J’aurais pu intituler ce billet: “Dis-moi ce que tu likes, je te dirai qui tu es.” Je me demandais récemment ce qui constitue notre identité en ligne. Comment je dis, comment je montre aux autres qui je suis sur les réseaux sociaux?
Ce qui fait ce que nous sommes est en partie ce que nous voulons bien montrer. Il n’y a pas qu’un facteur qui défit les contours de notre identité en ligne. On peut en nommer rapidement quelques-uns: ce que nous montrons de nous-mêmes, comme les avatars ou les photos; ce que nous disons, dans les commentaires ou sur notre blog; mais aussi, et c’est ce dont je veux parler aujourd’hui, par ce que nous aimons.
Tu écoutes quoi comme musique? Cela fait partie des premières questions pour mieux connaitre quelqu’un. Tu as aimé quels films récemment? En fait, nous cherchons des gens avec qui nous pouvons partager des expériences, ou partager des émotions. Je suis content quand quelqu’un a aimé le même film que moi. Ensemble, nous pouvons partager ce qui nous a plu.
Ce que j’aime, je peux le montrer comme un catalogue. Je peux montrer les images que j’aime sur mon Pinterest ou mon Tumblr, la musique sur Spotify ou 8 tracks, les films sur Allocine ou Imdb, les livres sur Amazon, les objets sur Svpply… En fait je peux décliner l’ensemble de mes goûts sur à peu près tout.
C’est comme si, à l’aide de tous ces goûts définis, on pouvait mieux cerner qui je suis. Comme si je pouvais réduire mon identité à mes goûts.
Certains pourraient arriver à la fausse idée qu’on peut se définir entièrement à partir de ce que l’on aime. C’est faux. Néanmoins, ce que nous aimons dit des choses de qui nous sommes. Mais c’est prendre l’équation à l’envers.
Donc même si c’est souvent révélateur, ce que j’aime ne définit pas qui je suis, mais qui je suis, détermine ce que j’aime. Il faut retourner la problématique. Notre identité ne dépend pas de ce que nous montrons, mais bien l’inverse. De la même manière, qui je suis, détermine ce que je fais. Tellement l’image de soi est devenue importante, certains confondent identité et apparence. Mais on sait bien que les apparences sont parfois trompeuses. Parfois, je peux faire le bien, mais cela ne fera pas de moi quelqu’un de bien.
Les discours humanistes positivistes, en plus de mentir sur notre réalité pécheresse, nous font croire que l’on peut soi-même se changer. C’est comme résoudre un problème par lui-même. Dans la pensée courante, les hommes vont bien et le problème vient d’ailleurs. Parfois, même de Dieu. Dans la pensée chrétienne, les hommes vont mal et le problème vient d’eux-mêmes.
La solution ne peut venir que d’ailleurs, que de Dieu. Celui qui a créé l’homme peut le re-créer. C’est ce que nous dit la Bible. La conversion n’est rien de moins qu’une nouvelle création, une nouvelle naissance (Jn 3; 2Co 4). Quand nous nous tournons vers Dieu, nous sommes de nouvelles créatures (2Co 5.17).
Et toi, ce que tu aimes reflète-t-il qui tu es? Est-ce que tu essaies de te définir par ce que tu aimes? Ou alors ton identité se trouve-t-elle en Christ? Que disent tes goûts de ton identité? Peut-on deviner que tu es chrétien à ce que tu aimes et partages? Ce que tu aimes et partages est-il vrai, honorable, juste, pur, aimable (Ph 4.8)?
webinaire
Comment avoir une vision biblique du monde et de la culture?
Découvre le replay du webinaire de Raphaël Charrier et Matthieu Giralt (Memento Mori) enregistré le 24 octobre 2018.
Orateurs
M. Giralt et R. Charrier