Sous un ciel couvert, j’assistais à l’enterrement. Nous étions un petit groupe, entourant le cercueil en bois clair. Le cœur serré, retenant des larmes et priant intérieurement, je découvris à nouveau l’horreur des enterrements de non-chrétiens.
L’enterrement m’a fait réaliser à nouveau la tragédie de la vie sans Jésus. Je vois au moins trois raisons pour lesquelles un enterrement non chrétien est une horreur pour les participants.
Avant d’aller plus loin, je précise qu’évidemment, on n’est jamais sûr que quelqu’un n’est pas sauvé. Nous ne savons pas ce qui s’est peut-être passé dans les derniers instants de leur vie.
Le brigand à la croix (Lc 23.39-43) nous rappelle qu’il y a de l’espoir jusqu’à la dernière minute pour le pire des pécheurs. Peut-être que la personne a crié à Jésus avec son dernier souffle. Seul Dieu sait.
Mais on ne peut pas s’accrocher infiniment à cet espoir. Tous les jours, des personnes meurent endurcies, ayant toute leur vie refusé de se soumettre à Jésus. Voici 3 aspects tragiques que j’ai ressenti à l’enterrement:
Commençons par le moins évident. Quand on se retrouve face au cercueil d’un ami, un frère, une sœur, un parent, on est déchiré. Notre cœur contredit ce qu’on croit.
D’un côté, notre vision du monde non-chrétienne nous dit que c’est la fin. Après la vie, vient la mort et puis, rien. Terminé. Mais de l’autre côté, l’être humain ressent autre chose que le matérialisme froid et dur.
Effectivement, la mort fait ressortir l’insuffisance de la vision du monde athée. Le matérialiste qui dit « Après la mort, plus rien » est contredit par l’expérience.
Il est contredit par bien des façons. Par l’amour éternel que se promettent les amoureux. Par les endeuillés qui croient que le défunt devient une étoile ou un ange et les voit d’où il est. Et bien sûr par les clichés sortis devant le cercueil, des exhortations à “garder vivant la mémoire du défunt”.
Au plus profond de nous, nous savons que la relation vécue avec cette personne était trop vraie, trop intense pour pouvoir s’arrêter du jour au lendemain. L’expérience nous dit que l’homme est éternel. La Bible l’affirme depuis toujours:
Tout ce que [Dieu] a fait est beau en son temps, et même il a mis dans leur cœur la pensée de l’éternité, bien que l’homme ne puisse pas saisir l’œuvre que Dieu a fait, du commencement jusqu’à la fin. (Ec 3.11)
De nombreux pseudo-enterrements chrétiens ont lieu chaque année dans l’Église catholique la plus proche. Mais leur nombre diminue pour laisser place à des cérémonies plus cohérentes avec les croyances du défunt. Toute sa vie, elle a proclamé son athéisme, on ne va pas lui faire violence en l’enterrant avec une message, une prière, ou une lecture biblique. L’enterrement sera donc athée.
Je respecte ce désir croissant de cohérence. C’est difficile d’imaginer être le pasteur qui prêche à l’enterrement de quelqu’un qui a toute sa vie rejeté Jésus.
Mais disons-le franchement. L’athéisme est sans doute la religion au cérémoniel le plus pauvre au monde.
Le résultat est un enterrement absolument vide de tout espoir. Aucune main n’est tendue pour soulager la famille et les amis dans le deuil. L’être aimé est mort. Son corps est dans un cercueil. On se raconte quelques histoires. On le met en terre. On jette une rose. Point final.
Évidemment, il y a bien pire encore que le simple fait de ressentir une incohérence intellectuelle ou de regretter l’absence de symboles d’espoir dans la cérémonie. La véritable tragédie de l’enterrement athée est de réaliser que les participants à l’enterrement ne sont pas plus prêts pour leur propre enterrement.
Avez-vous récemment assisté à un enterrement? Quelles étaient vos pensées?
webinaire
Droit de mourir? Une table ronde sur la fin de vie et l'euthanasie
Découvre le replay du webinaire du 27 septembre 2023 avec Thierry Le Gall, Directeur du Service pastoral du CNEF auprès des parlementaires, Vincent Rébeillé-Borgella médecin généraliste à Lyon et auteur du livre Un médecin face à la peur de la mort et Joël Favre, pasteur en région grenobloise et professeur d’éthique à l’Institut Biblique de Bruxelles ; ainsi qu’une invitée spéciale: Justine Gruet, députée du Jura.
Orateurs
T. Le Gall, V. Rébeillé-Borgella et J. Favre