Selon l’époque et la culture, les réactions exprimées à l’endroit des croyants divergent. Dans le monde occidental actuel, l’une de ces réactions, récurrente, est particulièrement intéressante: "Je suis incapable d'avoir la foi!" Une véritable occasion à saisir! Mais un minimum de préparation s’impose.
Plus d’une fois, il m’est arrivé d’entendre un individu non croyant me dire, non pas: « Ta foi est très bien pour toi, mais personnellement, cela ne m’intéresse pas », mais plutôt: « Tu as de la chance d’avoir cette foi qui t’habite, car moi, je ne parviens pas à croire. »
On oublie parfois que certaines personnes de notre entourage ne demanderaient pas mieux que de croire en Dieu; or, elles s’en sentent incapables. S’il leur arrive même d’envier les croyants convaincus, le sentiment que la foi leur est inaccessible persiste. C’est simple: « certains individus ont reçu la foi, d’autres pas ».
Je me suis parfois retrouvé bouche bée à l’écoute de ce genre de commentaire, ne sachant pas vraiment comment rebondir. Comme surpris par ces cris du cœur inattendus, dont je n’ai aucune raison de remettre en cause la sincérité.
Du coup, je me suis interrogé, Bible en main, sur ce qu’il conviendrait de suggérer à ces personnes qui semblent éprouver une soif réelle de la vérité mais pensent ne pas avoir été conviées à la fontaine.
L’essentiel de ma réponse à leur endroit, c’est désormais: « Oui, tu peux aussi avoir la foi. » L’idée d’une foi qui se « reçoit » n’élimine pas la possibilité d’une foi qui se « recherche ». La question n’est pas tant de savoir si l’on peut recevoir la foi; c’est plutôt de déterminer si l’on veut vraiment la recevoir, c’est-à-dire devenir disciple de Jésus, avec tout ce que cela implique. Car c’est bien de cela dont nous parlons, s’agissant de la foi chrétienne.
Voici, sous forme d’ébauche, certains éléments de réponse qui me semblent pertinents. Il va de soi que d’autres aspects pourraient aussi être abordés avec profit.
Effectivement, la foi se « reçoit », puisque c’est Dieu qui la donne. Quand Jésus demande à ses disciples: « D’après vous, qui suis-je? » et que Simon Pierre répond: « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant », Jésus enchaîne: « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce n’est pas une pensée humaine qui t’a révélé cela, mais c’est mon Père céleste » (Matthieu 16.15-17).
On a donc raison d’employer l’expression « recevoir la foi ».
Par exemple, à la fin de l’Évangile selon Jean, l’auteur déclare: « Jésus a accompli encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres signes qui ne sont pas décrits dans ce livre. Mais ceux-ci ont été décrits afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom » (Jean 20.30-31).
Si Dieu accorde la foi, il le fait en utilisant des moyens concrets, comme la lecture de l’Évangile selon Jean (et du reste de l’Écriture).
La Bible n’encourage donc pas l’attente passive du surgissement de la foi dans sa vie. Elle invite plutôt à l’utilisation énergique des canaux que Dieu privilégie pour offrir le don de la foi.
Le meilleur cadre pour découvrir la Bible en vue de recevoir la foi, c’est la compagnie des chrétiens. En effet, ces derniers peuvent expliquer le texte biblique aux non-initiés, et dans le même temps fournir des illustrations vivantes de l’impact percutant du message chrétien. Dans la mesure où, bien entendu, ces chrétiens adoptent un style de vie en cohérence avec ce qu’ils croient.
Parmi les situations concrètes qui permettent un contact avec la Bible aussi bien qu’avec les chrétiens, on retrouve:
« Tu aurais aimé recevoir la foi? » C’est encore possible, puisque « la foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole de Dieu » (Romains 10.17).
P.S. J’avais publié cet article une première fois le 2 février 2016. Je l’ai republié le 21 septembre 2021, en espérant qu’il soit utile à de nouveaux lecteurs.