Comment pouvons-nous réaliser combien Jésus est l’auteur d’un salut parfait? Comment mieux nous approprier les promesses et les bénédictions spirituelles liées à la croix?
C’est ce que l’auteur de l’Épître aux Hébreux parvient à faire en faisant quelque chose d’unique dans la Bible.
Il établit une comparaison entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance afin que brille la perfection de cette dernière. Cette juxtaposition (en particulier dans les chapitres 8-10) exalte la suprématie de Christ et comment il excelle dans son rôle de Prêtre.
J’ai eu la joie de faire un survol de l’Épître dans le webinaire 1h pour comprendre Hébreux.
Dans cet article, je vais comparer un peu plus en détail (mais non de façon exhaustive) les deux Alliances.
Je prie que cela nous aide à comprendre la nécessité et la perfection du sacrifice de Jésus pour notre salut.
L’Ancienne Alliance fut inaugurée par Moïse (Hé 9.19). Elle était temporaire et offrait des bénédictions terrestres (Hé 3.1-18), mais ne conduisait pas le peuple à la perfection.
Ses promesses étaient conditionnées à l’obéissance à la Loi de Moïse. Le voile séparant le lieu Très Saint du monde (Hé 7.11; 8.9-10) rappelait que l’Alliance et son système religieux ne donnaient pas d’accès à Dieu. Elle ne permettait pas d’obtenir son pardon (Hé 10.1-4, 18) et ne produisait ni la transformation ni la purification du cœur (Hé 8.10-12).
En revanche, elle contenait la promesse de la Nouvelle Alliance (Hé 10. 4-16). Elle était une pédagogie préparatoire, ombre – type – des biens spirituels éternels de la Nouvelle Alliance (Hé 8.5).
La Nouvelle Alliance offre et garantit au peuple de Dieu une rédemption éternelle, fondée sur sa grâce (Hé 4.16; 7.21; 8.6; 5.9; 9.11).
Elle contient la promesse immuable d’un héritage éternel et assure, grâce à Christ, un libre et éternel accès à Dieu (Hé 6.17-20; 9.15; 10.19). Elle est inviolable par le péché des enfants de Dieu, car elle est conditionnée à l’obéissance parfaite de Jésus.
Le Père, qui a envoyé son Fils pour sauver son peuple, est pleinement satisfait et glorifié en le contemplant s’offrir en sacrifice parfait et éternel. En effet, Jésus représente son peuple devant le Père en tant que sacrificateur ayant souffert la pénalité de tous leurs péchés, une fois pour toutes (Hé 9.23-28; 10.14).
Dans l’Ancienne, dans le tabernacle, puis le temple (Hé 9.1-10) qui étaient une représentation symbolique de la réalité céleste (Hé 9.23). Rien n’était réellement offert dans les lieux célestes.
Dans la Nouvelle, il a lieu à la croix, mais également dans le « temple céleste », expression symbolique de la réalité céleste et spirituelle (Hé 9.11-13, 24).
Dans l’Ancienne, le souverain sacrificateur (prêtre qui offre le sacrifice) est un lévite établi selon la loi de Moïse (Hé 5.1-4; 7.28). En tant que prêtre, il était médiateur entre les Hommes et Dieu. Il représentait le peuple devant l’Éternel en lui offrant des sacrifices afin de suspendre son jugement.
Il traversait donc le voile du lieu Très Saint chaque année pour offrir le sacrifice pour ses péchés et ceux du peuple (Hé 9.7-10). Mais le sacrificateur était un pécheur, faillible, qui finissait par mourir. Il devait donc être remplacé par un autre, encore et encore (Hé 7.23-25; 10.11-13). Son sacerdoce n’impliquait pas de souffrance sacrificielle personnelle.
Dans la Nouvelle, c’est Jésus, Fils de Dieu incarné, sans péché, qui est le souverain sacrificateur, établi par un serment divin (Hé 8.6-13). En s’identifiant à ce que nous sommes et faisant ce dont nous avons besoin, il prend le rôle de médiateur pour nous représenter parfaitement devant Dieu (Hé 1.3; 5.9; 7.26-28). Il comprend donc réellement nos faiblesses et y compatit puis qu’il est homme (Hé 2.17-18; 4.15-16). Il désire réellement nous offrir son secours, car il a voulu devenir notre prêtre.
Son sacerdoce impliquait une souffrance personnelle terrible (Hé 2.10; 5.8). Il a traversé le voile une fois pour toutes, avec une offrande parfaite (Hé 1.3; 9.12). Il est sacrificateur pour son peuple dans les Cieux pour l’éternité, car il a vaincu la mort (Hé 8.1-2).
Depuis, Jésus règne tout en intercédant efficacement pour sauver tous ceux qui s’approchent pour être sauvés (Hé 7.25; Hé 10.12-13).
Dans l’Ancienne, le prêtre offrait du sang d’animaux sacrifiés à Dieu. Il ne purifiait pas réellement la conscience (Hé 9.13) car il n’ôtait pas réellement la culpabilité du péché. Il n’avait qu’une vertu symbolique et pédagogique en établissant une typologie (Hé 9.18-22; 10.1-4).
Dans la Nouvelle, Jésus est le médiateur parfait, mais également celui qui prend notre place en offrant sa propre vie en sacrifice au Père. Son sang parfait satisfait la justice de Dieu et couvre tous les péchés de son peuple (Hé 8.12; 10.18).
Mais ce n’est pas tout. Son sang lave la conscience du chrétien et le rend parfait à perpétuité. Jésus lui garantit que, définitivement couvert par son sang, il a accès au Père et la vie éternelle (Hé 9.14-15; 10.19-20).
L’entrée dans l’Ancienne Alliance se faisait par l’aspersion du sang – et la circoncision – (Hé 9.19).
Tous ceux qui entraient dans l’Ancienne Alliance n’étaient pas sauvés, car elle n’offrait pas le Salut. Tout homme pouvait en déchoir par sa désobéissance (Hé 3.16-19).
Dans la Nouvelle, l’entrée se fait uniquement en recevant avec foi Jésus-Christ et son sacrifice parfait (Hé 3.1; 4.2; 6.12, 18; 10.22; 10.38). Tous ceux qui ont cette foi sont la postérité spirituelle d’Abraham et suivent l’exemple de foi de leurs prédécesseurs (Hé 9.14; 2.16; 11.1-12.1).
Cette foi est également un cadeau de la grâce. Elle est offerte par Christ lui-même afin que son peuple soit au bénéfice de son œuvre pour lui (Hé.12-2).
Tous ceux qui entrent dans l’Alliance entrent dans le repos de Dieu (Hé 4.10). Ils sont délivrés de l’esclavage, de la mort et du diable (Hé 2.14). Ils ont purifiés, sauvés et sanctifiés. En Christ, ils sont conduits à la perfection et la gloire éternelle (Hé 10.14; 2.10). Ils sont appelés frères de Christ et Fils de Dieu par leur union à Jésus (2.10-12). Tous ceux qui ont cette foi vivront par elle (10.35-39).
Entre les mains du Seigneur, ils persévèreront jusqu’à la fin dans la fidélité au Christ, la conscience de leur besoin constant de sa grâce, leur lutte contre leurs péchés, la communion fidèle et solidaire avec l’Église locale et le culte… (Hé 3.14; 4.14-16; 6.11-12; 10.24-25; 10.35-39; 12.38; 13.1-17).
L’Ancienne Alliance, inaugurée par Moïse lors de l’aspersion du sang (Hé 9.19), n’offrait qu’un sacerdoce imparfait qui pointait vers celui qui serait parfait.
Ce sacerdoce, Dieu l’a préfiguré mystérieusement en la personne de Melchisédek qui vécu avant la loi de Moïse (Hé 7.11-12). Puis, l’Éternel a révélé au roi David (qui vivait sous le régime de l’Ancienne Alliance) que le Messie naîtrait de sa lignée. Ce fils de David serait à la fois Roi et Prêtre tel que le préfigurait Melchisédek (Hé 7.17). Dieu a également promis qu’il conclurait une nouvelle alliance, meilleure, avec son peuple (Hé 8.7-8). Cette Nouvelle Alliance mettrait fin à l’Ancienne (Hé 8.13).
Dieu est le créateur de l’obsolescence programmée.
L’inauguration de la Nouvelle Alliance dépendait de la venue Christ. Il a établi un nouveau sacerdoce en offrant son sang au Père (Hé 7.12, 18; 10.8). Il a ainsi inauguré la Nouvelle Alliance qui a rendu caduque la précédente (Hé 9.15-18; 12.24; 13.20).
Cette Alliance ne peut périmer ou être annulée, car elle est scellée à jamais par le Fils qui vit éternellement en tant que médiateur pour son peuple (Hé 5.9; 7.3, 24; 9.15; 10.12; 13.20). Elle est ainsi parfaite. Tout est soumis à Jésus et il a écrasé le diable par sa mort (Hé 2.8, 14).
Déjà, son peuple le contemple, par la foi, couronné de gloire (Hé 2.9). Mais il ne voit pas encore que tout lui est soumis et ne profite pas encore de toutes les bénédictions eschatologiques. Il attend son retour et la manifestation de son règne en ayant l’espérance certaine de la résurrection et de la gloire (Hé 6.2; 11.19; 11.35; 1.13; 2.8; 10.13).
La vie chrétienne se résume en deux étapes:
Dane Ortlund, Gentle and Lowly, p. 216. (traduction libre)