Fashioniste pour Jésus

Mission de l’ÉgliseCulture et artsTémoignage

Ceci fait partie d’une série d’articles que j’écris dans lesquels je partage des témoignages de mes années de service dans la mission en Afrique. Je prie pour que ces témoignages soient une bénédiction et un encouragement pour de nombreuses personnes.

Avez-vous déjà pensé que vos vêtements pouvaient faire une différence dans vos relations? Je ne parle pas de s’habiller de façon décente, bien que cela soit important. Au Sénégal, l’importance de la tenue vestimentaire va bien au-delà du fait d’éviter les shorts courts et les pantalons serrés (même si les deux sont déconseillés). Ce dont je parle, c’est de s’habiller pour faire bonne impression dans une culture où tout le monde, de votre ami d’à côté au marchand de poisson, se met sur son trente et un dès qu’il franchit la porte d’entrée.

Tu manges pour toi. Tu t’habilles pour les autres.

Les implications pour le ministère sont simples. Si je quitte la maison sans réfléchir à ce que je porte, je pourrais fermer des portes dans ma communauté sans m’en rendre compte. Et le fait est que l’accent n’est pas nécessairement mis sur la vanité, mais sur l’attention portée aux autres. Les locaux disent: « Tu manges pour toi. Tu t’habilles pour les autres. » En d’autres termes, mangez ce que vous voulez, mais n’obligez personne à regarder votre apparence débraillée et mal soignée; faites un effort!

Le fait d’être pauvre n’est pas non plus considéré comme une excuse. Un autre proverbe local dit: « Une belle tenue couvre un estomac vide ». Et c’est vrai, les gens sont prêts à sacrifier la nourriture au nom de l’apparence. Donc, du point de vue des Sénégalais, en tant qu’Occidentaux, nous pouvons nous permettre de bien nous habiller, nous n’avons aucune excuse pour ne pas le faire. La plupart des gens ne nous le diront pas en face, mais ils le remarqueront.

Des implications pour les voyages missionnaires de courte durée

Il est important pour chacun d’entre nous de garder cela à l’esprit lorsque nous nous préparons à participer à un voyage missionnaire de courte durée. Je me souviens de nombreuses fois où, en faisant mes valises pour un voyage dans un pays en voie de développement, je me suis dit: « Je devrais apporter mes vêtements les plus minables, pour ne pas avoir l’air d’une occidentale fortunée qui se vante de sa richesse. »

J’étais loin de me douter que j’aurais très bien pu insulter mes hôtes par ce qui, pour eux, était perçu comme de l’indifférence à leur égard! La morale de cette histoire est que nous devons faire nos devoirs. Nous devons nous renseigner à l’avance sur ce que la culture locale juge le plus approprié de porter.

L’effort vaut la peine

D’un point de vue positif, lorsque vous vous préparez à l’avance, et surtout si vous vous habillez avec des vêtements locaux, vous pouvez attirer beaucoup d’attention et de sympathie et rendre les gens heureux. (Ce n’est peut-être pas toujours possible lors d’un court voyage, mais j’ai vu des tailleurs pas chers faire des merveilles en quelques jours, et il est souvent possible de se faire confectionner rapidement une tenue à la mode locale). Une fois, alors que mon mari Dan se rendait à l’Église en « boubou » (la tenue masculine typique au Sénégal), un homme l’a arrêté dans la rue pour lui serrer la main et lui dire « Merci! Merci! »

Le bon côté de cette valeur culturelle est que je dois aller acheter de beaux tissus et demander à mon tailleur de me faire des tenues tout à fait uniques. Mais l’inconvénient, c’est que je ne peux jamais faire une course rapide sans être bien habillée, et cela complique en quelque sorte la sortie de la maison. Ce sont les réalités avec lesquelles nous vivons au Sénégal, et bien que cela puisse paraître étrange, nous prenons notre tâche de bien paraître au sérieux, ne voulant pas que quoi que ce soit se mette en travers du message de l’Évangile. Qui aurait cru que je déménagerais en Afrique pour devenir une fashioniste?


Découvrez un épisode de notre podcast en lien avec cet article:

Angie Velasquez Thornton

En équipe avec son mari Daniel, Angie a servi le Seigneur au Sénégal pendant 10 ans dans la formation des leaders. Installés à Montréal avec leurs 2 filles depuis août 2017, ils servent dans leur Église locale et dans l'AEBEQ. Angie est titulaire d'un MDiv de Moody Theological Seminary. Elle est coanimatrice du podcast Chrétienne avec Aurélie Bricaud, Responsable du ministère féminin de SOLA (TGC Québec), animatrice de sa chaîne YouTube d'enseignement textuel, blogueuse chez TGC Canada et auteure et éditrice du livre Elles ont vu la fidélité de Dieu aux Éditions Clé en partenariat avec TPSG.

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