Notre Dieu est un Dieu majestueux, qui peut mesurer tous les océans de la terre dans le creux de sa main, qui peut peser toutes les montagnes et toutes les collines du monde sur une balance (És 40.12). Il n’a besoin de personne pour exister et c’est grâce à lui que tout l’univers tient ensemble (Ac 17.25).
Quel impact cette réalité d’un Dieu transcendent a sur la connaissance que l’on peut avoir de lui?
Pour mettre en avant les limites de notre connaissance face à la grandeur d’un tel Dieu, les théologiens parlent de l’incompréhensibilité de Dieu. Dieu est incompréhensible. Cela ne veut pas dire que l’on ne peut rien connaître de Dieu, ou que Dieu se serait "mal" révélé à nous. Cela pointe plutôt vers le fait que Dieu nous dépasse totalement.
L’incompréhensibilité de Dieu comprend deux aspects importants.
D’abord, nous ne pouvons pas tout connaître de Dieu. Il y a des choses au sujet de Dieu qui ne nous sont pas accessibles, que nous ne pouvons pas connaître. La connaissance complète de Dieu nous dépasse totalement.
Dans le psaume 139, nous voyons la connaissance infinie de Dieu à propos de David. Dieu connaît les mouvements de David (v.2-3), ses pensées les plus profondes (v.2), et ses mots avant même qu’il ne les prononce (v.4). La connaissance que Dieu a n’a aucune limite. Cela amène David à s’émerveiller en disant, à propos de la connaissance que Dieu a: “Une telle science est trop merveilleuse pour moi, trop élevée pour que je puisse la saisir” (v.6).
David reconnaît que Dieu a une connaissance qui dépasse largement la sienne, et cette connaissance est impossible à atteindre pour des êtres humains.
Nous voyons une idée similaire dans le psaume 145, lorsque David déclare:
L'Éternel est grand et très digne de louange, sa grandeur est insondable.
Psaumes 145.3
La connaissance complète de qui est Dieu est totalement inaccessible pour les êtres humains.
C’est logique, parce que Dieu est celui qui “habite une lumière inaccessible” (1Tm 6.16). C’est pour cela que la Bible dit qu’à notre époque, “c’est partiellement que nous connaissons” (1Co 13.9). Il y a une limite à notre connaissance: nous avons accès uniquement à ce que Dieu a choisi de nous révéler (cf. Dt 29.28).
Steven Duby écrit: “Nous ne pouvons pas comprendre ni connaître Dieu comme Dieu se connaît lui-même.”1 Cela n’est pas surprenant, quand nous voyons la manière dont la Bible décrit Dieu dans toute sa majesté et dans toute sa transcendance.
Le théologien Herman Bavinck écrit que “nous ne pouvons jamais connaître Dieu dans la pleine richesse de son être2”. Il y a donc une connaissance à laquelle nous n’avons pas accès. Nous ne pouvons pas tout connaître de Dieu. Cependant, cela va encore plus loin.
Ce que nous pouvons connaître, nous ne pouvons pas le comprendre totalement.
Même si Dieu est transcendant et que sa connaissance nous dépasse totalement, nous pouvons connaître des choses sur lui, car il a jugé bon de se révéler à nous. La révélation de Dieu dans la nature (cf. Rm 1.18-21) et dans l’Écriture détermine l’étendue de ce que nous pouvons savoir de Dieu. Cependant, nous devons réaliser que même avec ce que Dieu a choisi de nous révéler, il y aura des limites. Nous ne pourrons pas tout comprendre parfaitement.
Dans Romains 11, après avoir expliqué le plan souverain de Dieu pour sauver, Paul exulte en louanges, en disant:
Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles!
Romains 11.33
La connaissance et la sagesse de Dieu sont profondes, aussi profondes qu’un puits sans fin. La connaissance que Dieu révèle n’est pas quelque chose que nous pouvons maîtriser et soumettre à nos capacités humaines. C’est quelque chose qui nous dépasse totalement et qui devrait nous pousser à l’adoration.
Parce que Dieu est majestueux et transcendent, alors nous ne pouvons pas le comprendre totalement. Sa connaissance nous dépasse. Comme nous l’avons vu, cela implique deux choses.
Premièrement, nous ne pouvons pas tout connaître de Dieu. Il y a un domaine de connaissance auquel nous n'avons pas accès, en tant qu’êtres humains limité. Cependant, nous n’avons pas à craindre que ce que Dieu a choisi de nous "cacher" (cf. Dt 29.28) contredise ce que Dieu nous a révélé sur lui.
Comme l’écrit Steven Duby:
Nous pouvons être certains que Dieu est plus grand que sa révélation, mais qu’il n’est jamais le contraire de ce qu’elle contient3.
Nous pouvons plutôt nous soumettre dans l’adoration face à la grandeur de ce Dieu, bien au-delà de notre compréhension humaine.
Deuxièmement, nous ne pouvons pas tout comprendre, même dans ce que Dieu a choisi de nous révéler. Cela n’enlève rien à la clarté de l’Écriture. Mais cela implique qu’il y aura un aspect qui nous dépasse dans tout ce que nous apprenons sur Dieu. Il y aura toujours des choses que nous pouvons apprendre ou creuser davantage. Nous pouvons réellement connaître Dieu, mais nous ne pouvons pas le comprendre totalement. C’est cela, la perfection de la connaissance, selon Herman Bavinck:
Connaître Dieu de telle manière que, tout en le comprenant partiellement, vous soyez conscient qu'il est bien au-delà de ce que vous pouvez saisir; et que, bien que vous ne puissiez le décrire, vous sachiez qu'il dépasse de loin toute description4.
Quelle merveille de pouvoir connaître des choses sur ce Dieu dont la science est bien trop élevée pour nous (cf. Ps 139.6)!
1. Steven J. Duby, God in Himself: Scripture, Metaphysics, and the Task of Christian Theology, Londres, Apollos, 2020, p.32.
2. Herman Bavinck, Reformed Dogmatics, vol.2, Grand Rapids (MI), Baker Academic, 2003, p.53.
3. Duby, God in Himself, p.54.
4. Bavinck, Reformed Dogmatics, vol.2, p.48.