplissement de telle prophétie. Il procède toujours dans le sens contraire: il trouve une tétrade, il cherche un événement concernant le peuple juif et ensuite, il parcourt la Bible cherchant un accomplissement. Des éclipses et des événements géopolitiques (même concernant les Juifs) ayant lieu chaque année, c’est naïf, pour ne pas dire malsain, de vouloir essayer d’établir une corrélation entre eux. Comme pour les théories conspirationnistes, celui qui essaie de trouver un lien entre deux évènements parvient toujours à en trouver un.
En résumé, la Bible ne parle pas de l’importance des tétrades. Elle ne fait même pas une seule fois mention de ce concept. Ce que la Bible indique par contre, c’est que la pratique de prédire l’avenir en fonction de la lune était typique des devins babyloniens. Enfin, la méthode d’Ignerski est douteuse14. Si on veut emprunter l’image du puzzle, il cherche à faire rentrer à tout prix des pièces d’un puzzle (les tétrades et la géopolitique) dans un autre puzzle (la Bible). Au bout du compte, on y parvient, mais seulement au détriment de la Bible.
Autres remarques sur les affirmations d’Ignerski et ses tétrades15.
Les éclipses lunaires sont-elles toujours rouges?
L’auteur cite la prophétie de Joël 2.30-31; 3.3-4. Et voit dans la "lune en sang" de Joël, une mention aux éclipses lunaires durant la tétrade de 2014-2015. Mais les éclipses lunaires (dont celles des tétrades) peuvent avoir toutes sortes d’aspects et de couleurs (noir, rouge, orange, pêche, jaune16).
Est-ce exceptionnel qu’une éclipse ait lieu à Pâque ou à la fête des tabernacles?
Non, ce n’est pas si exceptionnel que cela. L’explication est assez simple. Il faut d’abord se rappeler que les éclipses lunaires ont lieu uniquement à la pleine lune et que ces deux fêtes juives ont lieu toujours à la pleine lune. En effet, le calendrier juif est lunaire, c’est à dire chaque mois commence à l’apparition du premier croissant après la nouvelle lune. La Pâque débute toujours le 14ᵉ jour du 1ᵉʳ mois et dure 7 jours. La fête des huttes est toujours le 15 du 7ᵉ mois et dure 7 jours (Lv 23.34).
Les tétrades 2014-2015 seront-elles visibles de Palestine?
Non, d’après l’astronome Faulkner, les trois premières ne seront pas visibles depuis Israël et seul le début de 4ᵉ éclipse sera visible de Palestine17. Dans les faits, cela s’est déjà confirmé pour les deux premières éclipses qui étaient visibles surtout en Amérique et dans le Pacifique18. C’est vraiment peu probable qu’un "signe" qui devrait être pour Israël serait visible partout sauf en Israël.
Les deux éclipses solaires seront-elles visibles de Palestine?
L’éclipse du 20 mars 2015 sera totale, mais visible uniquement dans les océans Atlantique et Arctique. Ce ne sera pas un grand signe eschatologique. Les seules zones habitables qui sont sur la trajectoire de l’éclipse sont les îles Féroé et Svalbard (soit une population totale de 35 000 habitants). De plus, il suffit que la météo soit défavorable (fréquent sur ces îles), pour que personne ne remarque l’éclipse19. La seconde éclipse sera partielle et aura lieu le 13 septembre 2015, date de Roch Hachana (fête des trompettes). Mais à moins d’être presque totale, une éclipse partielle passe souvent inaperçue20. On est loin donc de parler des signes eschatologiques terrifiants qui sont décrits dans la Bible (Mt 24.29; Jl 3.3-4).
Plusieurs des contributeurs de ce court article aiment bien le sujet de la fin des temps. Mais il faut reconnaître que Jésus a cherché à diriger l’attention des disciples ailleurs.
Alors que Jésus s’apprêtait à rejoindre le Père, les disciples demandèrent:
Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume pour Israël?.
Actes 1.6
Ils voulaient connaître par avance ce temps…
Quelle que soit l’interprétation de ce qu’ils entendaient par "royaume d’Israël", la réponse de Jésus réoriente les disciples de manière explicite:
Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous et vous serez mes témoins.
C’est la prérogative du Père de fixer “les temps ou les moments”. C’est la prérogative des disciples de lui faire confiance pour cet aspect des choses, et se concentrer sur une tâche importante: être témoin de Christ jusqu’aux extrémités de la terre.
Il n’appartient ni à Ignerski ni à quiconque de s’arroger le droit de dire autrement. Cet homme, comme les éditions Oasis, prennent une lourde responsabilité en publiant des propos de cette nature.
Sur le retour de Christ, George E. Ladd écrit:
Dans l’enseignement de notre Seigneur, laccent est mis sur deux choses: l’attente et la perspective. Il souhaitait laisser chaque génération de Son peuple dans une position où ils pourraient sentir que leur génération serait la dernière sans pourtant être capable de définir des dates. La réaction que cela produit est vue dans l’apôtre Paul. Paul vécut sa vie entière avec l’attitude d’attente face au retour de Christ. Il parlait comme si sa génération serait témoin de la fin; et pourtant nulle part il n’affirme que la fin arrivera pendant la durée de sa vie… Paul a vécu comme si Christ devait revenir pendant sa génération; mais il travaillait et planifiait comme si le monde allait continuer pendant longtemps21. Puissions-nous vivre chaque jour comme s’il revenait ce jour-là…
Jérémie Deglon, Stéphane Kapitaniuk, Franck Segonne, Florent Varak (s. dir.), Philippe Viguier. Le 6 décembre 2014.
webinaire
La Bible est-elle réellement fiable?
Découvre le replay du webinaire de John Glass enregistré le 29 novembre 2016.
Orateurs
J. Glass