Le 15 juin marque le sixième anniversaire du départ d'Elisabeth Elliot pour rejoindre le Seigneur qu'elle a aimé et servi si fidèlement. Alors que nous nous souvenons de la vie de cette pionnière missionnaire, je suis émue de partager le rôle que son histoire a joué dans mon propre appel aux nations.
Je me souviens de cette soirée comme si c’était hier: le samedi 10 février 2001, l’attente est palpable alors que les membres du corps étudiant de Moody, de la faculté et de la communauté se rassemblent dans le sanctuaire d’une église voisine. Ce soir-là, lors de la session finale de la semaine de conférences, nous nous apprêtons a entendre une femme que beaucoup d’entre nous considérons comme une légende vivante et nous ne sommes pas déçus! Avec Matthieu 16.24-25 comme texte, Elisabeth Elliot parle avec puissance et conviction du prix à payer pour porter l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre.
Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera.
Les trois conditions préalables à une vie de service pour Christ tirées de ce texte, explique-t-elle, sont les suivantes:
Cet engagement pourrait être résumé, ajoute-t-elle, par la déclaration suivante: « Il est mon capitaine. Il donne les ordres. Pas de questions à poser ».
Pour la plupart des serviteurs de l’Évangile, souligne-t-elle, cela ne signifie pas le martyre, mais plutôt supporter les choses agaçantes de la vie et persévérer dans de petits devoirs que personne ne remarquera.
« Cela demande de l’endurance pure et dure », témoigne-t-elle. La devise de son garde-côte local l’a inspirée à cet égard. Elle se lit comme suit: « Vous êtes obligés de partir, mais pas de revenir ».
Ce que beaucoup ne savent peut-être pas sur Mme Elliot, c’est qu’elle est née à Bruxelles, en Belgique, et est elle-même fille de missionnaires. Cinq des six enfants de sa famille sont devenus missionnaires. Quel héritage! Lorsque le Seigneur a conduit ses parents à retourner servir aux États-Unis, ils ont accueilli si souvent des missionnaires au fil des ans que 42 pays étaient représentés dans le livre d’or de leur maison. Je peux imaginer la jeune Elisabeth assise autour de la table à manger, écoutant des récits de première main sur l’œuvre de Dieu dans des pays lointains. L’une des missionnaires accueillies par sa famille était Betty Stam, en route pour la Chine.
À l’âge de 8 ans, Elliot apprend le martyre de Betty Stam et son mari John, décapités en Chine. Mais plutôt que d’être dissuadée de devenir une missionnaire, elle déclare: « Quelle merveilleuse façon de partir! » À l’âge de 18 ans, Betty Stam avait prié: « Seigneur, j’abandonne tous mes propres projets et buts, tous mes propres désirs et espoirs, et j’accepte ta volonté pour ma vie. Je me donne moi-même, ma vie, mon tout, entièrement à toi pour être à toi pour toujours. Remplis-moi et scelle-moi de ton Saint-Esprit. Utilise-moi comme tu veux, envoie-moi où tu veux, et accomplis toute ta volonté dans ma vie à n’importe quel prix, maintenant et pour toujours. »
« À n’importe quel prix. » Ces mots s’enfoncent profondément dans l’âme d’Elisabeth. C’était le genre de missionnaire qu’elle voulait être. La vie et l’héritage d’Amy Carmichael laisseront également leur empreinte sur Elisabeth, l’amenant à écrire un best-seller biographique de cette missionnaire bien-aimée. Mlle Carmichael s’est distinguée par deux grandes œuvres: elle a sauvé d’innombrables petites filles de l’esclavage sexuel dans les temples hindous et a écrit de manière prolifique après une blessure qui l’a clouée au lit pendant les 20 dernières années de sa vie.
Après avoir terminé ses études de linguistique au Wheaton College, Elisabeth Elliot répond à l’appel de Dieu pour la mission, s’installant comme femme célibataire dans une jungle reculée de l’Équateur. Après cinq ans et demi d’attente du Seigneur, Jim Elliot lui propose finalement le mariage. Leur vision commune de l’évangélisation des peuples autochtones isolés et non atteints les amène à apprendre le quechua. Mais c’est aux Amérindiens Aucas, inexplorés et isolés, qu’ils rêvent d’apporter la Bonne Nouvelle.
Après des années de prières et de recherche d’une ouverture, le jour arrive enfin où Jim Elliot et quatre autres hommes s’envolent dans un petit avion vers la bande de sable la plus proche du village habité par les Aucas. Le premier jour, les hommes donnent de leurs nouvelles par radio à ondes courtes, racontant avec enthousiasme leur premier contact prometteur. Le long silence radio des jours suivants prouve cependant que le vent a tourné en leur défaveur. Une équipe de collègues se réunit pour enquêter. Une randonnée de cinq jours à travers la jungle confirme leurs pires craintes. Les cinq hommes ont été tués à la lance.
Ce qui est si remarquable dans cette histoire, c’est ce qui suit. Elisabeth ne rentre pas chez elle avec sa fille de 10 mois. Au contraire, elle reste dans sa station dans la jungle en Équateur et poursuit la mission à laquelle le Seigneur les a appelés, elle et son mari. Elle donne des cours d’alphabétisation aux jeunes filles et enseigne les Écritures aux jeunes hommes que son mari a baptisés. Pendant tout ce temps, Elisabeth prie: « Seigneur, est-il possible que tu m’appelles à travailler parmi les Aucas? ». Elle sait que sa famille et ses collègues se diront que c’est de la folie. Mais un an après la mort de son mari, le Seigneur répond à sa prière et lui ouvre la porte pour qu’elle puisse s’installer parmi les Aucas. Vous pouvez lire la suite de son histoire remarquable dans son autobiographie, « Through Gates of Splendor ».
Elisabeth Elliot conclut son message ce soir-là par l’exhortation suivante: « La volonté de Dieu sera toujours différente de ce que nous imaginons. Elle sera beaucoup plus grande que ce que nous pensions. Elle sera bien plus difficile, mais elle sera (et j’en suis absolument certaine), pour le serviteur obéissant, bien plus glorieuse que nous n’aurions jamais pu le rêver. Mais cette gloire sera réservée jusqu’à ce que nous arrivions au ciel. C’est une compréhension et une acceptation profondes de la croix qui nous permettront de tenir bon dans les moments les plus difficiles. »
Eh bien, pour être honnête, la citation ci-dessus marquait la fin de son discours. Mais dans les trente dernières secondes, elle s’adresse aux étudiants avec ces mots francs sur la pureté, à la manière typique d’Elisabeth Elliot: « Gardez vos mains à vous, n’enlevez pas vos vêtements et restez hors du lit. » Quelques minutes plus tard, je fais la queue avec mon exemplaire des « Journals of Jim Elliot », impatiente de rencontrer cette femme extraordinaire pour qu’elle le signe. Lorsque mon tour arrive enfin, je m’exclame: « Quel honneur de vous rencontrer! Vous me donnez envie de me faire décapiter pour Jésus! ». Je ne me souviens pas de ses mots exacts, mais à peu près quelque chose comme: « Eh bien! c’est sympa, ma chère! ».
D’innombrables milliers d’hommes et de femmes ont répondu à l’appel de la mission grâce à la mort de Jim Elliot et de ses compagnons, et grâce à la vie exceptionnelle d’Elisabeth Elliot. Alors que nous honorons sa mémoire, prions pour que le Seigneur suscite une génération de faiseurs de disciples ayant la force de conviction de renoncer à eux-mêmes, de prendre leur croix et de suivre Jésus. À n’importe quel prix.
webinaire
Est-ce que ma vie chrétienne est "normale"?
Ce replay du webinaire de Dominique Angers a été enregistré le 21 Octobre 2021.
Orateurs
D. Angers